Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

Quelques sons parviennent encore à l’oreille droite de Louise, mais plus rien à gauche. Celle qui s’est construite depuis son enfance sur un entre-deux – ni totalement entendante, ni totalement sourde – voit son audition baisser drastiquement lors de son dernier examen chez l’ORL. Face à cette perte inéluctable, son médecin lui propose un implant cochléaire. Un implant cornélien, car l’intervention est irréversible et lourde de conséquences pour l’ouïe de la jeune femme. Elle perdrait sa faible audition naturelle au profit d’une audition synthétique, et avec elle son rapport au monde si singulier, plein d’images et d’ombres poétiques.

Jusqu’à présent, Louise a toujours eu besoin des lèvres des autres pour entendre. C’est grâce à la lumière qu’elle peut comprendre les mots qu’elle enfile ensuite, tels des perles de son, pour reconstituer les conversations. Mais parfois le fil lâche et surgissent alors des malentendus, des visions loufoques qui s’infiltrent dans son esprit et s’incarnent en de fabuleux personnages : un soldat de la Première Guerre mondiale, un chien nommé Cirrus ou encore une botaniste fantasque qui l’accompagnent pendant ces longs mois de réflexion, de doute, au cours desquels elle tente de préserver son univers grâce à un herbier sonore. Un univers onirique qui se heurte constamment aux grands changements de la vie de Louise – les émois d’un début de relation amoureuse, un premier emploi à la mairie, une amitié qui se délite. Le temps presse et la jeune femme doit annoncer sa décision…

Dans ce texte plein d’humour et de douceur, Adèle Rosenfeld tient en joue la peur du silence en explorant les failles du langage ainsi que la puissance de l’imaginaire. Les méduses n’ont pas d’oreilles est une plongée dans le monde des sourds et des malentendants, un premier roman éblouissant.

 

Adèle Rosenfeld (Paris, 1986) travaille dans l’édition depuis dix ans. Parallèlement à son activité, elle développe des projets d’écriture à dimensions variables. En 2016, elle collabore avec une artiste plasticienne sur le thème de L’Eau et les Rêves de Gaston Bachelard. Puis elle explore le genre de la nouvelle avec un ton à la fois acide et onirique en s’inspirant de ses livres de chevet Les Saisons de Maurice Pons et Fictions de Borges. En 2018, elle intègre le Master de création littéraire de l’université Paris 8 où elle développe un projet de roman autour d’un personnage qui plonge dans le silence.Source : revuefracas

GRASSET (12/01/2022)

Tag(s) : #Coup de coeur du jour, #Romans - Essais - Polars - Thrillers
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :