Portrait du jour : Catherine Pasquet "Le jeu de l'oie"

Portrait du jour  Catherine Pasquet

Culture et justice développe la rubrique Portrait du jour, ouvre ses pages aux fidèles lecteurs de la page et reçoit avec infiniment de plaisir Catherine Pasquet

Catherine Pasquet vient de sortir son second roman noir,  LE JEU DE L’OIE (Nombre7 éditions), après TOTAL SUCCES (2022 – POE) et la nouvelle UNE SEMAINE A L’ALCAZAR (in Le Cercle des polardeux marseillais – saison 1 – Melmac Cat - 2023). Elle nous parle de son rapport à l’écriture.

Bienvenue Catherine sur le blog des aficionados du crime de la page Culture et justice. 

Entretien réalisé par Philippe Poisson et Culture et justice à Marseille dans le cadre de la parution du livre de Catherine Pasquet "LE JEU DE L’OIE (Nombre7 éditions) " le 15 janvier 2025.

Bonjour Catherine D'où te vient ce goût pour le polar ?

Dans le polar ou le thriller, il y a du mystère, de l’action, des rebondissements. Dans la série de Ed Mc Bain par exemple, qui met en scène les inspecteurs du commissariat du 87ième district aux Etats-Unis, je ne m’ennuie jamais. Ensuite, le roman noir est souvent ancré dans la réalité sociale ou politique, il instruit ! J’ai eu envie d’aller en Suède après avoir lu Henning Mankell. Le roman noir montre aussi la complexité des êtres et des sentiments. Je pense à un de mes polars favoris, Au-delà du mal de Shane Stevens, qui raconte l’enchainement inéluctable d’événements qui transforment un enfant en tueur monstrueux.

Tu n’as cité aucun auteur francophone !

J’ai eu tort ! Le comte de Monte-Cristo est un thriller fantastique ! Les romans de Fred Vargas sont plein de poésie et de malice. Simenon a l’art de créer avec des mots simples une ambiance ou une scène où le lecteur se projette immédiatement… Impossible de citer tous les écrivains talentueux.

Quel a été pour toi l’élément déclencheur de l’écriture ?

La lecture. Je crois que l’envie d’écrire vient du goût pour la lecture. Les livres sont mes compagnons depuis l’enfance. La nouvelle que j’ai écrite Une semaine à l’Alcazar a pour décor une bibliothèque municipale. Je dois aussi beaucoup à ma professeur de français de seconde, du lycée d’Aiguillon, la petite ville lot et garonnaise où j’ai grandi. Elle nous avait donné « sujet libre » en rédaction et elle m’a rendu ma copie en me disant : « Vous savez raconter les histoires, j’ai pleuré en lisant la vôtre ». Mon premier manuscrit date d’une vingtaine d’années. Il n’avait intéressé aucun éditeur mais deux m’avaient encouragée à continuer. J’ai tout rangé dans un tiroir et me suis consacrée à ma famille et mon travail. Et j’ai repris à ma retraite, à Marseille.

Tes écrits se situent en effet à Marseille.

C’est une ville très « inspirante » comme on dit maintenant ! Grouillante, diverse, belle, violente, surprenante de multiples façons, on peut tout imaginer à Marseille !

Ton premier roman Total Succès se déroule dans une clinique psychiatrique. Le Jeu de l’oie a aussi une composante psychiatrique. Pourquoi cet intérêt ?

C’est un domaine que je connais, pour y avoir exercé à plusieurs reprises, côté management. Je pense qu’on parle mieux de ce qu’on connaît bien. La psychiatrie est aussi un domaine qui réunit tous les ingrédients d’un scénario à intrigue. Elle touche à l’individu, à son ressenti, à la souffrance ; elle analyse les rapports entre les êtres ; elle s’intéresse au langage, au corps. Parler santé mentale, c’est brouiller les pistes ! La première éditrice qui a lu le manuscrit du Jeu de l’Oie chez Nombre7 m’a dit : « les neurotypiques (c’est-à-dire les personnes ayant un fonctionnement neurologique considéré dans la norme) paraissent presque étranges dans leur normalité". Elle avait tout compris !

Le Jeu de l’Oie a pour toile de fond le milieu de la culture. Tu n’es pas tendre !

Un peu caustique, oui ! Je l’ai côtoyé pour avoir travaillé en collectivités locales, ils ont le sens de l’humour et apprécieront la distance ! Je fréquente beaucoup en tant qu’usager les musées et les expositions, tout en m’émerveillant de l’audace des artistes de rue ou des surprises déposées sur les murs par Invader, le mosaïste que l’on croise dans le roman.

Il y a un personnage récurrent, le policier Adam Volterra, que tu places « en suspension » à la fin de tes deux romans. On attend donc sa troisième enquête. Tu es en train de la préparer ?

Bientôt. Quand j’écris, je suis heureuse.
 

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Relecture et mise en page Ph.