Portrait du jour : Jean-Jacques Nuel « Le puits des Pénitents »

Nouveau portrait du jour Jean-Jacques Nuel

Culture et justice développe la rubrique Portrait du jour, ouvre ses pages aux fidèles lecteurs de la page et reçoit avec infiniment de plaisir Jean-Jacques Nuel

Né le 14 juillet 1951 à l'Hôtel-Dieu de Lyon, Jean-Jacques Nuel vit désormais en Bourgogne, près de Cluny, où il se consacre à l'écriture de récits, de textes courts et de poèmes. Il publie maintenant des polars. Dernier titre paru : « Le puits des Pénitents », dont l'intrigue se déroule à Cluny et environs.

Bienvenue Jean-Jacques sur sur le blog des Aficionados du crime. Culture et justice.

Clément Nizet : Quand on regarde ta bibliographie, on relève un nombre important de livres publiés et une grande diversité de genres : des romans, des polars, des textes courts, des aphorismes, des poèmes... Pourquoi cet éclectisme ?

Jean-Jacques Nuel : on pourrait ajouter une biographie, des guides... Le nombre d'ouvrages est à relativiser, n'oublions pas que j'écris depuis plus de 50 ans (ce qui ne me rajeunit pas!), il est donc normal que j'aie une certaine quantité de production derrière moi. Quant à la diversité des genres, elle est liée à des périodes différentes de mon écriture et à mon besoin de m'exprimer sous diverses formes.

C.N. : Quand as-tu commencé à écrire ?

J.J.N. : À l'adolescence. Le déclic est venu d'un prof de français au lycée, qui m'a fait aimer la littérature. J'ai beaucoup lu dans ma jeunesse. Comme beaucoup d'auteurs, j'ai commencé par écrire de la poésie. Mon premier recueil a été publié chez Cheyne en 1984. J'écrivais une poésie très dense, minérale, se limitant à quelques mots et je suis arrivé très vite à un épuisement des thèmes et au silence. Je me suis alors tourné vers la prose, qui me permet d'exprimer toutes les facettes de mon inspiration, en particulier l'humour.

C.N. : À propos d'humour, tu as d'ailleurs collaboré au magazine Fluide Glacial...

J.J.N. : Oui, une trentaine de collaborations réparties sur un temps assez long. J'envoyais à Yves Frémion des aphorismes humoristiques sur le thème du mégalo, qu'il publiait dans sa rubrique. Ces aphorismes ont ensuite paru en recueils, chez l'éditeur belge Cactus Inébranlable. « Journal d'un mégalo », suivi de « Chassez le mégalo il revient à vélo ».

Mais c'était une écriture assez marginale. Le cœur de ma création, c'est le récit et le texte court.

C.N. : Pas la nouvelle ?

J.J.N. : J'en ai écrit quelques-unes, mais ce format ne me convenait pas. Ma spécialité est le texte court, ou micro-nouvelle, entre 10 lignes et une page. Ce que j'appelle des « courts métrages ». Un mélange d'humour, d'absurde et de mélancolie. Deux recueils ont vu le jour : « Courts métrages » et « Billets d'absence » aux éditions Le Pont du Change.

C.N. : Parlons de tes récits, dont l'un a été adapté au théâtre...

J.J.N. : Je suis l'auteur de plusieurs récits, dont deux ont été publiés. « Le nom », en 2005, a bénéficié d'une bonne critique, mais l'éditeur A Contrario a malheureusement fait faillite au bout d'un an. La carrière du livre a été brève ! Plus récemment, j'ai publié « Une saison avec Dieu » au Pont du Change. L'histoire d'un étudiant à Lyon dans les années 70 qui cherche un colocataire, et celui qui se présente s'appelle Dieu ! Est-ce son nom de famille, ou ne s'agirait-il pas de Dieu en personne ? Ce dernier texte a été adapté au théâtre par le comédien et metteur en scène Philippe Borrini, sous le titre « Le colocataire ». Une expérience passionnante et un immense plaisir pour moi de voir ce texte mis en scène.

C.N. : Pourquoi te mettre maintenant au polar ?

J.J.N. : Je m'y suis mis très tardivement, lorsque j'ai quitté Lyon pour m'établir en Bourgogne. Je cherchais à rendre hommage à cette ville magnifique qui a tant compté pour moi, et la forme du polar s'est imposée. J'ai écrit deux polars lyonnais qui ont été publiés par les éditions Germes de barbarie. Puis, lorsque je me suis installé avec mon épouse en Bourgogne, la ville de Cluny, près de laquelle je réside, m'a immédiatement séduit et j'ai commis deux nouveaux polars se déroulant dans cette ville, « Avril à Cluny » et Le puits des Pénitents ». J'ai eu alors la chance de trouver un excellent éditeur, Héraclite, qui assure une bonne diffusion à ces romans. Je continue sur cette lancée, préparant mon sixième polar !

C.N. : L'avenir sera donc policier ?

J.J.N. : Oui, mais pas seulement. Après vingt ans d'arrêt, je me suis remis à écrire de la poésie. Mais une poésie narrative, à la Bukowski, souvent humoristique, très différente de celle de mes débuts. Il m'est impossible de me limiter à un seul genre.

Bibliographie sélective

Polars :

Le puits des Pénitents, éditions Héraclite, 2022.

Avril à Cluny, éditions Héraclite, 2021.

Terminus Perrache, éditions Germes de barbarie, 2019.

La malédiction de l'Hôtel-Dieu, éditions Germes de barbarie, 2018. (Prix de la fiction 2018 décerné par la SELYRE)

Récits :

Une saison avec Dieu, éditions Le Pont du Change, 2019.

Le nom, éditions A contrario, 2005.

Nouvelles et textes courts :

Chassez le mégalo, il revient à vélo (400 brèves humoristiques), éd. Cactus Inébranlable, 2020.

Journal d'un mégalo (300 brèves humoristiques), éditions Cactus Inébranlable, 2018.

Billets d’absence (86 textes brefs), éditions Le Pont du Change, 2015.

Courts métrages (80 textes brefs), éditions Le Pont du Change, 2013.

Poésie :

Hermes baby, La Boucherie littéraire, 2021.

Mémoire cash, Gros Textes, 2020.

Du pays glacé salin, Cheyne éditeur, 1984.

Immenses, éditions Pré carré, 2002. (1^ère édition Le Pré de l’âge, 1989).

La Revue, mode d’emploi, (guide), 2e édition revue et augmentée, L'Oie plate, 2006.

Joséphin Soulary, poète lyonnais, (biographie), éditions lyonnaises d’art et d’histoire, 1997. Prix du Livre 1997 du Conseil général du Rhône.

Nombreuses collaborations en revues et magazines, dont L’Infini, L’Atelier du roman, Fluide Glacial, Europe, Harfang, Moebius, Triages…

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Relecture et mise en page S.P. et Ph.P