Diego Arrabal, un auteur gentilhomme aux éditions Cairn

"Mesdames, Messieurs, retour de lecture d'Alice doit mourir de Diego Arrabal dans la future collection mythique Du Noir au Sud...

Je connais un peu Diego Arrabal pour l’avoir croisé une fois au salon du livre d’Auch… D’emblée, notre homme est chaleureux, actif, entreprenant. Il porte plusieurs casquettes dont celle d’animateur de radio et celle, tout aussi importante, d’écrivain de polar… Aujourd’hui, chez Cairn (Collection Du Noir au Sud), il nous livre son dernier opus, Alice doit mourir, où il dépeint la vie d’un hameau des Pyrénées, Pédebosc, située dans la vallée de Lesponne. Un monde rural où chacun se côtoie et où chacun connaît la petite histoire des familles du village. Un hameau vivant en vase clos où superstitions et sorcelleries mènent la danse. Névrotique terreau où d’ancestrales vengeances macèrent sans s’accomplir, où la jalousie, le lucre, l’envie sont aux aguets, prêts à frapper pour peu qu’on leur donne libre cours, grâce à l’émergence de faits inhabituels venant perturber l’ordre des choses. Huis clos épatant pour commettre un sombre et maléfique polar, où éclosent les travers de l’âme humaine. L’Alice du titre (retournant dans son terrier ?), revient au pays de son enfance, juste après la mort de sa mère pour vendre la maison familiale. Evidemment, arrivant de Paris, elle va être l’objet de tous les regards des habitants du bled et va déclencher bientôt une succession d’événements bizarres dans Pédebosc. Ayant fini par décider de garder la maison pour y vivre, très vite elle sera tenue responsable des premiers crimes commis et pour certains considérée comme une sorcière… Alice va devenir la cible d’un corbeau et craindre pour sa vie…Le lecteur avec elle...Deux gendarmes du cru mènent l’enquête, épaulés assez vite par un trio d’enquêteurs de la ville, aux méthodes atypiques : Ulysse, Isis et Markus, un jeune prêtre exorciste… Le décor est planté et bellement décrit ; le climat peu à peu infusé par Diego Arrabal. Jusqu’au bout, on ne sait si Alice s’en sortira ou pas. Le roman se clôt dans une grange où tout doit se jouer et où Alice doit mourir… Merci Diego Arrabal ! Un polar à lire chez soi, au coin du feu, en écoutant souffler le vent dehors, verrous fermés et volets clos !" Yves Carchon