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Nouveau portrait du jour Elodie Llorca

Culture et justice développe la rubrique Portrait du jour, ouvre ses pages aux fidèles lecteurs de la page et reçoit avec infiniment de plaisir Elodie Llorca

Élodie LLORCA est née à Suresnes. Après une Khâgne en Lettres Classiques au lycée Jules Ferry à Paris, elle poursuit son cursus à la Sorbonne et soutient son mémoire en Master 2 sur « La folie-vaudeville ». Parallèlement, elle prend des cours de théâtre et intègre une compagnie de spectacles pour enfants. De 1998 à 2000, elle écrit deux pièces de théâtre qu’elle présente, avec quelques amis, dans des cafés parisiens. Une de ses créations, « Polaires », est mise en scène au Plateau 31 en 2002, à Gentilly. Elle se consacre alors définitivement à l’écriture.

Elle devient rédactrice sur différents programmes de jeux télévisés et écrit parallèlement des scénarios pour des séries.

Son premier roman - « La correction » sorti en 2016 chez Rivages - est salué par la presse (Lire, Le Monde, Technikart, L’Humanité). Il reçoit le Prix Stanislas du premier roman au salon de Nancy (Le Livre sur la Place). « Grand bassin », sorti en 2018 chez le même éditeur, a été couronné du Prix Alain Spiess du second roman. Il a été coup de cœur du journal Version Femina et reçoit également un très bon accueil médiatique en France et en Belgique (Lire, le Monde des Livres, le Figaro, Putsch, Le Canard enchainé, Radio Classique, Le Soir)...

 

Entretien avec Elodie pour Culture et Justice

 

1 .Bonjour Elodie - Pouvez-vous nous parler de votre parcours avant l’écriture de votre premier roman pour les lecteurs de Culture et justice ?

Bonjour Philippe. Il est étonnant pour moi de faire porter ma voix à travers votre blog « Culture et justice ». En effet, fillette, j’écrivais de petits polars destinés à mon père qui était alors juge pour enfants. J’avais huit ans, je me souviens que je me creusais la cervelle pour donner vie à une enquête criminelle qui le séduirait à son retour du tribunal. Il s’installait alors à la table de la cuisine et je lui lisais les aventures d’un duo d’enquêteurs. Il approuvait de la tête, me prodiguant quelques conseils pour rendre l’histoire plus réaliste ou pour corser mon intrigue un peu faiblarde.

Après mes études de Lettres en prépa puis à la fac, je suis devenue comédienne, marchant alors sur les traces maternelles. Je n’ai pas délaissé l’écriture pour autant. J’ai écrit deux pièces de théâtre que j’ai jouées avec des amis dans des cafés parisiens ainsi qu’un seul en scène qui s’est donné dans un théâtre francilien. Je suis aussi entrée dans une compagnie de spectacles pour enfants avant de mettre un terme à cette petite incursion dans le jeu. Par la suite, j’ai tour à tour été gardienne de musée, libraire à la FNAC, pour enfin devenir, par un drôle de hasard, rédactrice dans des programmes télévisés ainsi que scénariste. Ce job m’occupe depuis presque vingt ans maintenant et il me plaît. Je me suis remise à l’écriture en 2015. En quelques mois, j’ai donné vie à « La correction », mon premier roman inspiré de mon travail dans la rédaction. J’ai envoyé mon tapuscrit par la poste et tout est allé très vite. Trois semaines plus tard, coup de fil d’Emilie Colombani des Editions Rivages. Nous étions en avril, j’avais quinze jours pour apporter quelques retouches avant le Bon à tirer. Dès la sortie du livre, j’ai reçu le Prix Stanislas du meilleur premier roman de la rentrée littéraire. Je n’ai donc pas connu les années d’attente, de galère ou d’errance de certains de mes amis en quête de leur éditeur. Pour ma part, tout est allé vite. Quelle chance !

