La face noire de la Libération de la France en 1944-1945, ce fut une épuration qui ne devait rien à la justice mais beaucoup à la vindicte de résistants de la dernière heure.
Au cœur de ces exactions, il y eut le carnaval barbare de femmes tondues devant des foules devenues populaces. Qu'elles aient collaboré à l'horizontale ou tout simplement aimé, ces victimes expiatoires saluées par Paul Eluard et chantées par Georges Brassens sont devenues une tache indélébile dans les mémoires.
Juliette fut l'une de ces femmes. Son fils, le poète Tristan Cabral, né en 1944 de ses amours avec un médecin militaire allemand, témoigne aujourd'hui pour elle et ses sœurs d'infortune et, par la grâce de la littérature, transmue une douleur en beauté incandescente.
Tristan Cabral, occupe une place singulière dans le paysage poétique et littéraire contemporain. Dès la publication de son premier recueil, Ouvrez le feu (1974), il a rencontré l’adhésion de milliers de lecteurs, sensibles à cette voix chargée des tempêtes de l’histoire contemporaine.
Poète nîmois
Né le 29 février 1944, (d'autres écrits proposent 1948!) à Arcachon, Tristan Cabral a fait quatre ans de théologie protestante à Montpellier. Il a été pasteur et professeur de philosophie à Nîmes et a voyagé en Iran, Turquie, Amérique Centrale, Pérou, Bolivie... S'est engagé au Kurdistan, puis en Irlande du Nord.
Tristan Cabral a publié à ce jour une douzaine d'ouvrages chez Le Centurion, L’Aube, Le Cherche-midi... Il a traduit entre autres Yannis Ritsos, Octavio Paz, Georg Trakl.
LE CHERCHE MIDI (24/01/2013)
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