Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

Nouveau portrait du jour Christophe Vasse.

Culture et justice développe la rubrique Portrait du jour, ouvre ses pages aux fidèles lecteurs  et reçoit avec infiniment de plaisir Christophe Vasse.

Interview réalisée par 

Bienvenue Christophe sur le très discret et prisé Culture et justice

Cliché photographique : Nathalie Glévarec

 

  1. Vouliez-vous devenir auteur quand vous étiez petit ?

Ah non, pas du tout ! Enfant, je rêvais de devenir… cosmonaute ! L’écriture est venue très tard, vers 30 ans, et à vrai dire, elle m’a un peu pris par surprise. C’est donc par pur hasard que je suis devenu auteur.

  1. Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire ?

À l’époque où j’ai commencé à écrire, mon boulot était assez ennuyeux. Conséquence de mon « oisiveté intellectuelle », mon cerveau a cherché d’autres moyens de s’occuper et il sautait sur la moindre distraction pour partir à des kilomètres d’une réalité un peu fade. Un jour, je suis tombé sur une biographie du peintre Jérôme Bosch, un ouvrage qui appartenait à mon ex-femme et que je n’avais jamais eu la curiosité d’ouvrir. Je ne connaissais alors rien de l’œuvre de ce peintre. Je suis littéralement tombé en arrêt devant l’un de ses tableaux. En voyant ces scènes sombres et torturées, ces créatures fantastiques et effrayantes, une pensée m’est venue : et que se passerait-il s’il prenait l’envie à l’un de ces monstres de sortir du tableau ? Ça a été le point de départ de mon premier manuscrit. Peu de temps après, quand j’ai écrit les premiers mots de cette histoire, j’ai compris qu’il se passait quelque chose, une espèce d’épiphanie ; à cet instant, j’ai su que je ne pourrais plus me passer d’écrire.

  1. Quel est le titre de votre premier livre ? Quand l’avez-vous publié ?

Cette histoire autour de l’univers de Bosch est ainsi devenue mon premier manuscrit, que j’ai achevé en 2005. Il a été édité aux éditions Nouveaux Auteurs sous le titre « La porte de Bosch » en… 2019 ! Le titre est récemment paru au format poche aux éditions Pocket.

  1. En avez-vous écrit d’autres depuis ?

Je viens d’achever mon sixième manuscrit. Trois de mes romans ont été édités aux éditions Nouveaux Auteurs : « Celle qui ne pleurait jamais » en 2017, qui a reçu la même année le Prix du Polar Femme Actuelle, « La porte de Bosch » en 2019 et « Celle qui ne pardonnait pas » en 2021. Les trois autres attendent patiemment leur tour…

  1. Être auteur, pour vous, c’est plus un métier ou une passion ?

Ça, c’est la grande question… En ce qui me concerne, je dirais : les deux, mon capitaine ! Et après tout, pourquoi pas ? Serait-ce interdit de faire de sa passion un métier ? On oppose trop souvent l’un à l’autre et je dois dire que parfois, ça me met en rage… Écrire est d’abord une passion, cela ne fait aucun doute, je pense que si l’on n’a pas « la flamme », on n’écrit rien de bon. Et à toutes celles et tous ceux qui pensent que ce n’est pas un métier (un métier certes peu rémunérateur, mais un métier quand même), je rétorquerai que pour ma part, quand je suis en plein dans l’écriture d’un roman, je peux travailler jusqu’à sept à huit heures par jour, et ce six jours sur sept. Une telle activité ne mérite-t-elle pas le qualificatif de métier ? Et à celles et ceux qui répliqueront : « Oui, mais c’est quand même un plaisir », encore une fois, je répondrai : mais ne peut-on pas prendre du plaisir à faire son métier ? Et parfois, écrire n’est pas de tout repos, non, il y a des jours avec, mais beaucoup de jours sans, et quand on est seul face à son histoire, que l’on ne sait pas où l’on va, quand on doute de ce que l’on fait, non, ce n’est pas toujours facile. Donc, écrire n’est pas un simple « hobby », une occupation seulement plaisante et donnée à tout le monde, c’est une vraie passion et un métier respectable qui apporte du bonheur à beaucoup de gens, et qui mériterait bien plus de considération qu’il n’en a aujourd’hui.

