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Nouveau portrait du jour Sebastien Jullian
Culture et justice développe la rubrique Portrait du jour, ouvre ses pages aux fidèles lecteurs de la page et reçoit avec infiniment de plaisir Sebastien Jullian
"Lire a toujours été une tache compliquée, car mon imagination ne me laisse jamais en paix. Lorsque je lis une histoire, j’en invente une autre. J’aime qu’un roman ne dévoile jamais tous ses secrets et laisse une part d’interprétation au lecteur. Un bon livre est un livre qui joue avec nos nerfs…"
Bienvenue Sebastien sur le blog des Aficionados du crime.
L'interview est réalisée par notre amie Nelly Burglin Razik : agent littéraire Modératrice de tables rondes/rencontres et cafés littéraires, Interviews d'auteurs.
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1/Sébastien Jullian, qui êtes-vous ?
Sébastien, bientôt 42 ans TTC. Père de deux jeunes enfants, je travaille dans le milieu de l’informatique depuis 20 ans et je suis désormais responsable d’un service client chez un éditeur de logiciels grenoblois. J’ai passé toute ma vie en Isère, même si je suis un amoureux du sud de la France et de la Provence.
Je suis passionné de football, discipline que j’ai explorée sous différentes formes : joueur, entraîneur, arbitre, dirigeant et aussi en qualité de grand supporter de l’OM. Depuis 2 ans, je pratique le karaté.
Je suis également un grand amateur de musique. J’explore plus de 50 ans de rock, grunge, hard, metal et ses dérivés. Ecouter de la musique est la seule chose qui me permet de me vider l’esprit et de m’aider à me concentrer.
Je me définis souvent comme quelqu’un de simple, accessible et amical. Mais étrangement, j’ai une attirance pour les goûts extrêmes. Enfant, je regardais des films d’horreur et d’épouvante, je pense que ça a laissé des traces…
2/Quelles sont vos influences ?
Pour moi un bon livre, tout comme un bon film, est avant tout une bonne histoire. Le scenario et les rebondissements constituent ce qu’il y a de plus important. J’aime les classiques de King, les écrits plus récents de Jérôme Loubry et Cédric Sire. Et je me suis shooté pendant des années aux thrillers des années 90 et 2000, qui représentent l’âge d’or du cinéma à mes yeux. Ce serait difficile de citer tous les films mais impossible de ne pas mentionner Le Silence des Agneaux, Usual Suspects, Seven, Fight Club, American Psycho, Pulp Fiction, Sixième Sens, Funny Games…
3/Avez-vous des thématiques récurrentes ?
J’essaie toujours de varier et d’associer des thématiques très diverses dans mes romans. Je touche au psychologique, aux affaires criminelles et à tous les sujets contemporains de notre société, dans ce qu’elle a de plus sombre : le harcèlement, l’injustice, le laxisme, l’isolement social et les laissés pour compte.
Je suis également un grand amateur de paranormal, qui apporte toujours une touche d’originalité, d’angoisse et de suspense. j’en ai intégré dans mon dernier roman mais également dans le prochain à paraître. J’essaie toujours qu’un nouveau roman soit différent du précédent, qu’il ne m’installe pas dans une forme de routine ou de formule prédéfinie, c’est totalement à l’encontre de ma personnalité. Je suis un opportuniste, quelqu’un qui aime improviser.
4/Dès votre premier roman qui s’intitule DUALITÉ, vous avez opté pour une orientation thriller. Pourquoi ce choix ?
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Dualité est parti d‘une page blanche. Pas de plan, pas de projet, pas d’idée. J’ai ouvert mon PC dans le train et j’ai commencé à écrire une histoire qui me passait par la tête. Puis, au fur et à mesure des pages, j’ai construit cette histoire. C’est avant tout un délire personnel, je voulais me mettre dans la tête d’un personnage qui n’est pas moi, et partir dans tous les excès. On y retrouve un côté manipulateur, paranoïaque. On ne sait plus qui fait quoi, qui est du bon ou du mauvais côté. Je l’ai écrit en ayant cette impression jouissive de tirer le lecteur par les cheveux.
5/Vos romans ont une double lecture possible : l’option purement cartésienne qui vient d’emblée à l’esprit et l’option plus subtile qui sous-entend que, peut-être, l’explication est bien moins rationnelle qu’il n’y paraît. Pourquoi cette orientation vers l’ésotérisme ?
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Les plus grandes questions de notre existence n’auront sans doute jamais de réponse. Je pars de ce constat pour me dire que je ne suis qu’un ignorant et qu’on ne peut pas toujours se ranger du côté cartésien. J’aime ouvrir certaines portes, surfer sur les frontières de l’occulte tout en présentant une réalité bien en phase avec notre quotidien. Je n’affirme rien, ne sait pas si Dieu et le Diable existent, s’il y a une vie après la mort, si les fantômes nous entourent. Je respecte toutes les croyances à partir du moment où on n’en fait pas une certitude. Et je prends un malin plaisir à laisser mon imagination s’engouffrer dans ces thèmes. La encore, le cinéma avec des films comme The Omen, La Neuvième porte, L’Exorciste ou Carrie ont semé des graines dans mon esprit.
Par contre, il faut oublier la carricature du type qui invoque Satan ou joue avec des planches de Ouija, ce n’est pas du tout mon genre.
