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Voilà... Mon quatrième roman, "La Rivière du temps blessé" enfin édité et disponible ! Un village au creux des monts du Haut-Languedoc, où le temps coule comme la rivière qui le traverse. Un roman en trois temps, allant de la Révocation de l'Edit de Nantes jusqu'à un futur proche et uchronique.
A commander chez votre libraire ou en ligne :
https://www.comptoirdulivre.fr/riviere-du-temps-blesse-p…
Éditeur : EMPREINTE Date de parution : 04/04/2022
(à partager à volonté !) - Antigone Longelin
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Antigone est née en 1969 à Montréal (Canada) de parents grecs. Elle a grandi en Grèce, puis s’est installée en France, d’abord à Paris. Ses études de Lettres Modernes à Paris La Sorbonne, ainsi qu’une vocation précoce, la conduisent à passer avec succès le CAPES et l’Agrégation externe en 1993. Elle a enseigné d’abord en Normandie, puis dans le Tarn, où depuis 2005 elle est professeur au Lycée Lapérouse à Albi, tout en se consacrant de plus en plus à l’écriture. Elle est également l’auteure d’un premier roman : Grecques paru aux éditions Editions N§B .
« Philippe Poisson a eu la gentillesse de me demander de rédiger une contribution à Culture et justice , pour présenter les trois volumes que j’ai fait paraître, depuis 2014, chez N&B. A priori, cela me semblait difficile, car je n’écris pas de polars à proprement parler. Mais en y réfléchissant, je me suis dit que ces trois récits pouvaient trouver leur place sur ce blog. Je laisse les lecteurs en juger.
C’est un livre à couverture blanche, et un roman qu’on classerait dans la catégorie « Littérature générale ». Mais Éternité en moins, comme mes deux autres romans du reste, peut-être davantage qu’eux, s’appuie sur un crime. Et même sur plusieurs crimes.
Il y d’abord le crime qui a déjà eu lieu, dans le premier chapitre, et qui va pousser le personnage principal féminin, Rosa, à fuir son pays, pour se réfugier à l’est, à Athènes. Il y a aussi le crime contre les institutions et la démocratie grecques – très imparfaites alors, il est vrai- qu’a constitué le coup d’Etat du 21 avril 1967, et qui a plongé le pays dans une période de peur, de répression accrue, d’emprisonnements politiques et de tortures. Enfin, deux autres meurtres – avec la possibilité pour l’un d’entre eux, qu’il s’agisse d’un accident- ponctuent ce roman qui doit beaucoup à mon goût du polar et du film noir et politique, comme les années 70 l’affectionnaient. Par son point de départ géographique, l’Italie des années 60, par son contexte historique, la Grèce des Colonels et de l’après-dictature, Éternité en moins parle de la violence, de cette violence endémique qui gangrène le bassin méditerranéen depuis trop longtemps.
J’ai mis longtemps à écrire, je veux dire écrire vraiment, raconter une histoire du début à la fin, projeter dans un récit mes hantises. J’ai eu une vie avant l’écriture, même si j’ai toujours su qu’un jour j’écrirai, même s’il m’est arrivé de composer des poèmes à l’adolescence, une nouvelle et un roman il y a des années de ça. Et c’est bien que les choses se soient déroulées ainsi, dans cet ordre-là : mon travail de prof de Lettres, mes enfants, puis la création. Evidemment, il n’y a pas de création ex-nihilo : mon premier roman, Grecques, contient des souvenirs d’enfance, et part d’une sensation que j’ai longtemps associée à la Grèce, où j’ai grandi : celui de l’oppression. Une sensation ressentie de façon fugace, mais qui a survécu en moi de façon tenace, qui a survécu à mon entrée dans l’âge adulte et à mon départ – je vis en France depuis 1987. Après des années d’enfouissement et de détours, j’ai fini par la relier à ce paradoxe tragique découvert assez tard : le bassin méditerranéen offre à mes yeux le plus beau, le plus vivant, le plus harmonieux des paysages, mais il enferme en lui une violence sourde, brute, et que j’ai dû exorciser par le récit : en inventant une histoire, je lui ai donné une origine, je l’ai décrit, mis à distance, suffisamment à distance pour qu’il ne me hante plus. C’est ainsi que mes trois romans,
Grecques, Éternité en moins, et Le Rire amer d’Aristophane , le plus récent et qui est le plus proche de nous chronologiquement, ont plus ou moins partie liée avec ces rapports de force, ces rapports de domination qui se cachent derrière l’hédonisme -réel- du pays. Ils se trouvent aussi contrebalancés par la capacité de résistance de certains de mes personnages, que je sens animés par le sens de la justice.
Pour autant, mes romans sont des romans : ni des traités politiques, ni des démonstrations sociologiques. J’ai fait de l’art de raconter, de l’art d’inventer des personnages, de l’art de peindre des ambiances ou des paysages, mes domaines d’exploration. Plus que tout je crains de me répéter, de m’enfermer dans des recettes « techniques ». Ainsi, j’essaie de varier les modes de narration et la construction de l’intrigue. Avec Le Rire amer d’Aristophane, j’ai clos pour un bon moment le cycle grec, et je vais m’attaquer à de nouveaux horizons, plus proches de nous. Un long et beau chemin s’ouvre à moi, pour les années à venir. Mais je crois que longtemps, sous les couvertures blanches de ces livres que j’espère créer, battra un cœur de récit noir. » 6 février 2019
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Politique éditoriale de la page "Culture et justice" au 19 mars 2022 - Le blog de Philippe Poisson
Le carnet de recherche de Criminocorpus a été créé en 2008 sur la plateforme Hypotheses avec l'objectif de couvrir l'actualité de la recherche en histoire de la justice. Il s'est progressiveme...