2.Les auteurs qui vous ont le plus inspirée, le plus marquée. Quel que soit le moment de votre vie ?

Albert Camus, évidemment, avec « L’Etranger ». Un livre chipé dans la bibliothèque de mon père, je n’étais qu’une enfant mais j’ai pressenti la portée existentielle du récit. Toujours gamine, les pièces de théâtre de Pagnol qui sentaient bon la Provence, moi qui vivais du côté d’Avignon. Aussi un récit que j’ai perçu alors comme excessivement érotique « La clef sur la porte » de Christiane Rochefort. Lu et relu en cachette, à neuf ans. Bien plus tard, les textes minimalistes de Jean-Philippe Toussaint dont l’écriture ciselée m’inspire aujourd’hui, ceux de Romain Gary, d’Albert Cohen, de Vargas Llosa (« Tours et détours de la vilaine fille ») ou encore l’univers fantastique de Murakami ou la délicatesse des pentalogies de Shimazaki.

3 . L’élément, l’évènement déclencheur de l’écriture ?

Il m’est difficile de répondre à cette question tant il me semble que l’écriture a toujours fait partie de ma vie. Transformer les événements ou mes pensées en mots fait partie de mon quotidien depuis l’enfance. A la manière des seiches qui secrètent de l’encre pour se cacher, je sécrète à ma façon de l’encre pour me dissimuler – ou me révéler – à travers mes romans.

4 Comment présenter votre dernier roman ?

« Rue Daguerre » est un drame psychologique qui emprunte les codes du polar. Dès le début du récit, on apprend qu’un enfant a été enlevé et qu’une enquête a été lancée. C’est cette enquête qui sert de fil rouge au récit avec la présence de l’inspecteur Hernandez qui va venir interroger tous les protagonistes de l’histoire, vivant en partie dans cette rue typique du 14e arrondissement de Paris.

« Rue Daguerre » est un récit choral, kaléidoscopique, autour d’une galerie de personnages. Par son rythme ciselé, le roman rappelle l’univers sériel. Je dévore les séries policières et j’ai voulu donner à mon livre ce rythme un peu haletant, tel que l’on peut le trouver parfois en visionnant une bonne série !

Le roman évoque le sentiment maternel dans ses zones grises, la banalité du mal, le travestissement dans tout rapport à l’autre, tant au niveau social qu’au sein du couple. Les minuscules duplicités ou petits arrangements du quotidien qui peuvent mener à un désastre intime.

Le roman parle de la télé-réalité puisque l’une des héroïnes est casteuse pour l’émission « Secret Story ». Il y est aussi question de théâtre, avec la présence de Justine, une comédienne en perte de repères. Comme vous le voyez, je me suis inspirée de mes propres expériences !

5. La relation avec vos éditeurs ?

Elle est très bonne. Mon éditrice, Emilie Colombani, veille sur mes écrits, et suit avec intérêt les différentes étapes de mes livres. Elle me conseille et m’évite certains écueils grâce à son regard avisé.

6. Pouvez-vous nous parler de vos projets à venir ?

Je suis déjà dans l’écriture du prochain roman et je m’apprête à postuler pour une résidence d’écriture. L’an passé, un réalisateur m’a contactée pour adapter mon avant-dernier roman, « Invasions domestiques ». Nous avons co-écrit le script et il est actuellement en pleine recherche de producteur. Ce serait formidable de voir un de mes récits porté à l’écran !

Bienvenue Elodie  sur le très discret et prisé Culture et justice.

 

 

 

Culture et justice rassemble des informations relatives à l’actualité culturelle sur les questions de justice. Histoires, romans, portraits du jour, salon de livres... Page indépendante sans but lucratif administrée par Philippe Poisson et Camille Lazare, membres de l'association Criminocorpus.

A propos du site : Musée - Histoire de la justice, des crimes et des peines | Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice."

Relecture et mise en page Ph.

Tag(s) : #Coup de coeur du jour, #portrait du jour criminocorpus
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