Médecin de l'administration pénitentiaire et membre du Comité d'éthique. Ancienne députée gaulliste, ancien médecin inspecteur général de l'administration pénitentiaire, Solange Troisier est morte, le 9 septembre à Saint-Hymer (Calvados), à l'âge de 89 ans. Née le 18 juillet 1919 à Paris d'un père médecin, elle était chirurgien gynécologue et avait été présidente de l'ordre des sages-femmes et professeure à la faculté de médecine de Paris. Elle était l'arrière-petite-nièce du bailli de Suffren (1729-1788) et la petite-fille d'Emile Ollivier (1825-1913), ministre de la justice et premier ministre de l'empire libéral...
À peine sortie de l'enfance, Solange Troisier s'engage dans un réseau de résistance. En janvier 1945, elle est médecin-lieutenant au cabinet du général de Lattre dans la première armée française. Elle participe à la campagne de France et d'Allemagne et c'est sur le champ de bataille qu'elle pratiquera sa première amputation. En 1962, elle entame une carrière de médecin des prisons. Elle crée à la Petite-Roquette une consultation de gynécologie. Elle met en place les centres médicaux psychologiques dans chaque région et place un psychiatre dans chaque prison. Elle enseigne, dès 1977, comme professeur à Paris-VII. Les Mémoires de Solange Troisier sont un roman d'aventures : résistante de la première heure, féministe de la première heure (à sa façon), pionnière en tant que médecin - on se souvient de son livre sur la période où elle fut médecin général inspecteur des prisons (J'étais médecin des prisons, La Table Ronde, 1984) -, puis femme politique du temps où il y en avait peu. Cette femme de conviction, de caractère et de culture a côtoyé le gotha des lettres, des arts et, bien sûr, de la politique depuis la fin des années 30. Elle a su allier une forte et émouvante tradition familiale à une constante ouverture vers l'avenir. Nous rencontrerons au fil des pages ses aïeux, tels Émile Ollivier, Premier ministre de Napoléon III, sa grand-mère, petite-nièce de Suffren et rivale de l'impératrice Eugénie, son père Jean Troisier, éminent professeur de médecine, des personnalités telles que Colette, Marie Bonaparte, Dunoyer de Segonzac ou Robert Debré.