Délais de jugement, illisibilité des procédures, vaine tech-nocratie, hyperinflation normative, trop grande politisation, corporatisme, différence de traitement entre les victimes et les délinquants, perte de souveraineté… De nos jours, les critiques contre l’institution judiciaire ne manquent pas. De plus en plus violentes, elles délégitiment la justice et sapent assurément son autorité.
La justice en France semble en effet marcher à reculons : plus on la réforme et moins elle progresse ! Mais c’est un fait : les citoyens n’acceptent plus ni sa lenteur, ni sa complexité, ni ses décisions incompréhensibles ou laxistes. La mise à sac récente du tribunal d’Aurillac ou l’incendie du tribunal de Nanterre constituent autant d’alertes à prendre très au sérieux.
Pour Béatrice Brugère, sauver ce qui peut l’être de la justice en France ne se réglera pas de manière strictement budgétaire ou technique. La justice ne retrouvera sa vocation profonde qu’à la condition d’une complète refondation : protéger les plus faibles, sanctionner vraiment les délinquants, sauvegarder les libertés menacées, apprendre aussi à devenir plus accessible et plus humaine.
Au travers de ces pages, la magistrate nous donne malgré tout des raisons d’espérer et de se battre. Elle propose notamment, avec lucidité et courage, un changement de cap complet : pour que la justice reprenne toute sa place… mais rien que sa place.
Vice-procureur de la République au tribunal de grande instance de Paris, Béatrice Brugère suit un parcours classique pour pouvoir accéder aux plus hautes fonctions de l’État. Après une formation aux classes préparatoires hypokhâgne et khâgne, puis une maîtrise d’histoire, la Française s’engage dans un DEA d’histoire contemporaine. Puis elle s’inscrit à l’Institut d’études politiques de Paris et obtient, quelques mois plus tard, son diplôme de l’École nationale de la magistrature. D’abord substitut auprès de la cour d’appel de Douai en 2000, Béatrice Brugère rejoint en 2003 le gouvernement français au sein du ministère de la Justice.
Chargée, entre autres, de la lutte contre le terrorisme, Béatrice Brugère se met au service de l’État français durant six années. En 2009, elle quitte ses fonctions ministérielles pour endosser la fonction de juge à la 14e chambre du TGI de Paris, tout en conservant son rôle dans la lutte contre le terrorisme. Une spécialisation que Béatrice Brugère délaisse quelque peu à partir de 2011 pour se lancer dans une carrière de vice-procureur de la République. C’est toutefois en tant qu’ancienne juge antiterroriste que la Française est invitée à s’exprimer sur les plateaux de télévision lors des attentats à Paris au mois de novembre 2015.
- Secrétaire Générale du syndicat Unité Magistrats (2022-2014)
- Vice-Procureur de la République au Tribunal Judiciaire de Paris (2021-2014)
- Conseillère au Conseil Économique, Social et Environnemental - Section européenne et internationale (2021-2015)
- Vice-Procureur de la République au Tribunal de Grande Instance de Versailles (2013-2011)
- Magistrat du siège au Tribunal de grande instance de Paris, compétence juridiction Interrégionale spécialisées, terrorisme et criminalité organisée (2011-2009)
- Substitut à l’administration centrale – ministère de la Justice au Service des Affaires Européennes et Internationales (2006-2003)
- Substitut placé près du Procureur Général de la Cour d’appel de Douai (2003-2000)
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Date de parution : 28/02/2024
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Collection : Essais
Politique éditoriale sur la page Culture et justice - Le blog de Philippe Poisson
"Le carnet de recherche de Criminocorpus a été créé en 2008 sur la plateforme Hypotheses avec l'objectif de couvrir l'actualité de la recherche en histoire de la justice. Il s'est progressivem...