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Nouveau portrait du jour Patrick Mothes

Culture et justice développe la rubrique Portrait du jour, ouvre ses pages aux fidèles lecteurs  et reçoit avec infiniment de plaisir  Patrick Mothes

Bienvenue Patrick sur la page des aficionados du crime de Culture et justice

 

C'est l'abeille criminelle préférée de Culture et justice qui réalise l'interwiew de Patrick

Née dans les Yvelines en 1971, passionnée d'Histoire, V. Valeix a été membre de la Fondation Napoléon. À la suite d'un déménagement en Normandie, intéressée depuis toujours par l'apiculture (son arrière-grand-père était apiculteur en Auvergne), elle fonde les ruchers d'Audrey. Elle s'engage alors dans le combat contre l'effondrement des colonies, la "malbouffe" et dans l'apithérapie (soins grâce aux produits de la ruche).

 

Elle eut l'honneur d'être amie - et le fournisseur de miel - de sa romancière favorite, Juliette Benzoni, reine du roman historique, malheureusement décédée en 2016. Cette dernière a encouragé ses premiers pas dans l'écriture "apicole".

Patrick Mothes est un ancien colonel de gendarmerie et aussi auteur de romans qui fleurent bon son terroir, le Lot. Il a eu aussi la courtoisie d’être le conseiller gendarmerie de l’Abeille policière. Il nous raconte tout ici :

Bonjour Patrick, donc ancien colonel de gendarmerie? Était-ce une vocation?

Après un Bac littéraire et des études de droit, je devais payer mon «éco» au service national. Sans connaissance et sans militaires autour de moi, j’ai décidé de passer ces 12 mois au sein d’une unité de gendarmerie en qualité de gendarme auxiliaire. Ce «galop d’essai» m’a convaincu et j’ai rapidement envisagé de préparer le concours d’entrée à l’École des officiers de la Gendarmerie. Ayant intégré cette prestigieuse école au 7e rang de mon recrutement, j’y suis toujours resté dans les 10 premiers de ma promotion au cours des trois années de scolarité. Je n’ai jamais regretté mon choix.

Lorsque vous étiez en service, quelle était votre devise?

L’exemplarité du chef conditionne sa légitimité et assoit sa crédibilité.

Si «une femme d’honneur» a disparu  les gendarmes restent à la mode sur le petit écran, «Sections de recherches» «  Meurtres à…» quelle est votre vision de la chose?

Ces séries mettent en valeur l’action de la Gendarmerie départementale en particulier. D’autres armes et spécialités existent au sein de notre «Maréchaussée» comme la gendarmerie mobile, la garde républicaine, les gendarmeries maritime, de l’air, des transports aériens, de l’armement, des protection des installations nucléaires, etc.

Ces feuilletons sont généralement bien perçus et mettent enfin un terme à ceux qui subordonnaient systématiquement les gendarmes aux policiers dans le cadre d’affaires judiciaires. De nombreuses affaires criminelles d’envergure sont aujourd’hui résolues par des unités de recherches de gendarmerie qui disposent de techniques et de personnels hautement qualifiés au-delà du fait que l’organisation pyramidale et structurée de l’Arme lui permet de mettre en place immédiatement des dispositifs importants et adaptés (Escadrons de gendarmerie mobile, hélicoptères, GIGN, plongeurs, spéléologues, techniciens spécialisés de l’Institut de recherche criminelle, spécialistes «nouvelles technologies», etc.) sur une scène de crime ou à la recherche de malfaiteurs ou de personnes dangereuses.

Pensiez-vous un jour en venir l’écriture?

Ma formation littéraire m’a naturellement donné le goût de la lecture, puis à l’aube de la retraite celui de l’écriture. En réalité, j’ai tout d’abord souhaité écrire une autobiographie qui resterait intra familiale. En effet, ayant quelque part regretté les non-dits intergénérationnels au sein de ma famille, j’ai voulu raconter modestement ma vie à mes enfants. Nos trois filles ont apprécié cette lecture et m’ont convaincu d’aller plus loin, ce que j’ai fait. En outre, j’aime bien ces moments d’introspection au cours desquels finalement on réfléchit aux hasards de la vie, à l’existence, aux relations humaines, au monde qui nous entoure. J’aime ces instants de solitude, ces moments face à soi-même où on relativise nombre de choses avant de considérer l’essentiel. Je citerai à ce sujet Edgard Morin : «À force de sacrifier l’essentiel pour l’urgence, on finit par oublier l’urgence de l’essentiel ».

