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Nouveau portrait du jour Gérard Saryan

Culture et justice développe la rubrique Portrait du jour, ouvre ses pages aux fidèles lecteurs de la page et reçoit avec infiniment de plaisir Gérard Saryan

Gérard Saryan est un auteur de thrillers.

En contrepoint de son métier de cadre dans une entreprise nationale, l'écriture représente une exutoire à son équilibre personnel.

Son premier roman, "Prison Bank Water", a remporté le prix coup de cœur du festival Blues & Polar 2021.

Deux ans après, il revient avec son nouveau thriller "Sur un arbre perché" (2023).


Il vit à Lyon.

Bienvenue Gérard sur le très prisé et discret Culture et justice.

"Bonjour à tous, 

Je m’appelle Gérard Saryan, j’ai 50 ans. J’habite au Sud-Est de Lyon et je partage mon activité professionnelle entre Paris et Lyon.

D’où vient cette envie d’écrire ?

Il me semble que je l’ai toujours eu en moi.  C’est un long processus qui remonte à l’enfance. Gamin j’avais déjà ce besoin ancré en moi de coucher des mots et de mettre des histoires sur le papier. La plupart du temps, j’avais besoin de m’isoler des autres. A l’école, j’étais un peu perché (pardon ) .

On m’a souvent qualifié de rêveur et je crois que c’est entièrement vrai. Aujourd’hui encore, il m’arrive de partir dans mon imaginaire… et je fais en sorte que les autres ne s’en aperçoivent pas. 

Ensuite, j’adore lire (journaux, magazines, romans, essais, biographies…). Ça va peut-être vous étonner mais je lis de « tout », et j’ai tendance à dire « tout et n’importe quoi, et surtout n’importe quoi » . Tout m’intéresse, du moment que j’apprends et que j’enrichis mes connaissances.

Quelle est ta principale source d’inspiration ?

Mes sources d’inspiration sont multiples.

Je vais vous en donner Trois, les principales

Tout d’abord l’histoire avec un grand H. 

Je suis un féru d’histoire. Que ce soit la première, seconde guerre mondiale, les croisades, Vercingétorix, je trouve dans les évènements qui ont jalonné l’humanité quantité d’idées. Par exemple, j’ai beaucoup appris en lisant des biographies d’hommes politiques. Comment ils ont appréhendé tel ou tel évènement. Ça m’aide dans ma réflexion.

Après bien sûr, je m’intéresse aux faits divers. Là, je reconnais qu’il y a de la matière.

Et puis, une toute dernière chose et sans doute la plus importante, l’observation. 

Regarder monsieur et madame tout le monde m’inspire, que ce soit dans la rue, les transports, à la boulangerie. Je passe mon temps à scruter, regarder, détecter un détail qui va m’aider à construire un personnage, une histoire, une situation. Dès que je trouve l’élément déclencheur, je l’inscris précieusement sur un carnet. Je prends tellement de notes que c’est ahurissant le nombre de pages que je peux noircir. 
 
Quel écrivain t’a influencé ?

Jules Verne sans aucune hésitation. J’admire Victor Hugo mais Jules Verne, c’est un sacré client.  Jamais personne ne m’a fait à ce point voyager et …rêver. Il a été le précurseur d’un nouveau genre littéraire : la science-fiction. Il était en avance sur son temps, et je trouve que l’on ne s’en rend pas assez compte. Wikipédia le désigne comme écrivain mais pour moi, c’est pas tout à fait vrai, c’est un romancier des temps modernes. Ça nous amène au Cinéma, une autre de mes passions. 

Comment L’histoire te vient-elle ? 

C’est un processus de maturation et de décision qui est long. Je me passionne pour tel ou tel sujet. Et là, je rentre dans une réflexion en rassemblant quantité d’informations sur ce thème. Je vais lire, me procurer des ouvrages, relire des articles de presse (je conserve des centaines et des centaines d’articles de presse que je prédécoupe soigneusement), internet et parfois je prends contact avec des experts du sujet ….et là, je commence à réfléchir à la trame de l’histoire, à la manière d’un scénariste de film. Ça prend de quinze jours à trois semaines. Je jette, je garde. C’est comme un synopsis mais sur trente pages. Je corrige, rature, remplace jusqu’à ce que l’histoire soit aboutie (Je pense que l’on s’améliore constamment sur la méthode) 
Et puis, dès que ça correspond à ce que je souhaite, je me lance dans l’écriture du roman.

Comment construis-tu tes personnages ?

Tous mes personnages sont des gens ordinaires comme vous et moi (enfin moi c’est sûr), et à qui il arrive des choses extraordinaires. Je pense que c’est la bonne définition. 

