Le 5 mai 1946, l’agence France-Presse annonce l’arrestation d’un des plus fidèles compagnons du général de Gaulle, le colonel Dewavrin, plus connu sous son nom de guerre de colonel Passy. La nouvelle suscite une vive émotion parmi les fidèles du Général. Ce dimanche, les Français se sont prononcés par référendum et ont rejeté le projet de Constitution élaboré par l’Assemblée constituante. La concomitance des dates est troublante. Le gouvernement doit reconnaître qu’il a pris des mesures disciplinaires contre Dewavrin et d’autres officiers des services secrets avant même le référendum, mais qu’il a choisi de ne pas les rendre publiques avant le 5 mai, afin d’éviter qu’elles ne soient instrumentalisées au cours de la campagne référendaire1. Les milieux gaullistes suspectent pourtant les socialistes de chercher à alimenter « des polémiques tendancieuses2 ».
2Ainsi débute l’une de ces « affaires » qui rythment l’actualité dans la France de l’après-guerre. Celle-ci se distingue toutefois par l’importance de la fonction qu’a occupée le principal intéressé, par la proximité de cet officier avec le général de Gaulle et par la durée somme toute inhabituelle de la gêne qu’elle a suscitée. Cette gêne s’est traduite par un blocage durable des archives : au cours des années 2000, alors que l’auteur de ces lignes préparait sa thèse, les documents relatifs à l’affaire Passy ont été parmi les rares auxquels on lui ait refusé l’accès. Ce fut le cas aussi bien des archives publiques conservées par le Service historique de la défense (SHD) que des archives privées. Soixante ans après les faits, l’affaire semblait rester trop sensible aux yeux de ceux qui avaient eu à en connaître. Contacté en 2004, Pierre Sudreau ne fit pas exception, en dépit d’un accueil des plus chaleureux...
Pour lire le texte dans son intégralité cliquer sur le lien ci-dessous :
/http%3A%2F%2Fi.ytimg.com%2Fvi%2FvdybIqnxO_s%2Fhqdefault.jpg)
Le colonel Passy. Le maître espion du général de Gaulle - Le blog de Philippe Poisson
L'histoire du colonel Passy (1911-1998) est d'abord celle d'une extraordinaire destinée. Le capitaine de 29 ans qui rallie la France libre dès 1940 fait partie de la poignée de volontaires sans ...