6/Vos personnages vous sont-ils inspirés par des faits divers ?
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Oui en partie. Certains sont inspirés de faits divers et d’autres de personnages de fiction. Personnellement, quand je crée un personnage, je le visualise. Il ressemble forcément à quelqu’un qui m’a marqué.
Pour donner quelques exemples, dans « Le Berceau du Talion » l’adolescent victime de harcèlement est inspiré de plusieurs faits divers, malheureusement trop fréquents. Dans certains passages de « Des profondeurs je crie vers toi » j’ai beaucoup pensé à l’affaire Gregory mais aussi à la petite Maëlys, victime de Lelandais. Même si les histoires sont totalement différentes, je vais toujours aller chercher un détail qui peut correspondre.
7/Comment bâtissez-vous leur psychologie ?
De manière évolutive. Lorsqu’un personnage rentre en scène, il a un but bien précis dans l’histoire. Mais après chaque chapitre, je me pose la question de l’évolution que je veux lui donner. Je n’ai pas envie que le lecteur sache exactement à qui il a à faire. J’aime semer le doute, faire des contre-pieds, que l’agresseur devienne victime ou inversement. Dans le fond, j’aime garder une part de mystère et d’interprétation.
8/Avez-vous des méthodes d’écriture (horaires, manies, plan, style…) ?
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J’en avais…avant que le confinement ne vienne semer le bazar. Jusqu’à 2020, j’écrivais essentiellement dans le train, et en musique. Mais depuis, je fais deux jours par semaine de télétravail, donc j’ai moins l’occasion de prendre le train ce qui m’oblige à écrire différemment. J’ai également plus de mal à me concentrer au milieu d’autres personnes. Bref, je me suis désormais concocté un petit bureau perso, avec de nombreux bibelots, accessoires, affiches qui correspondent à mon univers. Certains pourraient appeler ça « le musée des horreurs » mais moi j’arrive parfaitement à travailler et écrire dedans. C’est mon ambiance.
Sinon aucun plan…uniquement quelques idées, quelques annotations sur les personnages et un espace de stockage pour mes recherches sur Internet. Comme je le disais plus haut, j’ai besoin d’improviser au maximum. De même, pas de brouillon. La seule chose que je m’impose c’est d’écrire dans l’ordre des chapitres.
9/De manière générale, les auteurs sont assez réservés et n’aiment pas beaucoup parler de leurs projets. Pouvez-vous néanmoins nous dire quelques mots sur les vôtres ?
Ce milieu n’incite pas à en dire beaucoup il faut le dire. On court après les certitudes et chacun a toujours peur de voir certaines promesses s’envoler. Ne pas trop parler, c’est aussi éviter les questions et les remises en question.
Ce que je peux dire c’est que mon quatrième roman est signé avec une maison d’édition et qu’il devrait sortir aux alentours du printemps 2023. Je ferai les annonces en temps voulu, c’est toujours quelque chose que j’aborde avec beaucoup d’enthousiasme et d’excitation.
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Ensuite, je travaille au fil de l’eau avec mon agent Nelly Burglin Razik , avec laquelle je collabore depuis décembre 2021 pour notamment organiser les présences en salon, me donner de la visibilité mais aussi faire vivre et mettre en avant mes précédents romans.
En juillet, nous avons par exemple retravaillé la totalité du texte de Dualité (toujours disponible en format papier et ebook chez Atramenta).
Je vais également pouvoir annoncer bientôt ma participation à quelques salons réputés, ce qui est une belle reconnaissance.
10/Quel lecteur êtes-vous ?
Un lecteur absolument pas régulier. Tout dépend de la période de l’année et où j’en suis par rapport à mes projets d’écriture. Si j’écris je lis peu. Sinon, je fonctionne aussi par opportunité. J’essaye de lire en priorité les auteurs que j’apprécie de rencontrer en salon. Ensuite c’est au feeling, parfois des romans, et parfois aussi des témoignages, biographies ou enquêtes sur des faits divers.
Le mot de la fin : et si vous ne pouviez plus écrire ?
J’ai commencé à écrire à 37 ans, donc la vie sans l’écriture a existé et existera surement encore. Je ne m’impose rien et je ne suis pas du genre à faire des plans sur la comète. J'aime cette activité et les rencontres que l’on peut y faire. J’ai beaucoup plus de mal avec le monde de l’édition que je trouve trop conformiste et qui ne prend pas suffisamment de risques.
Aujourd’hui on se focalise sur les lecteurs actuels. Mais qu’est ce qu’on attend pour aller chercher ceux qui ne lisent pas ou plus ? Ce sont eux la clé et l’avenir. Pour cela, il faut se diversifier et arrêter avec les stéréotypes. Du moins, c’est mon avis.
Si un jour je ne m’y retrouve plus , j’explorerai autre chose. Jusque-là, je me donnerai à 200% et je compte bien mouiller le maillot encore longtemps.
Merci à tous et à toutes pour ce moment passé ensemble et merci à Nelly pour avoir été à l’initiative et à la réalisation de cette interview.
A très bientôt.
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A propos du site : Musée - Histoire de la justice, des crimes et des peines | Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice."
Relecture et mise en page Ph.P
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Politique éditoriale de la page "Culture et justice" au 19 mars 2022 - Le blog de Philippe Poisson
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