  1. Quels sont les bons et les mauvais côtés du métier d’auteur ?

J’ai commencé un peu à répondre à cette question avec la précédente. Le plus difficile dans le métier d’auteur, c’est d’être seul tout au long du processus d’écriture. Du coup, on se pose un tas de questions, si l’on va dans la bonne direction, si ce qu’on écrit est bon, si le manuscrit sera bien reçu par le public (et dans un tout premier temps, s’il sera accepté par l’éditeur…). Il y a aussi une difficulté particulière liée à l’écriture d’un polar, c’est la cohérence de l’intrigue, car les lectrices et lecteurs de polars sont généralement rompus à la lecture de ce genre de littérature et la moindre incohérence dans l’intrigue ne pardonne pas. Plus que des « mauvais côtés » à proprement parler, ce sont des difficultés du métier qui peuvent tout de même parfois être pesantes. Je ne reviens pas sur le principal mauvais côté du métier d’auteur : sa reconnaissance « pécuniaire ». On a beau être passionné, on a aussi une famille à nourrir, un loyer ou un prêt à payer. Je pense que chaque auteur devrait pouvoir vivre, et non survivre, de sa passion. Pour tout un chacun, il est admis qu’un auteur doit avoir un second métier à côté de celui d’écrivain. Mais pourquoi donc ? Un ingénieur, un professeur, une caissière, devrait de la même façon avoir un second métier à côté de celui qui l’occupe durant la journée ? J’ai bien conscience d’insister sur cet aspect, mais une prise de conscience sur le sujet me paraît assez nécessaire. Je finirai par ce qui est selon moi le meilleur côté du métier d’écrivain : cette possibilité d’inventer toutes les histoires, d’imaginer tous les personnages qu’il est possible d’imaginer. J’évoque parfois l’image d’un dieu qui modèlerait le monde à sa guise, qui aurait le droit de vie et de mort sur chacun de ses habitants. C’est un peu extrême, mais l’idée est là : celle d’une liberté absolue qui a l’imagination pour seule limite.

  1. Où écrivez-vous et à quel moment de la journée ?

En semaine, c’est un peu compliqué. Lorsque j’exerçais mon métier d’ingénieur, les seuls moments que je pouvais consacrer à l’écriture étaient mes soirées et mes week-ends. Aujourd’hui, c’est encore le cas car je suis en reconversion professionnelle et en cours de formation. J’écris généralement chez moi, au calme, mais il m’arrive d’écrire dans des endroits publics, typiquement dans des cafés ou des restaurants, des gares ou des aéroports.

  1. Êtes-vous papier ou ordinateur ?

À présent, j’écris quasi exclusivement sur ordinateur, mais j’ai des carnets de note pour chacun de mes romans dans lesquels je consigne le scénario, des bouts de scène, des notes sur les personnages, les lieux, dans lesquels je prends aussi des notes sur des articles de presse, des documentaires ou des reportages, dans le cadre des recherches que je fais pour mes intrigues. À chaque fois que j’entame un nouveau manuscrit, j’achète un nouveau carnet de notes, c’est essentiel. J’aime d’abord beaucoup l’objet en lui-même, ensuite ce « rituel » me permet d’envisager l’histoire à venir comme un nouveau départ, le début d’un long et beau projet dont je dois impérativement marquer la naissance. Ouvrir la première page d’un carnet de notes, partir de rien est peut-être ma façon à moi de ritualiser le processus d’écriture. Un carnet de notes vierge, c’est une infinité de possibilités qui s’offre à moi.

  1. Combien de temps en moyenne passez-vous à écrire un livre ?

De six à neuf mois. Après cela, il y a tout le processus de correction et d’édition qui se met en place. Au final, je dirais que l’écriture d’un livre me prend un an, lorsque je parviens à construire mon intrigue assez rapidement et que je n’ai pas énormément de recherches à faire.

  1. Où trouvez-vous votre inspiration ?

Tout est matière à inspiration : un article de presse, une info captée à la radio, à la télé, sur Internet, une musique, un évènement, banal ou moins ordinaire, de la vie quotidienne, les sources d’inspiration sont multiples. L’une de mes premières nouvelles m’a été inspirée d’un rêve que j’ai fait ; le point de départ de l’intrigue de ce qui sera peut-être mon prochain roman est l’interphone de ma résidence ! C’est ce qu’il y a d’extraordinaire avec l’écriture : parfois, vous vous efforcez de construire une intrigue durant des semaines à partir d’un début d’idée que vous triturez dans tous les sens et ça ne vient pas. Puis, tout d’un coup, une idée vient, pour une toute autre histoire, et tout s’enchaîne naturellement. Par contre, j’évite de m’inspirer de la littérature existante ou du cinéma : si l’histoire a été éditée ou portée à l’écran, c’est qu’elle en valait la peine et je ne vois pas trop l’intérêt de s’acharner à vouloir faire mieux ou différemment…

  1. Vos histoires sont-elles tirées de faits réels, d’anecdotes personnelles ?

Mes histoires sont purement fictionnelles, mais bien sûr, dans chacune d’elles, il y a un peu d’autobiographie. Pour tout auteur, enfin je crois, l’écriture peut servir d’exutoire - je ne parle pas de thérapie, terme qui à mes yeux revêt une connotation négative et inadaptée au contexte de l’écriture, de mon écriture en tout cas - c’est un bon moyen de transposer une partie de son vécu. Pour résumer, des touches de moi ça et là, mais de la fiction pure et quasiment jamais d’anecdotes personnelles.

  1. Improvisez-vous au fil de l’histoire ou avez-vous un plan bien établi avant d’écrire ?

Je ne commence jamais une histoire sans en avoir le plan détaillé. Peut-être cela me vient-il de ma formation scientifique, mais j’ai une approche assez rigoureuse de l’écriture. De façon pratique, avant d’écrire le premier mot de mon histoire, je construis un fichier Excel (je vous vois sourire d’ici…) dans lequel je liste chaque scène, avec pour chacune d’elles, son descriptif en une phrase ou deux, sa fonction dans le récit, les personnages impliqués. Mais je ne suis pas psychorigide : je peux modifier une scène, la supprimer, en ajouter une, intervertir leur ordre, introduire un personnage s’il m’en vient subitement un à l’esprit, mais j’aime bien savoir où je vais. Je ne sais pas si c’est la bonne façon de travailler, mais c’est ainsi que je fonctionne, en tout cas pour l’instant.

  1. Est-ce facile d’être publié ?

C’est une vraie question ?... J’ai commencé à écrire en 2005 et j’ai été publié en 2017. Entretemps, j’ai dû envoyer une cinquantaine de manuscrits. Je pense que vous avez la réponse à votre question. Les deux qualités nécessaires à tout auteur ? Patience et persévérance…

  1. Quel sont vos livres et auteur préféré ?

L’un de mes livres culte est Le seigneur des anneaux, de Tolkien, que j’ai lu trois fois, et je lis très rarement le même livre deux fois ! Je suis fan de la saga Le trône de fer, de George R.R. Martin, dont j’attends la suite avec impatience. J’ai eu ma période Stephen King, John Irving, Iain Pears, aujourd’hui j’aime beaucoup Vargas, Donald Westlake, deux auteurs dont j’apprécie vraiment l’humour, et Dan Simmons. J’ai aussi beaucoup lu Umberto Eco, qui a écrit, selon moi, le meilleur polar de tous les temps : Le nom de la rose. Si je devais citer cinq livres qui m’ont vraiment marqué, il y aurait celui-ci, et Le seigneur des anneaux donc, ainsi que Terreur de Simmons (dont l’adaptation en série est, en passant, complètement ratée), L’impératrice des mensonges de Daniel Altieri et Eleanor Cooney, La voleuse de livres, de Markus Zusak. Je lis beaucoup, j’ai toujours un livre en cours, parfois deux ou même trois, le troisième étant en général un livre que je lis à fin de recherches ou une bande dessinée.