Mon parcours professionnel, mes expériences, mes temps de commandement souvent sensibles et parfois importants m’ont donné l’occasion de servir en métropole, outre-mer et à l’étranger en opérations extérieures. Tout cela fait des souvenirs et du vécu pour écrire des « polars de terroir ».

Avez-vous un auteur fétiche? Le dernier livre que vous avez lu?

J’ai lu de nombreux ouvrages sur le Général de Gaulle et notamment ses mémoires. De nombreux auteurs classiques, Rousseau, Voltaire, Balzac. J’ai beaucoup aimé lire Jean d’Ormesson, ces derniers ouvrages en particulier « c’est une chose étrange que le monde » et « je dirai que cette vie fut belle ». Je suis actuellement dans ma phase «historique». Après avoir lu Henri Amouroux sur Pétain, De Gaulle et d’une manière plus générale le dernier conflit mondial, j’ai lu également Bartolomé Bennassar et son récit de la guerre d’Espagne. Je suis en cours de lecture du « Talleyrand » de Jean Orieux.

Comme tous les anciens des forces de l’ordre, on vous attendait sur un polar ou à tout du moins des mémoires sur votre passage en gendarmerie, ce n’est pas le cas, vous avez commencé avec des romans dits de terroir :

Effectivement mon premier roman est un roman de terroir : «Lieu-dit : Beau-Soleil» (du nom du lieu-dit où habitaient mes grands-parents paternels que j’ai beaucoup aimés et auxquels je voulais rendre hommage). La période de la guerre d’Espagne m’a toujours fasciné et j’ai voulu raconter l’histoire de ces Espagnols contraints de quitter leur pays englué dans une guerre fratricide avant de rejoindre la France. J’ai choisi de mêler l’histoire de cette famille à celle de ces gens du nord fuyant le nazisme au cours de l’exode. Le département du Lot comme ceux du sud-ouest en général a accueilli de nombreuses familles. Ce roman ne se limite pas à leur fuite, il valorise aussi ces Lotois qui ont aidé ces gens, les ont accepté à leur côté avant de leur donner de quoi vivre. Et puis, ce roman valorise la méritocratie. Le cas de ce gamin, petit espagnol débarqué de sa catalogne natale et ne sachant pas parler français, qui deviendra un éminent professeur de médecine toulousain ayant contribué à la création de l’hôpital Purpan.

Ayant peur d’avoir du mal à me renouveler dans le style terroir, j’ai choisi de mixer le terroir avec le polar. Ce genre n’est pas courant et mon lectorat est plutôt rural donc plus attiré par le terroir. Il en faut pour tous les goûts!

Lotois et fier de l’être?

Je suis «Tarn et Garonnais» du côté de ma famille paternelle et «pied noir espagnol» du côté de ma mère. C’est ma femme qui est lotoise. Effectivement, j’aime bien le département du Lot, terre des merveilles comme le qualifie la légendaire humilité lotoise.

Avez-vous un genre littéraire que vous aimeriez explorer?

J’avoue que j’ai un peu de mal avec le «fantastique», mais je vais peut-être évoluer. En effet, j’ai fait la connaissance au cours du salon de Saint-Lys (31) d’un auteur, médecin en retraite, qui a écrit trois romans fantastiques. Je viens d’acheter le dernier et je vais le lire volontiers.

Depuis 2018, vous êtes la «doublure» du lieutenant puis du capitaine Steinberger (Série Crimes et Abeilles V. Valeix) parmi tous les conseils que vous m’avez insufflés pour donner corps à ce personnage, certains sont-ils issus d’expériences tout à fait personnelles? En clair y a-t-il (un peu!) de Mothes en Stein?

Je crois si mes souvenirs sont bons qu’il est «Lieutenant-colonel» maintenant. Effectivement, il y a toujours un peu de soi quand on conseille ou on essaye de faire partager une expérience. Peut-être même va-t-on au-delà du réel en magnifiant le personnage, mais c’est certainement ce que veulent les lecteurs. Stein est un officier atypique, je veux dire qu’il correspond en même temps à l’archétype de l’officier de gendarmerie rigoureux, engagé, animé par le culte de la mission et le personnage iconoclaste n’hésitant pas à franchir certaines limites lorsqu’il estime que c’est nécessaire. Je peux me reconnaître parfois dans certains de ses choix.

 

A propos du site : Musée - Histoire de la justice, des crimes et des peines | Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice."

 Relecture et mise en page Ph.P et S.P.

Tag(s) : #Coup de coeur du jour, #portrait du jour criminocorpus
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