Nouveau portrait du jour Albine novarino-pothier
Culture et justice développe la rubrique Portrait du jour, ouvre ses pages aux fidèles lecteurs de la page et reçoit avec infiniment de plaisir Albine novarino-pothier
Née le 21 janvier 1953 à Paris, d’un père savoyard et d’une mère bretonne, Albine Novarino a vécu à Modane, Chambéry, Marseille, Paris, Bucarest (Roumanie) et réside actuellement dans le sud de la Bourgogne. Certifiée de lettres modernes, elle a enseigné en France et à l’étranger et occupé divers postes dans l’édition. Auteur de nombreux ouvrages scolaires et para- scolaires, elle est biographe (Hugo, George Sand, Colette), anthologiste (notamment en poésie) ; elle publie chaque semaine des chroniques sur les affaires criminelles dans le Journal de Saône-et-Loire et le Bien Public et des chroniques culturelles l’été dans La Manche Libre. Elle se consacre pleinement à l’écriture, sa passion depuis l’enfance et publie des romans. Albine Novarino-Pothier fait partie de l’Association des Amis de Pierre Benoit.
Bienvenue Albine sur la page de Culture et justice
"Je suis née à Paris en 1953.
J’ai habité à Modane, à Chambéry, à Marseille, à Bucarest et je réside actuellement dans le sud de la Bourgogne.
J’ai conduit en parallèle une double carrière dans l’enseignement, j’étais professeur de Lettres modernes et j’ai travaillé dans l’édition, en qualité de consultante et d’auteur. Je me consacre désormais entièrement à l’écriture.
Après un séjour de trois années en Roumanie, juste après ce qui a été nommé « la révolution »,dans un contexte éminemment passionnant et qui n’a pas manqué de me sortir de ma zone de confort à tous égards, j’ai cessé d’écrire des histoires de la littérature et des ouvrages scolaires et parascolaires . De retour en France, tout en composant des anthologies poétiques comme « L’amour en cent poèmes » ou « Les plus belles récitations de notre enfance », je me suis tournée vers un thème qui m’avait toujours passionnée : les affaires criminelles. J’ai notamment écrit « Les affaires criminelles de Saône-et-Loire » et « Les affaires criminelles du Rhône ».
Depuis une dizaine d’années, je publie 3 dimanches sur 4 dans le Journal de Saône-et-Loire, Le Bien public, Le Progrès de l’Ain et le Progrès du Jura une affaire criminelle qui s’est déroulée dans la région Bourgogne-Franche-Comté. Ce sont des histoires vraies, ancrées dans le terroir. Certaines d’entre elles sont horribles, effrayantes et mettent en scène des hommes qui ont assassiné tous les membres d’une famille ou des femmes qui ont empoisonné leur mari. D’autres sont au contraire beaucoup plus légères, cocasses même. Parfois, pour des affaires qui sont plus proches du fait divers que du crime de sang, Il y a un jugement en cour d’assises et les mis en causes, « les coupables », pour reprendre la terminologie de l’époque, n’hésitent pas à faire rire la galerie, quitte à se faire recadrer par le président qui a parfois du mal à garder son sérieux.
Ce qui me passionne dans les affaires que je sélectionne dans les archives ou dans la presse ancienne et dont le décor est parfois un hameau minuscule qui aujourd’hui n’existe plus, c’est qu’elles nous offrent un instantané sur la vie des Bourguignons, lors des siècles passés. Je ne traite en effet que des affaires qui sont généralement antérieures à 1950. L’immersion dans ces vies, toutes classes sociales confondues, des habitants des humbles locateries à ceux des manoirs et des châteaux, en passant par ceux des cités ouvrières, nous permet de constater à quel point nos existences et modes de fonctionnement ont évolué en fort peu d’années.
Il y a nombre d’affaires non élucidées qui demeurent mystérieuses. Et désormais, elles le demeureront jusqu’à la fin des temps. Elles ne peuvent qu’attiser notre curiosité parce que nous nous livrons forcément à un subtil jeu d’hypothèses.
Je me contente de relater, de narrer ces histoires criminelles de Bourgogne en me gardant bien de porter le moindre jugement sur les personnages des drames de mes chroniques dominicales ( même si j’ai parfois envie, je l’avoue, de glisser, sinon un petit commentaire, du moins un adjectif pour qualifier le comportement de tel ou tel intervenant). Et … bien m’en prend ! Car le plus extraordinaire, concernant ces chroniques que je rédige dans le silence et la solitude de mon bureau, dans ma maison perdue dans la campagne, c’est qu’elles réveillent parfois des souvenirs ou, plus incroyable, encore révèlent des secrets de familles enfouis, faisant parfois l’effet d’une véritable bombe à retardement.
