Portrait du jour : Céline Servat, auteure de polars et assistante sociale

Nouveau portrait du jour Celine Servat 

Culture et justice développe la rubrique Portrait du jour, ouvre ses pages aux fidèles lecteurs  et reçoit avec infiniment de plaisir Celine Servat 

Céline est une écrivaine.

Son premier roman "Internato", le premier d’une trilogie, est édité par "M+ éditions" en 2020.

Mariée et mère de deux enfants, elle vit à Encausse-les-Thermes dans les Pyrénées Haut-Garonnaises où elle travaille comme assistante sociale auprès d'enfants qui on des troubles du comportement.

Bienvenue Céline sur la page des aficionados du crime de Culture et justice

"Bonjour, je m’appelle Céline Servat, je vais avoir 47ans et je suis assistante sociale auprès d’enfants qui ont des troubles du comportement.

Depuis trois ans maintenant, je suis auteure. Deux de mes romans ont été édités chez M+éditions et un troisième sortira au mois de juin. J’écris des thrillers, romans noirs et des nouvelles sombres.

De lectrice à auteure, mais toujours passionnée.

J’ai toujours eu un livre à la main depuis que je sais lire. J’ai dévoré des romans classiques piochés dans la bibliothèque de mon père, puis des romans historiques et de l’héroïc fantasy. Mais, depuis que j’ai découvert le polar et le thriller, j’axe principalement mes lectures sur la littérature noire.

Concernant l’écriture, j’ai vite eu besoin de mettre mes émotions par écrit. J’étais une adolescente complexée et mal dans ma peau, et j’écrivais tout ce que je taisais. Comme une échappatoire. Jeune adulte, j’écrivais des nouvelles et mes collègues lisaient mes pages. Mais, à ce moment-là, il n’y avait pas internet (je vous ai dit que j’étais vieille ! ) et je n’imaginais pas être un jour publiée. J’ai arrêtée d’écrire pendant des années et mon frère m’a remis le pied à l’étrier, en me proposant une co-écriture de nouvelle pour un recueil sur la Russie.

Je me suis saisie à nouveau de l’idée d’écrire et INTERNATO est né.

La passion reste la même, et j’enfile une casquette de plus en organisant un salon du polar, thriller et roman noir. T(h)ermes noirs est né en juin 2021, à Encausse-les-Thermes, dans la Haute-Garonne. Nous préparons d’ores et déjà la deuxième édition !

Pourquoi une trilogie ?

L’idée d’INTERNATO était de parler des dictatures et des secrets de famille. Quand j’ai commencé à construire le plan du roman et que j’ai fait des recherches théoriques, j’ai compris que je ne pouvais pas aborder ce sujet en un seul tome. L’idée de la trilogie était née. Dans Internato, Gustave, un adolescent réservé, est envoyé dans un pensionnat en Argentine, où les élèves apprennent des techniques de torture et des fonctionnements dictatoriaux. Pourquoi ont-ils été choisis pour intégrer ce lieu ? Alors que, pendant le séjour, des crimes sont commis. Gustave cherche à savoir qui est le meurtrier et quelle est sa motivation. Ce livre allie un récit contemporain à une partie historique pendant la dictature de Videla.

Dans NORILLAG, nous retrouvons Gustave en mauvaise posture. Il doit se reconstruire et comprendre d’où il vient. Que découvrira-t-il au fin fond de la Sibérie ? Ce roman noir s’inscrit dans le passé et le présent, avec une partie qui se déroule dans les camps du goulag, pendant la dictature Stalinienne.

Le prochain, ALAMBRE, se déroulera en Espagne et sortira en juin 2022, toujours chez M+éditions.

Alors, pourquoi la dictature et ses questions sur les origines ?

Mon grand-père, Manolo, a du fuir l’Andalousie à dix-sept ans pour combattre le franquisme. Il n’avait jamais quitté son village et a dû lutter contre la peur, la faim, le froid et le désespoir. C’était notre héros, nous avons grandi avec ses récits et l’idée qu’il est essentiel de lutter pour ses convictions. J’ai mis du temps à écrire sur l’Espagne, car j’avais besoin de faire mes armes avec des histoires qui ne se télescopaient pas avec celle de ma famille. Je devais prendre de la distance, affectivement parlant, pour pouvoir écrire sur ce sujet.

Dans mon travail d’assistante sociale, j’ai toujours été fascinée par la question des secrets de famille et j’ai beaucoup lu à ce propos. Ces deux points se sont donc rejoints au moment de noircir des pages.

A quoi sert l’écriture de nouvelles, dans ce contexte ?

Je n’ai pas cessé de créer des nouvelles dès lors que mes romans ont été publiés. J’apprécie de travailler des techniques différentes, ou bien ciblées, à travers l’écriture de ces courts récits. La plupart ont remporté des prix et une partie est rassemblée dans le recueil de nouvelles noires « Au-delà de nos oripeaux », co-écrit avec Guillaume Coquery. Je suis prolifique dans la rédaction de nouvelles et j’ai de la matière pour un autre recueil. Mais je prends mon temps, en vue d’une éventuelle collaboration avec un autre auteur, comme la première fois. Et puis, je remarque que les nouvelles n’ont pas le vent en poupe. C’est donc un projet un peu secondaire.

Et l’après trilogie ?

Je suis justement en train de construire l’énigme du prochain roman. Il sera très différent des autres avec un personnage qui, je l’espère, pourra devenir récurrent. Mais chut, je ne veux pas en dire trop"…

A propos du site : Musée - Histoire de la justice, des crimes et des peines | Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice."

 Relecture et mise en page Ph.P et S.P.