Portrait du jour : Jean Paul Le DENMAT "Il est clair que l’humain et son avenir dans un monde en surchauffe sont au cœur de mes écrits"

Nouveau portrait du jour Jean-Paul Le Denmat

Culture et justice développe la rubrique Portrait du jour, ouvre ses pages aux fidèles lecteurs  et reçoit avec infiniment de plaisir Jean-Paul Le Denmat

Né en 1953 dans le centre-Bretagne, Jean-Paul habite Guerlédan où il consacre aujourd’hui son temps à l’écriture. 

Sa passion pour la littérature débute à l’âge de dix ans. Le film Le lit à colonnes le bouleverse et suscite une envie d’écrire qui ne l’a jamais quitté. 

Bien que ses choix de lecteur aillent vers les auteurs classiques – Steinbeck, Barjavel, Soljenitsyne, Clavel, Troyat, Kipling – il s’oriente dès ses premiers écrits vers le thriller. Un mélange de genres qui correspond parfaitement à son univers policier/fantastique/noir. 

Bienvenue jean-Paul sur le très prisé et discret Culture et justice

"Je suis né le 16 septembre 1953 à Laniscat dans un village du Centre Bretagne sur les rives du Sulon. J’y ai grandi. Mes parents étaient de petits agriculteurs. Quelques vaches, quelques cochons, des poules, des lapins. Un peu de tout mais pas grand’ chose. Une ferme à l’ancienne où dans ma tendre enfance je me souviens de travaux des champs qui paraissent venir d’un autre âge. Couper la moisson à la faucheuse, ramasser de l’ajonc que l’on broyait pour donner aux chevaux….Quand je n’étais pas à l’école, j’accompagnais mes parents aux champs. C’était bien.

À la maison, il n’y avait pas un seul livre. La seule lecture possible, le Ouest France que mes parents prenaient une fois par semaine pour connaître les cours de la viande au marché de Rostrenen. Pas non plus de télévision. Un gros poste de radio posé sur une tablette fixée en hauteur à l’un des murs de la cuisine. On l’écoutait peu. Jamais le temps. « Y a toujours à faire » disait mon père. Le dimanche matin, parfois le soir. Rarement. L’été, nous étions toujours dehors. L’hiver, la nuit tombait vite. L’éternelle soupe au lait. La belote pour les « hommes » avec les voisins. Les enfants les regardaient ou jouaient aux petits chevaux. La plupart du temps, le tricot à la main, les femmes discutaient devant la cheminée.

Mes premières lectures, je les dois au père de mon meilleur ami de l’époque qui dévorait les BD petit format (13x18) des éditions Mon journal, Impéria, etc… Mon pote me les passait. Je me réfugiais dans le hangar à fourrage et je me gavais. Blek, Akim, Apaches, Névada, Ivanhoé….

Comme presque tous les petits campagnards de l’époque, je suis allé en pension. Pour moi, ce fut le nouveau collège de Saint Nicolas du Pélem. J’avais dix ans. Sortie tous les quinze jours. Parfois un mois ou plus en cas de colle. De ces deux premières années de pensionnat où le bizutage frôlait la barbarie, mon seul réconfort fut la bibliothèque du collège. Nous avons tous un ou plusieurs refuges, moi j’y ai découvert l’un des miens. La lecture. J’ai tout avalé. Pas de polars mais les classiques Kipling - Conrad - Frison-Roche – Dumas – Hugo – Maupassant – Balzac – Zola - Steinbeck - Hemingway – Barjavel – Bernard Clavel - Pearl Buck, Giono…etc. Je lisais le jour en études, en anglais, en math (ce qui me valait régulièrement des colles), la nuit sous les draps à la lampe de poche. Je crois malgré tout que ce qui a cristallisé mon envie d’écrire c’est un film. En pension, nous avions le droit de regarder la télévision le samedi soir où nous ne rentrions pas. Ce film, Le lit à colonnes (Jean Marais - Odette Joyeux - Fernand Ledoux) m’a bouleversé. En quittant la petite salle, je me suis dit : Un jour, j’écrirais des histoires comme celle-là.

La vie professionnelle. 1976- 2017 - Des métiers dans la continuité de mes études – Le bâtiment – L’architecture- Les travaux publics- avec toujours l’envie de créer, d’écrire.

1984, un stage d’écriture de scénario à l’ARC - atelier régional de cinéma- à Quimper me donne l’idée de mon premier roman Les griffes de l’ange.

1988, je m’investis bénévolement dans la création d’un spectacle historique en Centre Bretagne (Scénario- mise en scène-Texte) 350 figurants- 2 h de spectacle. Une aventure extraordinaire que je quitte en 2011.

Durant toutes ces années, j’ai continué à écrire. Un peu. La nuit.

Les griffes de l’ange ( Policier – Fantastique) publié en 2001 chez Liv’Éditions

Le 108^ème Cercle ( Thriller) publié en 2005 chez Liv’Éditions

La stratégie des ombres (Thriller) publié en 2011 chez Liv’Éditions

Août 2017, l’heure de la retraite sonne.

Je reprends l’écriture après un break complet de 6 ans.

La nef des damnés me demande dix-huit mois de recherches et d’écriture. Une partie du roman m’est inspirée par une épidémie en Arabie Saoudite (La grippe du dromadaire). Un Coronavirus mortel. Le roman (650 pages) publié aux éditions du Palémon sort en février 2020 à la veille du premier confinement.

Il est clair que l’humain et son avenir dans un monde en surchauffe sont au cœur de mes écrits. (Le dérèglement climatique et la surpopulation avec les effets induits tels que les désastres environnementaux et écologiques, les pandémies actuelles et à venir, les migrations de masse, l’effondrement systémique de l’économie mondiale…). Des thèmes peu réconfortants mais une réserve inépuisable d’idées pour un auteur de thrillers et romans noirs.

Publications actuelles :

La nef des damnés Thriller- Dystopie Février 2020 Éditions du Palémon

La nuit des ombres Thriller Octobre 2020 Éditions du Palémon

La stratégie des Ombres Thriller Octobre 2021 Éditions du Palémon

Deux autres manuscrits sont achevés

- Les griffes de l’ange (retravaillé pour une réédition)

- En attendant l’éternité. Thriller dont l’intrigue se passe dans les Hauts de France

Je travaille en pointillé sur une série de nouvelles sur le monde rural des 50-60. Je récolte des histoires avec les « anciens » et, j’essaie de les transcrire en gardant la richesse apportée par chaque conteur.

J’ai toujours gardé ce besoin de lire mais le cinéma, mon autre refuge et véritable passion, a pris une très grande place dans le temps libre que je m’accorde.

J’habite toujours le centre Bretagne. Près du lac de Guerlédan.

Naturellement, je travaille sur un autre roman. Une intrigue policière sur fond historique….Mes amitiés à toutes et à tous." JP

A propos du site : Musée - Histoire de la justice, des crimes et des peines | Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice."

 Relecture et mise en page Ph.P