Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

Nouveau portrait du jour Émilie Guillaumin

Culture et justice développe la rubrique Portrait du jour, ouvre ses pages aux fidèles lecteurs de la page et reçoit avec infiniment de plaisir Émilie Guillaumin

De son expérience d'un an et demi dans l'Armée de terre, Émilie Guillaumin a tiré son premier roman "Féminine" publié chez Fayard à la rentrée 2016.

Elle a été aussi journaliste de radio, avant de faire différents petits boulots à Miami.

Bienvenue Emilie sur le très discret et prisé Culture et justice.

 

Interview pour les lecteurs de Carnet et justice

De quoi parle votre 2e roman ?

"L’Embuscade raconte le combat d’une femme, Clémence Delmas, pour découvrir la vérité sur la disparition de son mari au Levant. Pour cette femme, le Levant, c’est très mystérieux, à l’image des missions « discrètes « dont s’acquitte son mari. Il peut s’agit du Liban, de la Syrie, de l’Irak. C’est un espace géographique dangereux, évidemment, puisqu’il est soldat, mais c’est aussi et surtout un mot nébuleux, que l’on entend aux informations, sans faire attention, sauf quand on est femme de militaire.

Un matin, on vient apprendre à Clémence ainsi qu’à quatre autres femmes la mort de leur mari. Lorsqu’un militaire est mort sur le terrain, il y a tout un protocole qui est respecté, de l’annonce à sa femme et à ses proches, jusqu’à l’envoi du corps à Paris, à la morgue des Batignolles, avant la cérémonie d’hommage aux Invalides. Le jour où les corps sont réceptionnés à la morgue, des test ADN sont effectués pour vérifier l’identité des cadavres. Cela donne lieu à des scènes assez poignantes pour les familles. Dans l’Embuscade, le jour où Clémence et les autres veuves arrivent à la morgue, un général dit à Clémence que le corps qui a été ramené n’est pas celui de son mari… c’est là que son enquête commence…

Qui est Cédric Delmas ?

C’est un adjudant de trente-cinq ans, un soldat d’élite qui appartient au 13e RDP, le 13e Régiment de Dragons Parachutistes. Il s’agit d’un régiment de forces spéciales situé près de Bordeaux. Entre autres missions, ce soldat est chargé de faire du renseignement sur le terrain, des missions qui ont toujours lieu avant les opérations militaires.

Quelle a été votre source d’inspiration pour ce livre ?

L’Embuscade s’inspire de deux évènements qui ont eu lieu ces quinze dernières années. Il s’agit de l’embuscade d’Uzbin, en Afghanistan (2008) pendant laquelle dix soldats de l’armée française ont trouvé la mort, et la prise d’otage d’un agent de la DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure) du nom de Denis Alex, en Somalie (2013) par des shebabs. Voilà pour le cadre militaire. Pour ce qui est de la genèse du roman, du point de vue de l’intime, à l’origine il y a une rencontre avec une femme, une veuve de soldat. Avant de la rencontrer, je ne projetais pas forcément d’écrire sur ces femmes, mais sa force de caractère, son courage et l’amour et l’admiration qu’elle portait à son mari m’ont convaincu de la matière romanesque qu’elle constituait. Alors j’ai rencontré d’autres femmes comme elles. J’ai découvert des héroïnes.

Comment avez-vous fait pour que votre livre semble si « réel » ?

Pour un sujet aussi grave, avec des émotions aussi intenses, il m’a semblé nécessaire, primordial, de mener une enquête extrêmement poussée. En tant qu’ancienne lieutenant de l’armée de terre, expérience racontée dans Féminine (2016) je connaissais le milieu militaire, et cela m’a ouvert des portes. C’est ainsi que tout a commencé. Je me suis rendue dans divers endroits plus ou moins secrets… régiments de forces spéciales, organes de renseignement… tout cela m’a nourri. Je voulais le ton juste.

Votre livre rentre en résonnance avec les évènements tragiques qui secouent l’Afghanistan, même si votre livre a été écrit avant, était-ce volonté de votre part de l’inscrire dans notre histoire contemporaine ?

 Oui, complètement. L’Embuscade raconte ce que nous vivons depuis 2012 avec ce théâtre d’opération et d’entrainement des jihadistes qu’est la Syrie, les attentats en France et la guerre contre le terrorisme, tout cela à travers le regard d’une femme. En Afghanistan, il s’agit des talibans, qui ont une logique plus nationalistes que Daesh qui s’inscrit dans une perspective internationaliste d’expansion de l’Islam radical, mais le terreau est le même.

A propos du site : Musée - Histoire de la justice, des crimes et des peines | Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice."

 Relecture et mise en page Ph.P et S.P.

 

Tag(s) : #Coup de coeur du jour, #portrait du jour criminocorpus
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :