En compagnie d'Arnaud-Dominique Houte, Jean-Noël Jeanneney s'interroge ce matin sur notre sensibilité au vol. Quel regard la société française jette-t-elle, depuis deux cents ans, sur les multiples types de larcins, de cambriolages, de chapardages, de fauches et de truanderies ?
Chacun se souvient de la formule fameuse de Proudhon : « La propriété, c’est le vol ». Des humoristes ont souvent joué à la parodier : « L’énergie, c’est la paresse », « le courage, c’est l’effroi », « la beauté, c’est la laideur », et ainsi de suite. Mais on aurait bien tort de s’en tenir à cette ironie. Non pas tellement parce que Proudhon lui-même s’est employé à apporter bien des nuances à son propos abrupt que parce que celui-ci rappelle une évidence, à savoir que la propriété et le vol sont liés l’une à l’autre comme l’avers et le revers d’une médaille.
Ce vol que le code pénal, au début du XIXe siècle, définissait, en son article 311, comme « la soustraction frauduleuse de la chose d’autrui » - la chose possédée par autrui. Et c’est bien ce qu’explicitent le titre du beau livre sur lequel nous allons fonder cette émission, La propriété défendue, et son sous-titre, La société française à l’épreuve du vol.
L’auteur, mon invité, Arnaud-Dominique Houte, professeur à la Sorbonne, s’est longtemps occupé des gendarmes - et voici qu’à présent il nous parle des voleurs. En nous démontrant qu’en réalité, il s’agit du même sujet dès lors qu’on fait se rejoindre, comme il s’y emploie brillamment, l’histoire culturelle et l’histoire sociale...
XIXe siècle : la propriété et le vol - Le blog de Philippe Poisson
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