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Nouvelle rubrique « Être reconstituteur, c’est… » Eva Alt
Rubrique animée par la romancière Valerie Valeix
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"La reconstitution : c’est un monde à part qui navigue dans les couloirs du temps pour retrouver les fastes d’antan et s’évader d’une existence parfois difficile. C’est aussi voyager sur les diverses manifestation en France et à l’étranger. Certains ne choisissent qu’une seule époque à laquelle ils restent fidèles, ce sont souvent des fans de Napoléon. Mais sur une même saison (de mars à octobre) on peut être centurion, poilu, général d’Empire, mousquetaire et/ou GI, dans le respect de l’Histoire. Car pas question de parler de déguisements mais de costumes qui demandent des recherches afin d’être au plus proche de l’époque choisie.
Qui sont-ils ces « reconstituteurs » (le mot n’existe même pas !) autour desquels gravitent la télé et le cinéma, hé oui ce sont souvent eux qui servent de figurants dans les films. Vous le découvrirez tout cela dans « Être reconstituteur, c’est… »"
Sa silhouette androgyne est bien connue des bivouacs et autres festivals en costume.
A vingt-deux ans, Eva Altagman Eva Alt monte à cheval comme un jockey, porte l’uniforme comme un général d’infanterie et la robe à crinoline comme Sissi l’impératrice.
Pour Culture et justice, Eva Altagman se confie à l’Abeille Impériale : « Sans contrefaçon, je suis un caméléon ».
Bonjour Eva,
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Comment en es-tu arrivée à la reconstitution ?
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Depuis enfant, j'ai toujours été attirée par l'environnement militaire et une grande passionnée sur l'Uniformologie. Pour vous dire, j'avais une vraie obsession de trouver, voir et découvrir tous types d'uniformes et qu’importent l'époque, le pays et son histoire.
Je voulais dans mes plus grands rêves endosser l'uniforme sur un champ de bataille. J'ai découvert via internet et des événements que c'était possible grâce à la « reconstitution historique ».
J’ai patienté jusqu’à mes 19 ans pour me lancer et vivre ce rêve pleinement.
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La vie d’Eva tous les jours, c’est quoi ?
Ma vie est très variée et mouvementée ! Une semaine typique serait un grand mélange entre travail, cours de danse historique, entraînement de tir sportif (carabine), beaucoup d'équitation (plusieurs heures), réparation ou amélioration d'équipement pour la reconstitution, organiser la logistique des prochains événements, recherche et échange sur les documentations d'époques, projets à court ou long terme, temps pour la vie privée etc.
Bref, un programme toujours bien rempli et qui demande pas mal d’énergie.
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Je t’ai connue en lieutenant de Napoléon, tu l’apprécies ?
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Vous m'avez connue en effet avec mon uniforme de Lieutenant aide de camp du Maréchal Berthier. Comme on le sait, la France d'aujourd'hui porte encore les vestiges de Napoléon dont nous sommes tous fiers d'avoir en notre possession. Dans chaque époque et personnalité historique, il y a du bon et du moins bon qui est libre d'être discuté par chacun. Pour ma part, je suis une personne neutre sur ce type de question lié à « l’individu » et plutôt intéressé par mes intérêts communs / passions de cette période.
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Aimes-tu l’histoire ?
Oui, j'aime l'histoire. J'aime l'histoire pour suivre l'évolution de l'humain dans le temps, sa psychologie, les cultures, nos origines etc. L’appréciation de l’histoire et la pratique de reconstitution permet dans la mesure du possible une immersion autrement que dans les livres. Ne pas apprécier l'histoire serait se couper d'une source d'information infinie et des petits plaisirs simples de la vie.
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As-tu d’autres rôles en reconstitution ?
Je fais un peu de multi-époque en général. Toutefois, mon premier rôle que vous connaissez reste le Lieutenant aide de camp du maréchal Berthier (1er Empire) et mon second rôle est celui d'un Capitaine d'artillerie de la Garde en 1860 en grande tenue (2nd Empire).
Avec le temps et mes futurs projets, j'aurai l'occasion d'accumuler d'autre rôle.
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A quelle troupe appartiens-tu ?
Je suis une personne solitaire en ce qui concerne l'adhésion à un groupe sur le plan reconstitution militaire. Le choix de mon uniforme d'aide de camp est fait en fonction de cette envie : celui d'être autonome, libre de servir par affectation hiérarchique et l'Éventail de responsabilité.
Je peux aussi bien servir l'Empereur en personne dans son État-Major, rejoindre un escadron, prendre le commandement ou juste être libre de mes mouvements durant un évènement.
Les seules adhésions sont civiles avec le groupe Artécole (Bordeaux) dont j'apprends la danse historique avec leur maitre de danse Yana Zarichna et l'association Médievalys (Tarascon) avec qui j'ai fait mon premier bal.
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Tu as fait du cinéma ?
Je dirais oui. En 2020, j'ai participé en tant que protagoniste principal à un court-métrage qui s'appelle "Imperial" de Coline Confort pour ses études en cinéma (école de Lausanne en Suisse).
C'était inattendu et une aventure incroyable sans compter des difficultés liées à la pandémie. Le court-métrage participe à beaucoup de festival (national et international) et reçoit des prix divers.
Vivre de nouvelle expérience dans le domaine du cinéma me plairait beaucoup dans le futur.
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Tu couds toi-même tes costumes ?
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Malgré certaines qualités (et défaut), je ne suis pas assez talentueuse encore pour prétendre faire mes propres costumes. Je suis capable de bricoler des petits accessoires, réparer ou modifier quelques détails sur mes uniformes. Je ne perds pas espoir d'apprendre et de confectionner car on sait que ça aide énormément !! Sans compter le budget assez important à investir pour réaliser un projet.
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As-tu créé de vraies amitiés en milieu historique ?
Oui. J'ai créé de réelles amitiés, rencontré des gens extraordinaires et uniques, des nouveaux amis, des connaissances etc. Il me reste encore beaucoup de personnes avec qui j'aurai l'occasion d'échanger.
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Etre reconstituteur(e) ça signifie quoi pour toi ?
Être reconstituteur(e) pour moi signifie le partage d’une passion. Mettre de côté ce que nous sommes dans le moderne et plonger dans le savoir-vivre au maximum.
Il faut être motivé et respectueux envers chaque individu (expérimenté ou non). Être bienveillant pour que l'on progresse tous et faire la meilleure prestation face au publique. C'est donc transmettre notre savoir et savoir-faire avec modestie quel que soit notre grade ou hiérarchie dans la reconstitution.
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En costume, tu te préfères en garçon ou en fille ?
J'aime les deux. Je n'ai pas à choisir entre l'un et l'autre pour participer aux activités qui me plaît et vivre ma passion. Si vous connaissez le milieu de la reconstitution, vous savez comme moi que la place d'une femme est limitée durant cette époque (et encore aujourd'hui) et les mentalités sont encore étroites.
Je décide donc quand j'ai envie de porter un uniforme ou une robe car je suis bien dans les deux.
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Quelle est ta valeur préférée ?
J’aime l’accomplissement personnel.
Culture et justice rassemble des informations relatives à l’actualité culturelle sur les questions de justice. Histoires, romans, portraits du jour, salon de livres... Page indépendante sans but lucratif administrée par Philippe Poisson et Camille Lazare, membres de l'association Criminocorpus.
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A propos du site : Musée - Histoire de la justice, des crimes et des peines | Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice."