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Après celui de la Seine, le département du Nord est le plus industrialisé, le plus riche et le plus peuplé des départements français pendant tout le XIXe siècle (1,16 million d’habitants en 1851, presque trois fois la moyenne nationale). La densité est quatre fois supérieure à la moyenne nationale. Dans ce département dont les habitants disposent des plus hauts revenus en France, les écarts sociaux sont considérables : le Nord regorge de pauvres, la mendicité y est un fléau endémique. Un seul chiffre : encore en 1900, la mortalité infantile est à Lille de 383 pour mille dans la très populeuse rue des Étaques, de 40 pour mille dans la très bourgeoise rue Royale [73]. Sans commentaire.


Le Nord est un des départements français parmi les plus urbanisés : 50 % de population urbaine (la moyenne nationale est de 31 %) en 1865, mais la grande criminalité y est plus de deux fois moindre (2 % de grands criminels contre 5 % en France). La population pénale y est cependant trois à quatre fois supérieure à la moyenne nationale dans les années 1840-50. S’il y a moins de grands criminels, on y compte cinq fois plus de dettiers d’état (10 % contre 2 %, à cause de la contrebande) et six à sept fois plus de mineurs, vagabonds pour la plupart. 17 % des prisonniers du Nord sont des dettiers et des mineurs, contre 4 % en France. Sources principales de cette délinquance : les orphelins de Paris, qui viennent travailler dans les mines dès l’âge de 12 ans, et les Belges.


La politique suivie par le conseil général peut être caractérisée en peu de mots : conservatisme social et fiscal. Le Nord a bâti trois fois plus de bâtiments publics que la moyenne nationale dans la première moitié du XIXe : mais il est, on vient de le dire, trois fois plus peuplé, et plus du tiers des constructions sont des églises et autres bâtiments ecclésiastiques. Le Nord dépense beaucoup pour ses routes dans les années 1830-1850, malgré la stagnation des revenus départementaux entre 1842 et 1855 [74], pour les voies ferrées et la préfecture quand vient la prospérité des années 1860 [75]. En matière de prisons, la seule grande dépense intervient dans les années 1830, quand sont construits le palais de justice et la nouvelle maison d’arrêt de Lille.


Dès 1803, le préfet a recruté un architecte départemental « pour la conservation des édifices du département ». En 1828, est instituée une commission de trois architectes pour cette fois « superviser les constructions départementales ». En 1831, le conseil général émet le vœu de disposer d’un architecte par arrondissement [76], ce qui est acquis en 1833 [77]. Les architectes départementaux reçoivent entre 600 et 1 000 F d’émoluments fixes (ils visitent tous les établissements publics de leur arrondissement quatre fois par an à partir de 1860), plus des honoraires de 3 % sur les projets dont le coût est supérieur à 5 000 F (10 000 F après 1860) [78]...


L'intégralité de l'article de l'historien Ch. Carlier est disponible en cliquant sur le lien ci-dessous

La maison d’arrêt de Loos
http://www.criminocorpus.cnrs.fr/spip.php?page=articleprint&id_article=519

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