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Nouveau portrait du jour Lydie Delanoue

Culture et justice développe la rubrique Portrait du jour, ouvre ses pages aux fidèles lecteurs  et reçoit avec infiniment de plaisir Lydie Delanoue.

Quand une ancienne professeure d’Histoire décide de prendre la plume électronique : Lydie Delanoue, la passion des mots et des histoires chevillées au corps. L’Abeille policière a eu le plaisir de la rencontrer.

Interview réalisée par notre amie Valérie Valeix, l'abeille criminelle préférée de Culture et justice.

 

Née dans les Yvelines en 1971, passionnée d'Histoire, V. Valeix a été membre de la Fondation Napoléon. À la suite d'un déménagement en Normandie, intéressée depuis toujours par l'apiculture (son arrière-grand-père était apiculteur en Auvergne), elle fonde les ruchers d'Audrey. Elle s'engage alors dans le combat contre l'effondrement des colonies, la "malbouffe" et dans l'apithérapie (soins grâce aux produits de la ruche).

Elle eut l'honneur d'être amie - et le fournisseur de miel - de sa romancière favorite, Juliette Benzoni, reine du roman historique, malheureusement décédée en 2016. Cette dernière a encouragé ses premiers pas dans l'écriture "apicole".

Valerie Valeix a reçu le 16 octobre 2021 à l’hôtel de ville de Fontainebleau le prix Premier Empire, pour « les diamants de Waterloo », prix attribué à un roman portant sur l’époque napoléonienne et décerné dans le cadre de l’association des « Villes impériales ». Le prix lui a été remis par Jean Tulard

Bonjour Lydie, donc ancienne prof d’Histoire, pourquoi Histoire et pas math ou dessin ?

Bonjour Valérie. Merci de m'accueillir.

J'ai bien été prof d'Histoire-Géo, mais j'étais surtout prof de Français. J'enseignais deux matières, comme tous les anciens profs de collège, et le Français était ma « première valence », c'est-à-dire ma matière principale. Au début de ma carrière, dans les années 70, j'ai même enseigné le Dessin et la Couture. Jamais les Math, même si j'aimais bien ça. Tu l'auras compris, j'aimais surtout le Français et l'Histoire, avec une préférence marquée pour l'Antiquité et le XIXe siècle.

Quand t’est venue l’envie d’écrire ?

J'ai toujours écrit des petites choses : des poèmes, un journal intime, un cahier journal, des billets d'humeur... J'ai même animé un club journal au sein de mon collège, mais le temps me manquait pour écrire vraiment. Ce n'est qu'une fois à la retraite que je me suis lancée dans cette aventure.

Écrire : est-ce une envie ou une nécessité ?

Écrire a d'abord été une envie et j'ai commencé par des fictions que j'ai imprimées moi-même, puis montrées à des proches. La chose est devenue publique lorsque j'ai participé au Prix du manuscrit de la Beauce et du Dunois, avec une biographie du marquis de Denonville qui fut gouverneur de la Nouvelle-France sous le règne de Louis XIV. J'en ai été lauréate, il y a pile dix ans et, depuis, je ne cesse d'écrire. À l'envie et au plaisir s'est ajoutée la nécessité de le faire presque quotidiennement.

Où puises-tu ton inspiration ?

Dans l'histoire locale et dans mes voyages.

Mes ouvrages historiques ont trait à des personnes qui sont originaires de l'Eure-et-Loir ou qui y ont séjourné, comme Chateaubriand, ou encore qui s'y sont fixées, comme mon grand-père paternel.

Mes romans policiers se situent à Venise, à Pompéi. L'avant-dernier a pour cadre la Haute-Savoie où je passe une grande partie de mes vacances. Le dernier se partage entre Paris et Chartres. Les lieux m'inspirent donc et quand il s'y mêle un peu d'histoire, c'est encore mieux ! Une exception à cette règle : Clerc-obscur qui m'a été inspiré par Julien Clerc !

Comment tes proches ont-ils accueilli ton écriture ?

Mes proches sont peu nombreux à s'intéresser à mes écrits. Seul Pépé, le migrant a remporté davantage de suffrages. De façon générale, mes romans policiers sont plus populaires, notamment auprès de mes ami(e)s et de mes ancien(ne)s élèves.

Tu écris dans plusieurs genres différents, en as-tu un préféré ?

Si je devais choisir entre l'Histoire et les histoires, je prendrais l'Histoire car rien ne me plaît davantage que d'éplucher les archives et de recréer, pas à pas, la vie d'une personne qui a eu un rôle historique ou qui a valeur d'exemple par rapport à une époque donnée. Noël Ballay et la colonisation du Congo, le lieutenant Ballay et la Grande Guerre, par exemple.

Parle-nous de ton dernier livre.

Il s'intitule Pas de deux et j'y aborde deux thèmes. D'une part, les rapports entre vie réelle et écriture, autrement dit ce qu'un auteur met de lui-même dans l'histoire qu'il raconte. D'autre part, les violences faites aux femmes.

Avec Pépé le migrant, qu’as-tu à cœur de partager ou de transmettre ?

Avec Pépé, le migrant, j'ai voulu chercher ce que j'ignorais de la vie de mon grand-père paternel, d'origine corrézienne. Comment est-il arrivé en Beauce ? Pourquoi disait-on dans ma famille qu'il était « enfant de fille » ? Qui était sa mère ? Avait-il d'autres demi-sœurs que celle que je connaissais et qui était ma marraine ? Des demi-frères ? À quelles occasions a-t-il été blessé durant la Première Guerre mondiale ? Où et quand a-t-il été facteur ? Comment est-il devenu un paysan beauceron ? Etc.

J'ai donc fait de la généalogie et retracé un parcours personnel, en même temps qu'une histoire familiale. Transmission et témoignage sur un siècle de notre Histoire ont donc guidé ma plume, mais aussi hommage à mon frère mort subitement, pendant la rédaction du livre.

Comment les gens (le public) reçoivent-ils ton histoire ?

Beaucoup peuvent se retrouver dans le parcours de mon pépé. L'évolution des pratiques agricoles, des modes de vie, des mœurs, les grands événements de la fin du XIXe siècle et du XXe, ça leur parle.

Tu es également conférencière. Sur quels sujets s’articulent tes conférences ?

J'ai donné plusieurs conférences à propos de mes ouvrages historiques. Les plus récentes ont porté sur Chateaubriand à Montboissier, Noël Ballay, l'Africain et Pépé, le migrant. Quel qu'en soit le sujet, j'aime à me sentir proche des gens. J'ai horreur de me retrouver sur une estrade, à distance d'eux, car j'ai à cœur de leur raconter une histoire, en m'appuyant sur un diaporama. Leurs questions ou leurs remarques sont les bienvenues. J'ai vu, avec mon pépé migrant, combien son histoire rejoignait la leur.

Quel genre littéraire aimerais-tu explorer ?

J'ai un autre ouvrage en attente, un album de photos, agrémenté de textes poétiques. Uniquement des photos de dos, prises durant mes voyages. J'ai écrit aussi un petit roman de science-fiction : Sale temps sur la Lune, ainsi qu'une nouvelle, dans un livre collectif intitulé Retour d'enfances. Il me reste à tenter le roman psychologique.

Quelle est ta valeur préférée ?

S'il y a une valeur que je privilégie par-dessus tout, c'est bien l'honnêteté.

 

A propos du site : Musée - Histoire de la justice, des crimes et des peines | Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice."

 Relecture et mise en page Ph.P et S.P.

 

Tag(s) : #Coup de coeur du jour, #portrait du jour criminocorpus
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