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Portrait du jour Erika Navilles

Culture et justice développe la rubrique Portrait du jour, ouvre ses pages aux fidèles lecteurs de la page et reçoit avec infiniment de plaisir Erika Navilles

Erika Navilles écrit depuis toujours dans les genres qu’elle aime lire. Pendant des années, elle a rangé ses textes dans un tiroir et s’est passionnée pour son métier de professeure de lettres.

Elle a animé des ateliers où les jeunes participants lisaient et écrivaient ensemble thrillers, dystopies, urban fantasy et polars historiques.

Jusqu’au jour où elle a eu le déclic ! Elle s’est choisi un nom de plume et s’est enfin «auteurisée» à publier ce qu’elle écrivait. Depuis, on ne peut plus l’arrêter. Sa tête fourmille de nouvelles idées à explorer !

Genre & style de l’autrice

Entre polar et thriller, nature writing et contemporain feel-good, ses romans brouillent les frontières du genre.

Son écriture fluide et immersive vous plonge au cœur de l’action avec des personnages vrais et authentiques, pleins d’humanité, auxquels on s’attache.

Perdue dans les Bois-Noirs, son dernier roman est un polar qui vous plonge au cœur de la forêt. Ce roman a obtenu en juin dernier le Prix du Premier roman de Mennecy 2024 et est sélectionné pour le Prix Lucien-Gachon 2025 et le Prix de littérature régional du  Lions Club, district Ile de France Ouest 2025.

Son prochain roman, un thriller psychologique féministe et engagé, sera publié aux Editions Alter Real dans la collection Real Suspense.

Bienvenue Erika Navilles  sur le très prisé et discret Culture et justice

Interview de l’autrice

 

J. Comment vous est venue l’idée d’écrire Perdue dans les Bois-Noirs ?

E.N. Je me promenais dans la forêt, seule, en plein second confinement. J’étais au bord d’un étang, les herbes s’entrelaçaient à la rive. J’ai eu une vision : et si, le corps d’une jeune fille noyée se trouvait là… Mon imagination a galopé, s’est mêlée à des souvenirs d’enfance et l’histoire a commencé à se construire, en lien avec les questionnements qui m’habitaient à ce moment-là : comment être parent d’un ado ? comment vivre le futur avec le dérèglement climatique qui s’annonce ?

J. Envie d’écrire une suite ?

E.N. Au début, je ne pensais pas écrire une suite. Mais mon imagination s’est s’infiltrée dans les blancs du roman et de nouvelles histoires ont commencé à émerger… Je suis en train de finaliser le premier jet du tome 2 des Bois-Noirs…

J. Avez-vous d’autres projets ?

E.N. J’ai écrit un nouveau roman qui va être publié prochainement aux éditions Alter Real. Il s’agit d’un thriller psychologique qui se passe entre Saint-Etienne et Vancouver où j’ai vécu. Une femme à trois périodes de sa vie, enfant, jeune femme et mère d’un ado.

J. Quels livres vous inspirent ?

E.N. J’aime les polars engagés et les thrillers psychologiques intenses. Mais je suis aussi très sensible à l’écriture poétique de la nature et aux drames qui travaillent la résilience.

J. Quel serait votre lecteur idéal?

E.N. Mon objectif est d’écrire pour tous. Je recherche la fluidité et la tension du thriller, tout en soignant la psychologie des personnages sur lesquels repose l’action. Je souhaite que mes romans traversent les générations.

J. Ecrivez-vous depuis longtemps ?

E.N. J’ai toujours écrit dans les genres que je lisais… Je crois que mon premier roman date du CM1. C’était un roman policier qui ressemble au Club des cinq ! Adulte, j’ai écrit plusieurs romans que j’ai laissés dans un tiroir… Durant une vingtaine d’années, j’ai aussi fait écrire mes élèves. Plus de 70 livres, dans tous les genres… J’ai corrigé et auto-édité leurs textes. Un travail passionnant!

