Réactualisation portrait du jour sur la page FB "Culture et justice" - En attendant de publier ce portrait dans la nouvelle version "Culture et Justice" de l'association Criminocorpus, nous mettons en ligne celui de Jean-François Minac en datre du 6 mars 2020
Culture et Justice reçoit reçoit avec infiniment de plaisir Jean-François Minac , écrivain et dessinateur, chroniqueur et scénariste, nouvelliste et documentariste.
Longtemps auteur de bande dessinée, Jean-François Miniac a notamment donné des adaptations d’Agatha Christie avec François Rivière, couronnées par une vingtaine de traductions à l’étranger. Puis, initié par sa rencontre avec le romancier Sébastien Japrisot, Miniac s’est mué en nouvelliste. Narrateur de l’Histoire, il prend pour thème d'élection le « True crime » et ses déclinaisons, renseignement et escroquerie notamment. Pour l’essentiel, ses nouvelles sont regroupées dans des ouvrages de la collection Histoire et Documents des éditions de Borée. Prolifique, il a écrit une dizaine de recueils, soit près de 700 pages par an, depuis son premier volume, Les Grandes Affaires criminelles de l'Orne (2008), préfacé par Alain Lambert. Parmi ceux-ci, citons : Les Mystères de la Manche, Les Mystères de l'Orne, Les Nouvelles Affaires Criminelles de la Manche, Flamboyants escrocs de Normandie et Grandes pages amoureuses de Normandie parus chez Orep. Après deux parutions en 2013, Les Grandes Affaires d'Espionnage de France et Les Grandes Affaires Criminelles du Rail, le présent volume est son troisième titre national ...
Bienvenue Jean-François sur le très discret et prisé Culture et Justice Ph.P.
Culture et Justice – Philippe Poisson.
Interview Jean-François Miniac
PP : Vous venez de la bande dessinée ?
JFM : Oh, une passion de jeunesse, notamment impulsée par la lecture précoce de Tintin et moi de Numa Sadoul . D’ailleurs, j’avais correspondu avec Hergé, lequel répondait avec bienveillance aux dessins adressés !..
PP : Vous commencez d’ailleurs dans le magazine Tintin ?
JFM : Dans Mikado aussi où, cooptés par le regretté Michel Plessix , l’ami de fac Bruno Bazile et moi dessinons une série jeunesse signée Bazniac, Valentine. Dessinateur, j’illustre aussi Arleston (Les fils de Thulé, chez Soleil), Bob de Moor (Sam Griffith, chez Alpen, aujourd’hui les Humanoïdes Associés) et d’autres. Cependant, ces collaborations me laissent insatisfait.
PP : Vous vous orientez alors vers l’écriture ?
JFM : En 2008, la rencontre d’Anthony Frot , directeur éditorial chez De Borée , a été déterminante. Dans le livre aussi, les rencontres sont essentielles. Auparavant, en 1999 à Merlieux, le romancier du noir Sébastien Japrisot avait instillé en moi cette envie d’écriture par son ouverture, sa générosité, sa simplicité. Et finalement, Anthony a concrétisé ce projet. Sa confiance m’a permis de sortir un premier livre en 2009 dans la volumineuse collection des Grandes Affaires criminelles, sous-collection de la collection Histoire et documents, la collection majeure de True crime en France.
PP : La question vous passionnait ?
JFM : Pas spécifiquement alors, l’envie d’écrire m’y portait. Dessinateur, j’avais collaboré avec François Rivière, l’essayiste du noir, sur les premières adaptations d’Hercule Poirot d'Agatha Christie en BD ("Le Crime de l'Orient-Express", "Mort sur le Nil"), éditée chez l'éditeur anglo-saxon Harper Collins, puis sur la série Outsiders chez Glénat. De la fiction en BD, j’ai versé dans la narration de l’Histoire, une écriture du réel. Initialement, une note aux archives départementales à Brest m’avait incité à contacter De Borée. Alors, j’écrivais sur nos ancêtres marins, notamment sur l’un d’eux, le “prince d’une île de l’océan indien” Alfred Miniac, avec un type d’écriture et une rigueur dans la recherche historique qui ont convaincu Anthony.
PP : La Normandie est alors devenu l’un de vos thèmes de prédilection ?
JFM : De Borée m’a confié le département de l’Orne, puis celui de la Manche. La rencontre du lectorat fut la cerise sur le gâteau. De l’industriel bibliophile prisant l’ensemble de la collection au quasi non-lecteur. Un jour, une Ornaise est venue en signature pour son père qui, de sa vie, n’avait lu qu’un livre, le mien ! L’homme lisait la seule presse régionale. De fil en aiguille, passant de la criminalité au patrimoine, le domaine normand est devenu un peu le mien, parfois avec un beau lectorat, jusqu’à 30 000 copies.
PP : Après une quinzaine de livres patrimoniaux, le journalisme vous a accaparé ces dernières années ?
JFM : Assez, oui. Hasard de rencontres, à nouveau. Si le mode d’écriture reste similaire, la contrainte est drastique en terme de signes, la longueur un peu moindre. Ces articles par centaine ont aiguisé ma curiosité naturelle, ont ouvert ma palette à d’autres sujets d’ordre historique, tels des conflits militaires, des domaines artistiques ou culturels, la voyoucratie…
PP : La criminalité n’est pas loin ?
JFM : En pointillé. Epatante rencontre à Mortagne-au-Perche, le romancier Nan Aurousseau m’a par la suite proposé d’entreprendre un récit criminel à quatre mains. Tilt ! Ce sujet, je l’avais aussi repéré. Après plusieurs mois de recherches et d’écriture en 2018, un vrai plaisir de collaboration au passage, nous avons malheureusement appris par la presse la sortie d’un récit sur cette même affaire et avec quasiment le même titre ! Or, ce livre ayant puisé dans le même dossier criminel a eu un bel écho médiatique. Pour nous, c’était la guigne ! Ce manuscrit longtemps temporisé, nous devrions le reprendre sous une forme plus romanesque, notamment pour satisfaire la prudence juridique requise.
PP : Vous écrivez aussi des scénarios ?
JFM : Oui, tantôt humoristiques, tantôt historiques, pour les dessinateurs Marcel Uderzo , Alain Paullou , Borja Pena, Andrea Rossetto ,Fred Coicault ,l’ami Manu Delente . Et une amie et ancienne élève de mes ateliers, Pauline Casters , actuellement exposée au Grand Théâtre à Angers. Les travaux de collaboration restent toujours plaisants, parfois enthousiasmants car je m’implique fortement dans la narration graphique. Rien n’est plus fort que cette densité d’échanges autour des soucis de narration visuelle. Je me réjouis de collaborer prochainement avec un autre ancien élève, le talentueux Arnaud Lehue .
PP : Vous avez sorti une biographie du maître de l'impressionnisme ?
JFM : Oui, Monet,un arc-en-ciel sur Giverny en 2019, avec le dessinateur Fabrice Le Hénanff qui m’épate par son trait d’un incroyable réalisme mais aussi par la férocité de son humour.
PP : Côté art, le neuvième reste l’une de vos passions.
JFM : Toujours. En 2019 encore, j’ai brossé une histoire de la bande dessinée francophone, “BD,une Histoire française , somme appréciée de spécialistes comme Henri Fikippini ou Gilles Ratier .
PP : Des projets en cours sans doute ?
JFM : Quelques-uns naturellement. Actuellement, j’achève l’écriture d’un beau livre impérial, paterné par un nouveau directeur éditorial. De prochaines sorties également : un petit volume enjoué sur la Bretagne, une BD sur les Vikings, un collectif BD autour du festival Polar de Cognac. Récemment, j’ai aussi été contacté par une société de production américaine projetant un documentaire pour la télévision française, sur un arrière-arrière grand-père chercheur d’or, Louis Miniac… Et puis, en perspective, un roman fantastique dont la première mouture a enthousiasmé le directeur éditorial des Humanos auquel je l’avais présenté pour scénariser un court récit… Sa belle appréciation et ses conseils m’ont incité à creuser ce sillon excitant car ce type de fiction reste nouveau pour moi. Les rencontres, toujours.
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