« Être reconstituteur, c’est… » : Pauline Bord, docteure en Histoire

Nouvelle rubrique « Être reconstituteur, c’est Pauline Bord… »

Rubrique animée par la romancière Valerie Valeix

La reconstitution : c’est un monde à part qui navigue dans les couloirs du temps pour retrouver les fastes d’antan et s’évader d’une existence parfois difficile. C’est aussi voyager sur les diverses manifestations en France et à l’étranger. Certains ne choisissent qu’une seule époque à laquelle ils restent fidèles, ce sont souvent des fans de Napoléon. Mais sur une même saison (de mars à octobre) on peut être centurion, poilu, général d’Empire, mousquetaire et/ou GI, dans le respect de l’Histoire. Car pas question de parler de déguisements mais de costumes qui demandent des recherches afin d’être au plus proche de l’époque choisie.

Qui sont-ils ces « reconstituteurs » (le mot n’existe même pas !) autour desquels gravitent la télé et le cinéma, hé oui ce sont souvent eux qui servent de figurants dans les films. Vous le découvrirez tout cela dans « Être reconstituteur, c’est… »

Elle est à la tête de l’entreprise « L’Histoire Retrouvée » qui organise des évènements historiques allant du bal au bivouac en passant par les conférences. Pour Culture et Justice Pauline Bord, docteure en Histoire, raconte « Etre reconstituteur, c’est… »

Bonjour Pauline, comment es-tu tombée dans la marmite historique ?

 Je crois que je suis née dedans. Mes parents travaillaient tous les deux dans le milieu culturel et, on a toujours parlé d’Histoire, d’Histoire de l’Art et d’Archéologie à la maison. J’ai autant grandi avec Walt Disney, qu’avec Charles Perrault, Homère, etc...

Quelle est ton époque favorite ?

C’est une question difficile car j’en ai beaucoup. Par ma formation universitaire, je dirais le XV-XVIe siècle car c’est une période riche tant sur le plan politique que culturel. J’aime aussi énormément le XVIIIe siècle de Louis XV à la Campagne d’Egypte. Et puis j’apprécie beaucoup le XIXe. Bref j’aime beaucoup de choses.

Raconte-nous ta première reconstitution ?

J’ai commencé par des évocations costumées types « Fêtes Galantes à Versailles » ou encore « la Journée Grand Siècle à Vaux le Vicomte ». Ma première vraie reconstitution a été « Louis XV en son château de Fontainebleau » en 2016.

Tu es une des rares professionnelles en reconstitution ?

Oui nous ne sommes pas beaucoup en France, alors que dans les pays anglo-saxons c’est très naturel. Mon travail consiste à élaborer des programmes culturels pour des commanditaires privés ou public, et à les mettre en scène. Je suis en quelque sorte une productrice d’histoire vivante. L’objectif est de faire découvrir l’Histoire au plus grand nombre, tout en la respectant et en respectant les règles actuelles d’accueil du public. D’où certains compromis… J’organise également des week-ends culturels costumés à destination des reconstituteurs. Et je réalise des accessoires pour compléter leurs tenues.

Tu couds toi-même tes vêtements ?

Oui, je suis totalement autodidacte en couture et j’apprends au fur et à mesure de mes costumes.

Tu fabriques des perruques ?

Alors il m’arrive de coiffer des perruques synthétiques en « Coiffure à l’enfant » XVIIIe, mais je ne suis pas une perruquière de profession. Je peux vous en recommander de très bien si vous en recherchez.

Tu es aussi conférencière ?

Cela m’arrive effectivement, c’est l’une de mes premières casquettes en tant qu’historienne. La prochaine sera sur Jean de Dunois, compagnon d’armes de Jeanne d’Arc, le 18 juin prochain au château de Châteaudun. Il m’arrive de concilier conférence et costume. Ainsi le 5 juin prochain, je donnerai une conférence avec défilé costumé sur « les modes au temps de Viollet-le-Duc ».

Avec un ami, tu as créé « Les Merciers de l’Histoire »

Oui avec Quentin Didier, reconstituteur et antiquaire de formation, nous nous lançons dans la reconstitution d’accessoires de la vie quotidienne, mais aussi d’objets décoratifs. Nous en sommes encore au début, mais c’est enthousiasmant.

Quel est le plus beau lieu où tu as exposé ?

Il y’en a eu beaucoup c’est difficile. Fontainebleau c’est majestueux et merveilleux à chaque fois, mais je garderai en mémoire la Chaumière aux Coquillages à Rambouillet, ou plus privé l’Ambassade du Chili à Paris.

Ton papa et ton compagnon font partie du milieu histoire ?

Ils appartiennent tous les deux à ce milieu. Mon père dirige la délégation Poitou-Charentes du Souvenir Napoléonien. Mon fiancé fait de la reconstitution et est fonctionnaire dans le secteur mémoriel.

Quel événement rêverais-tu de reconstituer ?

Je vais toujours au bout de mes idées donc c’est secret… 

Vous en saurez plus bientôt. Pour rester vague, j’aimerais bien explorer des périodes que l’on reconstitue peu, Louis XIII ou Henri IV par exemple.

Amatrice de romans historiques, songes-tu à en écrire un, au vu de tes connaissances, ce serait tout à fait plausible ?

J’essaye de trouver le temps de publier ma thèse pour l’instant, mais pourquoi pas, un jour peut-être.

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 Relecture et mise en page Ph.P et S.P.