J. Quel a été le déclic pour vous faire publier?

E.N. Un jour, un élève m’a dit : « Et vous, Madame, vous écrivez? » Il avait l’air certain que j’écrivais, presque plus que moi! Cela m’a fait réfléchir. Je pense que mes études de lettres m’ont complexée pendant des années. Comment écrire après Flaubert, Proust, Hugo et tous les autres auteurs que j’aime?

J. Comment construisez-vous vos polars?

E.N. C’est une question qu’on me pose souvent. Pour mes deux premiers polars, j’ai construit en même temps l’intrigue et la structure narrative. J’avais une idée de la trame générale et en écrivant le chapitrage, tout a pris sa place. Au moment de l’écriture du roman, ce sont les personnages qui ont enrichi l’histoire, l’ont nourrie. Comme si c’étaient eux qui décidaient… C’est très troublant…

J. Pourquoi avez-vous choisi d’écrire des polars?

E.N. J’aime le polar parce qu’il met les personnages dans des situations d’urgence, de crise où ils se révèlent. Ce qui m’importe, c’est moins le crime ou sa résolution que l’évolution de mes personnages. Ce que j’aime aussi dans le polar, c’est qu’il offre aux lecteurs la position de l’enquêteur, ce que devrait toujours être la lecture… Je pense aussi à mes élèves petits lecteurs qui aiment être pris par l’histoire, le suspense qui en découle. C’est aussi ça que je cherche dans le polar, cette envie irrépressible de tourner les pages…

J. Le côté sombre du polar ne vous attire pas?

E.N. Si, bien sûr, j’aime aussi plonger dans la noirceur de l’âme humaine et comprendre pourquoi et comment le mal peut advenir. Mais pas pour faire passer un message manichéen, plutôt pour montrer la complexité du monde. Je souhaite que mes romans soient avant tout humanistes. Même si mon prochain polar est plus sombre que les deux précédents…

J. Comment vos polars peuvent-ils être feel-good?

Oui, cela paraît impossible! Je n’ai pas cherché à écrire du feel-good. Juste des romans humanistes. L’écriture est pour moi ce qui donne à la vie humaine son sens. Ce sont les lecteurs qui ont remarqué que mes romans, malgré toutes les caractéristiques propres au polar, malgré les drames vécus par les personnages, leur laissaient une impression finale presque « réconfortante ». Ce terme anglophone ne désigne pas uniquement les romans positifs mais aussi les livres qui racontent comment les épreuves peuvent donner du sens à une vie, comment la résilience peut opérer après le drame. Ces questionnements me passionnent… J’ai conscience qu’en reprenant ce terme, certains lecteurs vont passer leur chemin. Tant pis…

J. Avez-vous envie d’écrire un jour dans d’autres genres que le polar?

E.N. Oui, j’aime découvrir de nouveaux horizons. J’écris ce que je dois écrire, ce qui m’est nécessaire, sans réfléchir à l’avance au genre du roman qui se dessine petit à petit… Peu importe si cela ne correspond pas à la mode du moment! J’ai déjà en tête plusieurs autres projets qui ne rentreront sans doute pas dans la case du polar ou du thriller, et peut-être même dans aucune case précise. Mixer les genres, jouer sur leurs codes tout en gardant ma part de liberté. Je ne m’interdis rien. Pour moi, le défi le plus énorme serait sans doute d’écrire une pièce de théâtre. J’espère aussi un jour oser écrire des textes plus personnels…

 

Culture et justice rassemble des informations relatives à l’actualité culturelle sur les questions de justice. Histoires, romans, portraits du jour, salon de livres... Page indépendante sans but lucratif administrée par Philippe Poisson et Camille Lazare, membres de l'association Criminocorpus.

A propos du site : Musée - Histoire de la justice, des crimes et des peines | Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice."

Relecture et mise en page Ph.

Tag(s) : #Coup de coeur du jour, #portrait du jour criminocorpus
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