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Bien qu’animée des meilleures intentions, la justice des enfants en France au 19e et 20e siècles était surtout synonyme de répression.

 

Depuis quelques mois, une campagne archéologique de l’Inrap exhume à La Réunion les vestiges d’une ancienne colonie pénitentiaire agricole pour mineurs, enfouie sous la végétation. Si les fouilles ont fait la une des médias, ce type d’établissements étaient des plus communs en France du 19e siècle à la première moitié du 20e siècle. Ils ont fait florès alors que la société s’interrogeait sur le sort à réserver aux enfants auteurs de petits larcins, vagabondage et autres délits mineurs.

 

Destinées à les remettre sur le droit chemin, ces colonies se sont muées au fil du temps en purgatoire sans fin, avec châtiments et labeur harassant pour tout principes. Plus prisonniers que pensionnaires, ceux qu’elles accueillaient n’avaient parfois pas plus de 5 ans. Ce n’est que dans l’entre-deux-guerres que l’opinion publique s’est mobilisée contre ces « bagnes pour enfants », conduisant à leur amendement. Leur histoire s’inscrit plus généralement dans la perpétuelle valse-hésitation de la société entre protection et répression de sa jeunesse. Cette ambiguïté originelle a coloré toute l’histoire judiciaire des mineurs, pavée de paradoxes et de bonnes intentions dévoyées, raconte Véronique Blanchard, historienne spécialiste de la justice des mineurs et co-autrice du livre Mauvaise graine (éd. Textuel). Une ambivalence qui perdure encore aujourd’hui. Entretien.

Tag(s) : #Maisons de correction - Bagnes enfants - délinqua
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