  1. Lequel de vos livres a eu le plus de succès ?

Mon premier roman édité, « Celle qui ne pleurait jamais », qui a reçu le Prix du Polar Femme Actuelle en 2017. Mais je suis persuadé qu’il sera bientôt détrôné par l’une de mes prochaines histoires...

BIOGRAPHIE

Né à Toulouse en 1974, je vis aujourd'hui dans le Tarn. Après des études d'ingénieur à l'ENSEEIHT, je travaille pendant plus de 10 ans pour un énergéticien français bien connu comme ingénieur de recherche, occupe le poste d'ingénieur calcul au sein d'un grand groupe aéronautique toulousain pendant 6 ans, puis celui d'ingénieur dans une petite société ariégeoise travaillant dans le secteur spatial. J'ai commencé à écrire il y a près de 15 ans. Après plusieurs romans et nouvelles, le comité de lecture des Nouveaux Auteurs et de Femme Actuelle me fait l'honneur de récompenser "Celle qui ne pleurait jamais" par le Prix Polar du Prix Femme Actuelle 2017. Mon second roman paraîtra en septembre prochain, toujours chez le même éditeur. Pour suivre mon actualité, n'hésitez pas à vous rendre sur ma page Facebook.

BIBLIOGRAPHIE

CELLE QUI NE PLEURAIT JAMAIS – format poche

Séverin semble bien avoir raté sa vie : un divorce, une fille qui se passerait volontiers de son père, un boulot de flic sans intérêt et des troubles de la personnalité qui ont achevé de faire le vide autour de lui. Lorsqu'il se rend sur la première scène de crime de sa carrière, son seul désir est de se débarrasser de l'affaire au plus vite. Mais il va très vite comprendre que ce meurtre le concerne bien plus qu'il ne s'y attendait. Une trace génétique est trouvée sur les lieux du crime et l'assassin est tout désigné. Mais pour Séverin, il est hors de question d'accepter l'évidence. Déterminé à retrouver le véritable tueur, il décide de suivre son propre instinct. Jusqu'à la plus effrayante des vérités.

LA PORTE DE BOSCH – format poche

Des personnages fantastiques s'échappent d'un tableau de Jérôme Bosch pour perturber la marche du monde : un thriller haletant. Otto van Helsing sait. Il sait que le tableau qu'il contemple tous les jours dans son manoir de

Wittemer End a quelque chose de particulier. Il sait que c'est une ouvre du grand Jérôme Bosch, même si elle n'a jamais été authentifiée. Un jour, le vieil homme se rend compte avec inquiétude que des créatures ont disparu de la toile... et en découvre une dans sa bibliothèque ! Fasciné et épouvanté, il fait appel à Rebecca Decker, une jeune cartomancienne spécialiste des phénomènes occultes, pour l'aider à faire la lumière sur ces événements étranges. Pendant ce temps, de sombres forces se rassemblent et le vent se lève... Rebecca ne le sait pas encore, mais elle devra bientôt se lancer dans une course contre la montre, une quête à travers trois continents dont l'enjeu dépassera tout ce qu'elle aurait pu imaginer. Un mystérieux tableau, un compte à rebours implacable... Rebecca Decker sera-t-elle prête à payer le prix de la vérité ?

CELLE QUI NE PARDONNAIT PAS

Un polar astucieux et prenant sur la piste d'un mystérieux " tueur aux cartes ". Et si cette enquête était plus personnelle qu'il n'y paraissait ? Le nouveau roman de Christophe Vasse, Gagnant du Prix du polar Femme Actuelle 2017 avec le Best-Seller Celle qui ne pleurait jamais (30000 exemplaires vendus)

 

 

A propos du site : Musée - Histoire de la justice, des crimes et des peines | Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice."

 Relecture et mise en page Ph.P

Tag(s) : #Coup de coeur du jour, #portrait du jour criminocorpus
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :