Cette histoire est donc celle de Résistants… Mais de résistants sans armes. Eux n’ont ni saboté de trains, ni pris le maquis, ni brisé les barreaux des prisons pour leurs frères… Ils ont fabriqué, dans le plus grand secret parce que le plus grand danger, des objets en apparence inoffensifs : des livres. Mais dans ces pages interdites, la France qui ne s’était pas faite à l**’Occupation** a retrouvé ce que le nazisme et Vichy voulaient à tout prix étouffer : l’humanisme, le pacifisme et la liberté des écrivains qui ne s’étaient pas soumis.
Et pourtant, cette naissance héroïque ne suffit pas à expliquer le prestige dont bénéficient, encore aujourd’hui, les Editions de Minuit. Si elles sont encore une maison d’une qualité unique, c’est qu’au sortir de la guerre, un autre homme a pris le relais de la génération de la Résistance. Il s’appelle Jérôme Lindon et il a fait de Minuit les éditions de ce qu’on appellera le Nouveau Roman… L’insoumission, toujours, guide les pas de cette maison, celle de Pierre Bourdieu, de Gilles Deleuze ou de Marguerite Duras, pour ne citer qu’eux…
Un récit documentaire de Romain Weber
Invitée :
Anne Simonin, historienne, chercheuse au CNRS (Identités, Relations Internationales et Construction de l’Europe). Elle a publié en 1994 : Les Éditions de Minuit 1942-1955. Le devoir d'insoumission (IMEC Editions) ; et en 2008 chez Grasset : Le déshonneur dans la République : une histoire de l'indignité de 1791 à 1958 ...
Les éditions de Minuit : les cris sourds des esprits qu'on enchaîne
Aujourd'hui dans Affaires Sensibles, l'histoire d'une maison d'édition née pendant l'occupation et considérée comme celle de la Résistance : les Éditions de Minuit...