CONFÉRENCE : LE MONDE DE MATHILDE le dimanche 16 avril, avec Myriam Tsikounas professeure émérite d'histoire à l'université Paris I Panthéon-Sorbonne

En août 1867, Mathilde Frigard, une épicière de 34 ans mariée à un négociant failli et mère de deux enfants, comparaît aux assises de la Seine-et-Marne, accusée d'avoir assassiné, trois mois plus tôt en forêt de Fontainebleau, son amante Sidonie Mertens, une jeune veuve originaire de Belgique, dont elle était également la magnétiseuse et la proxénète. Au terme de son procès, l'accusée qui n'avait cessé de nier avoua son crime.

Pour intéresser leur public, les écrivains puis les présentateurs d'émissions radiophoniques et télévisuelles dépassent peu le cadre des Assises. Ils transforment dans leur récit l'accusé(e) en une sorte d'anti-héros de fiction, beaucoup plus stylisé, cohérent et prévisible que ne l'était la personne réelle.

En suivant, grâce à toutes les archives disponibles, la trajectoire de Mathilde Frigard, depuis sa naissance dans un village de l'Eure, jusqu'à son "évaporation" au moment de la fermeture de la maison centrale d'Auberive, où elle était incarcérée, il s'agira de rendre à cette femme énigmatique un peu de sa complexité.