Je trouve que prendre l’angle d’un flic dans un roman est formidable mais il y a des auteurs qui font ça très bien. Moi mon truc, c’est l’ouvrier, le commerçant, le chauffeur de bus, le professeur des écoles, la mère au foyer, le médecin à qui il va arriver une aventure. Montrer ce personnage confronté à une situation difficile, inattendue, quelquefois même qui se laisse inconsciemment manipuler.  Ça me parle, et …j’espère que ça parle aux lecteurs. J’espère qu’ils vont s’identifier aux personnages, comprendre leurs fêlures et ressentir une émotion qui restera ancrée dans leur mémoire. 

Finalement, je crois que c’est ça qui me plait, générer de l’émotion. 

Parle nous de ton actu’, Sur Un Arbre Perché. 

Il sort le 19 janvier. 

L’avantage du genre policier c’est que l’on peut aborder toutes les thématiques, je ne m’interdis rien. 

J’ai beaucoup hésité avant de me lancer. Tout d’abord, l’enlèvement d’un enfant, c’est le thème vu et revu en littérature et au cinéma. C’est un sujet sensible. Tout parent a déjà ressenti ce sentiment de crainte et d’horreur en perdant son enfant des yeux et en s’imaginant qu’il a été kidnappé.

Le plus important, c’est de trouver l’angle d’approche, et sans lui, inutile de se lancer. Là j’ai démarré par le sentiment de culpabilité. Celle de l’adulte qui est responsable de l’enfant. Et puis je me suis dit : pourquoi pas une belle-mère ! Dans les familles recomposées, la belle-mère qui perd un enfant qui n’est pas le sien doit ressentir une culpabilité terrible. Ça vous ronge. 

J’ai voulu une femme. Alice est mon héroïne. Elles ont une force incroyable pour affronter ou surmonter des épreuves. Vous allez voir, elle est formidable cette Nana. 

On dirait que ça t’est arrivé ? 

Non, dieu Merci

En revanche, je me suis énormément documenté. Parfois, on peut être amené à faire beaucoup plus attention aux enfants des autres qu’aux siens. C’est ce que vivent les grands-parents lorsqu’ils voient arriver leurs petits-enfants à la maison. C’est ce que vous vivez quand des gosses viennent se baigner dans votre piscine.  On se dit tous la même chose, « pourvu qu’il n’arrive rien ». 

Ce qui me fait vibrer, c’est la richesse d’une histoire, et d’aborder des thématiques différentes. Si j’arrive à vous embarquer, alors c’est gagné. Si l’on veut une histoire ordinaire, mieux vaut  regarder « le journal télévisé ». 

La fiction, c’est l’imagination, et ça ouvre le champ des possibles. 

Tu sais j’ai été marqué par la génération Gabin, Ventura, Audiard qui affirmaient haut et fort, que le plus important, c’est l’histoire, l’histoire, l’histoire…

Qu’éprouves-tu à la sortie de tes romans ?

Oh là, déjà  je n’en ai sorti que deux précédemment. Le premier était en numérique et s’intitulait Révélations. Le second PRISON BANK WATER. Un thriller autour d’une prison un peu particulière. Je ne vous en dis pas plus, et donc le petit dernier, Sur Un Arbre Perché. A  la fin de l’écriture du roman, je ressens un soulagement, une satisfaction. D’être arrivé au bout. Et très vite, je m’interroge sur la réaction du lecteur. Mon histoire va-t-elle séduire ?  

Je partage la première version avec trois lectrices. J’écoute les remarques, leur ressenti…et j’y apporte des modifications si nécessaire. Pour ce dernier roman, mon éditeur (Taurnada éditions) a été d’une grande aide et m’a prodigué des conseils précieux. Et à sa sortie, c’est un aboutissement, comme une naissance, un projet qui « enfin » prend forme. De la correction au choix de la couverture, en passant par le plan de com’ pour le lancement, le processus est long. L’écriture, c’est l’école de la patience et de l’humilité. 

Un dernier mot ? 

Avec plaisir. Nous sommes en Janvier et je voulais vous souhaiter à tous Une très bonne  année 2023 et surtout une excellente Santé.
Soyez heureux.  

 

 

 

Culture et justice rassemble des informations relatives à l’actualité culturelle sur les questions de justice. Histoires, romans, portraits du jour, salon de livres... Page indépendante sans but lucratif administrée par Philippe Poisson et Camille Lazare, membres de l'association Criminocorpus.

A propos du site : Musée - Histoire de la justice, des crimes et des peines | Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice."

Relecture et mise en page Ph.P 

 

 

 

 

 

 

Tag(s) : #Coup de coeur du jour, #portrait du jour criminocorpus
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