Jamais je ne l’aurais imaginé, mais c’est arrivé à plusieurs reprises, et je pense que je serai encore confrontée à ce type d’aventures. Pour respecter le droit à l’oubli, même si l’affaire a été relatée en son temps par les journaux avec les noms des mis en cause et de leurs victimes, par égard pour les descendants éventuels, soit j’altère les patronymes, soit je ne mets que les initiales. Et cependant …
Un seul exemple, récent, pour illustrer mon propos : au début de l’été, j’ai reçu un mail, le lundi qui a suivi la parution de ma chronique dominicale : « Bonjour Madame, je m’appelle X, je suis le petit-fils de la dame qui a empoisonné son mari : c’était mon grand-père. Je vous donne mon numéro de téléphone, vous pouvez me rappelez très vite, s’il vous plaît ? Merci beaucoup. » J’ai eu très froid subitement, en dépit de la canicule. Une question, qui régulièrement me taraude, m’est revenue en tête : jusqu’à quel point a-t-on le droit de déballer la vie des autres , de se l’approprier pour en faire une « belle histoire » qui va retenir l’attention de ses lecteurs? Est-ce bien moral de jouer ainsi avec l’existence des autres – même s’ils sont morts – dans le but d’intriguer ses contemporains ? Surtout quand l’histoire est glauque. Bien sûr, je me garde toujours de tout voyeurisme et, autant que faire se peut, je donne dans le soft. Mais j’avais très peur d’avoir blessé ce lecteur jurassien. J’ai aussitôt relu ma chronique en claquant des dents avant de l’appeler … X était ravi. Ce que j’avais relaté était en tous points conforme à la vérité. Depuis, X séjourne à l’étranger, il me poste régulièrement des photos de légende et je lui envoie des textes que j’écris. Grâce au meurtre de sa grand-mère, nous sommes devenus amis…un remake moderne, improbable et magnifique de « unis par le crime »…
J’ai écrit des livres sur personnages célèbres, notamment sur George Sand, sur Colette, sur Juliette Drouet, sur Victor Hugo. Publier des chroniques criminelles qui se sont déroulées en Bourgogne, généralement au cœur des campagnes, c’est l’occasion de donner la parole à des anonymes, des inconnus, souvent des gens qui n’étaient pas nés avec une cuillère de vermeil dans la bouche et qui revivent, de manière fugace, certes. Mais ainsi, ils sortent un peu de l’oubli …
Pour que ces histoires criminelles et ces faits divers de Bourgogne soient encore plus intéressants et afin qu’ils deviennent accessibles à un plus grand nombre, un Bourguignon, Régis Burtin, voix contact@voixoffregis.fr dont c’est le métier, a eu l’idée de les podcaster. Lire des affaires criminelles, c’est passionnant, les entendre quand elles sont mises en scène par un professionnel Voix-Off, c’est fabuleux !
Un infini merci à Philippe de m’avoir invitée,
Un grand merci à celles et ceux qui m’auront lue,
Et un très bel été – à l’ombre – à toutes et à tous !
Derniers titres parus :
Hauts- lieux de l’histoire en Bourgogne, Papillon rouge éditeur, avril 2022
Histoires inouïes de chats, Papillon rouge éditeur, avril 2022
Grand cahier de Culture Générale, en collaboration avec Muriel Navarro, éditions Hors Collection, mai 2022
Dans la presse :
Actuellement dans le Journal de Saône-et-Loire : chaque vendredi : un épisode de la vie de Charles Dorel, un « manant » de Sennecé -lès-Mâcon qui a été enfermé par un seigneur local durant cinq années dans une tour et qui a finalement été délivré par les bandes rouges au moment de la Révolution. Une histoire de haine, de vengeance, d’intérêt, d’amour, bref, Charles Dorel, c’est le Monte-Cristo de la Bourgogne.
Dans le Journal de Saône-et-Loire, le Bien public, le Progrès du Jura, le Progrès de l’Ain, 3 dimanches sur 4, une affaire criminelle.
Dans le Supplément Vacances de La Manche Libre : Les grandes dates de l’histoire en Normandie.
A paraître en octobre : « Apollinaire en cent poèmes », en collaboration avec Béatrice Mandopoulos, aux éditions Omnibus."
Relecture et mise en page Ph.P
Culture et justice rassemble des informations relatives à l’actualité culturelle sur les questions de justice. Histoires, romans, portraits du jour, salon de livres... Page indépendante sans but lucratif administrée par Philippe Poisson et Camille Lazare, membres de l'association Criminocorpus.
A propos du site : Musée - Histoire de la justice, des crimes et des peines | Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice."
Albine Novarino | Ecrivain, chroniqueuse
Née le 21 janvier 1953 à Paris, d'un père savoyard et d'une mère bretonne, Albine Novarino a vécu à Modane, Chambéry, Marseille, Paris, Bucarest (Roumanie) et réside actuellement dans le su...
Politique éditoriale de la page "Culture et Justice" - Le blog de Philippe Poisson
Le carnet de recherche de Criminocorpus a été créé en 2008 sur la plateforme Hypotheses avec l'objectif de couvrir l'actualité de la recherche en histoire de la justice. Il s'est progressiveme...
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