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Vers 1490 : début des galères à Marseille

 

 

XVIe-XVIIe siècle : apogée de la peine de galère

 

 

27 septembre 1748 : nouvelle peine à terre : le bagne. Deux bagnes portuaires en remplacement des galères : Toulon et Brest

 

 

1767 : ouverture du bagne de Rochefort

 

 

1794 : ouverture du bagne de Lorient

 

 

1798

Création d’un bagne au Havre (transféré à Cherbourg en 1802. Fermeture en 1814)

 

 

1800-1802

Premières maisons centrales à Gand et Vilvorde (Belgique)

 

 

1808 : Bagnes de l’Empire : Anvers et La Spezia, suivi en 1811 de Civita Vecchia. Fin en 1814.

 

 

8-16 juin 1850 : en remplacement des cas de peine de mort abolis par l’art. 5 de la constitution de 1848, déportation dans une enceinte fortifiée, hors du territoire continental de la république. Lieu prévu : les îles de Vanuatu et Nouka-Hiva (archipel des Marquises). En juillet, décision est prise d’affecter la citadelle de Belle-Ile-en-Mer à l’exécution de cette peine.

 

 

27 mars 1852 : Décret sur la transportation à la Guyane française des condamnés aux travaux forcés, détenus dans les bagnes. Arrivée des premiers transportés dans l’année, aux îles puis à Cayenne.

 

 

1854

(30 mai) Loi sur l’exécution de la peine des travaux forcés. Les travaux forcés jusqu’ici subis dans les bagnes métropolitains sont remplacées par la transportation (Rochefort a fermé en 1852, Brest est maintenu jusqu’en 1858, Toulon ne fermera qu’en 1873).

 

 

Principe du « doublage »

 

 

Art. 6 : « Tout individu condamné à moins de huit années de travaux forcés sera tenu, à l’expiration de sa peine, de résider dans la colonie dans un temps égal à celui de sa condamnation. Si la peine est de huit années, il sera tenu d’y résider pendant toute sa vie […]

 

 

 

Au même moment, en Irlande, depuis la suppression quasi-totale de la transportation (décidée par un acte du Parlement en 1853), mise en place par sir Walter Crofton d’un régime progressif pour les criminels habituels. L’objectif est de rendre le condamné « arbitre de son propre sort ». La détention consiste en trois périodes :


 

1) emprisonnement séparé (8 à 9 mois ou plus) dans la prison cellulaire de Montjoy (Dublin).

2) selon conduite, affectation en fonction des capacités professionnelles : à la prison de l’île de Spike s’il est agriculteur, à Philipstown si c’est un artisan. Durant cette seconde période, la détention évolue en 4 classes, obtenues selon la conduite générale, l’ordre et la régularité, le travail à l’école, le travail manuel etc.

3) période intermédiaire, il n’y a plus de progression mais une mise à l’épreuve des acquis. Les détenus sont employés aux travaux de la terre ou à l’artisanat encadré par des gardiens non armés qui participent à ces travaux .

 

Puis libération conditionnelle et surveillance des libérés.

 

 

1858

Fermeture des bagnes de Rochefort et de Brest. Le 21 février, inauguration de la ville de Saint-Laurent du Maroni.

 

 

1860

Création du territoire pénitentiaire du Maroni destiné aux concessionnaires de la transportation (pouvant prétendre à cette mesure, pour bonne conduite, après libération)

 

 

1863

La Nouvelle-Calédonie est choisie comme lieu d’exécution des travaux forcés. Arrivée des premiers transportés.

 

 

1871 : arrêt de l’envoi des transportés métropolitains en Guyane (mais envoi des transportés coloniaux) pour cause de taux de mortalité excessif.

 

 

1873

Suppression définitive du bagne de Toulon, dernier bagne portuaire en activité.

Envoi des déportés politique en Nouvelle-Calédonie (Commune de Paris).

 

 

1879

Rapatriement des déportés politiques.

 

 

1885

27 mai. Loi sur la relégation des récidivistes.

Art. 1er. La relégation consistera dans l’internement perpétuel sur le territoire de colonies ou possessions françaises des condamnés que la présente loi a pour objet d’éloigner de France […]

 

 

14 août. Loi sur les moyens de prévenir la récidive (libération conditionnelle, patronage, réhabilitation).

L’arrêté de libération conditionnelle peut intervenir à mi-peine, sur avis du préfet, du directeur de l’établissement ou de la circonscription pénitentiaire, de la commission de surveillance de la prison et du parquet près le tribunal qui a prononcé la condamnation.

 

 

1887

En application de la loi de relégation de 1885, arrivée des premiers relégués en Nouvelle-Calédonie. La Guyane devient de nouveau une destination pénale : convoi de relégués.

 


1897

Dernier convoi de forçats pour la Nouvelle-Calédonie.

 

 

1904

Dernier convoi de femmes reléguées en Guyane

 

 

1914

Rapatriement des femmes reléguées

 

 

1923

Reportage du journaliste Albert Londres sur les bagnes de Guyane dans Le Petit Parisien, d’août à octobre. Pièce de théâtre. Lucienne Boyer chante « La belle »

 

 

17 juin 1938

Décret-loi supprimant la transportation des condamnés aux travaux forcés. La peine de travaux forcés sera désormais exécutée dans une maison de force, avec obligation au travail et assujettissement à une épreuve d’isolement cellulaire de jour comme de nuit dont la durée varie de un à trois ans, selon la lourdeur de la peine prononcée. Il précise que la libération conditionnelle ne s’applique pas à la peine des travaux forcés (art. 1er).

 

Ce décret-loi complété par le décret du 28 avril 1939 portant règlement d’administration publique sur l’exécution de la peine des travaux forcés instaure de fait un début de régime progressif (type « irlandais ») pour les condamnés aux travaux forcés. Il est possible en effet d’obtenir une réduction de temps d’isolement cellulaire pour bonne conduite, sur arrêté du garde des sceaux, après avis favorable du directeur d’établissement et du comité de libération conditionnelle qui étudie le dossier du condamné.

 

 

22 novembre 1938

Convoi de 666 relégués, sur La Martinière, à destination de la Guyane. La transportation des condamnés aux TF est supprimée mais pas la relégation. Ce sera pourtant le dernier convoi.

 

 

1940-1943

En trois ans, la population pénale de Guyane est divisée par deux. A partir de 1944, l’objectif assigné à l’Administration pénitentiaire est la « liquidation du bagne ».

 

 

1946-1953

Retour des transportés et des relégués de Guyane organisée par l’Armée du Salut. Le bagne est fini, le mythe, lui, poursuit sa vie dans notre imaginaire.

 


Quelques chiffres pour l’histoire des bagnes

 

 

 

102 100 bagnards environ, de 1852 à 1938

 

 

* En Guyane :

52 000 transportés

15 600 relégués

 

 

* En Nouvelle-Calédonie :

20 000 transportés

10 000 relégués

4 500 déportés

 

 

 

 

            2 000 bagnardes environ (1859-1914)

 

 

* En Guyane :

387 transportées

519 reléguées

 

* En Nouvelle-Calédonie :

200 transportées

457 reléguées

250 emprisonnées

85 réclusionnaires

24 déportées

 

 


 

Support pédagogique utilisé en cours :

 

 

- diaporama

 

- extraits de films (Passage to Marseille, 1943)

 

 

- un documentaire : « A l’ombre du bagne » (Real : P. Barbéris et T. Ramonet, Arte, 2006)

 

 

 

70 000 bagnards et relégués, envoyés par la justice métropolitaine, y ont subi les pires châtiments.

Seuls 10 000 d'entre eux ont survécu. Parmi la foule des anonymes qui empruntèrent le "chemin de la pourriture", Patrick Barbéris et Tancrède Ramonet ont choisi de retracer le parcours de quatre bagnards survivants, témoins de l'horreur carcérale : Charles, le cycliste belge perceur de coffres-forts, René, le Parisien voleur à la petite semaine, Jassek le légionnaire polonais et Tran-Khac le communiste indochinois.

 

Tous quatre ont parcouru les arcanes du bagne sans jamais se rencontrer.

 
Le documentaire reconstitue la chronique de leurs aventures, depuis les événements qui les conduisirent sur cette terre de "la grande punition" jusqu'à leurs efforts parfois rocambolesques pour lui échapper..

 

 

 

 


Bibliographie indicative

 

 

 

F Une chronologie fouillée, avec les principaux textes de lois :

 

 

Barbançon (Louis-José). Chronologie relative à la déportation, transportation et relégation française, in Criminocorpus, Dossier thématique n° 2 : Les bagnes coloniaux, 2006, [En ligne] URL :

http://www.criminocorpus.cnrs.fr/article78.html

 

 

 

F Une belle synthèse, riche d’illustrations :

 

Pierre (Michel), Le dernier exil. Histoire des bagnes et des forçats, Paris, Gallimard, coll. « Découvertes », 1989, 192 p.

 

 

 

F Avant la Guyane, les galères puis les bagnes portuaires :

 

Zysberg André, Les galériens. Vies et destins de 60 000 forçats sur les galères de France, 1680-1748, Paris, Le Seuil, 1987, 440 p

 

Zysberg A., « Les galériens de Louis XIV », L’Histoire, 1987, n° 98, pp. 30-38.

 

 

 

F Sur la Guyane :

 

Donet-Vincent (Danielle). Le rôle des Jésuites dans les débuts des " bagnes " coloniaux de Guyane, in Criminocorpus, Dossier thématique n° 2 : Les bagnes coloniaux, 2006, [En ligne] URL :

http://www.criminocorpus.cnrs.fr/article124.html

 

 

Donet-Vincent (D.). Les " bagnes " des Indochinois en Guyane (1931-1963), in Criminocorpus, Dossier thématique n° 2 : Les bagnes coloniaux, 2006, [En ligne]

URL : http://www.criminocorpus.cnrs.fr/article127.html

 

 

Donet-Vincent (D.). De soleil et de silences : histoire des bagnes de Guyane, Paris, la Boutique de l'histoire, 2003, 550 p.

 

 

Pierre (Michel). Adieu Cayenne ou l’imaginaire du bagne, in Criminocorpus, Dossier thématique n° 2 : Les bagnes coloniaux, 2006, [En ligne] URL : http://www.criminocorpus.cnrs.fr/article137.html

 

 

Pierre (Michel). La terre de la grande punition. Histoire des bagnes de Guyane, Paris, Ramsay, 1982, 322 p; Nouv. éd. revue, Paris, Ramsay, 1988, 336 p.

 

 

Pierre (Michel). Les bagnes de Guyane, L'Histoire, 1981, n° 38, p. 74-83

 

 

F Le témoignage d’un surveillant militaire :

 

Demaret (Émile). Surveillant militaire, j’ai vu la fin du bagne. Entretien avec Philippe Poisson et Marc Renneville, in Criminocorpus, Dossier thématique n° 2 : Les bagnes coloniaux, 2006, [En ligne]

URL : http://www.criminocorpus.cnrs.fr/article120.html

 

 

 

F Mais aussi la Nouvelle-Calédonie :

 

Barbançon (Louis-José). L'archipel des forçats : histoire du bagne de Nouvelle-Calédonie (1863-1931), Villeneuve-d'Ascq, PU du Septentrion, 2003, 447 p.

 

 

F sur les Marquises :

 

Barbançon (Louis-José). La loi de déportation politique du 8 juin 1850 : des débats parlementaires aux Marquises, in Criminocorpus, Dossier thématique n° 2 : Les bagnes coloniaux, 2006, [En ligne]

URL : http://www.criminocorpus.cnrs.fr/article129.html

 

 

F et un livre sur les femmes

 

Krakovitch (Odile). Les femmes bagnardes, Paris, O. Orban, 1990, 295 p.

 

 

 

Cette bibliographie peut être complétée et enrichie sur des points précis en interrogeant la Bibliographie d’histoire de la justice (1789-2003) de Jean-Claude Farcy. Consultable librement en ligne sur Criminocorpus. Le portail sur l’histoire des crimes et des peines

http://www.criminocorpus.cnrs.fr

. Pour plus de précisions sur ce régime, voir le rapport produit dans l’Enquête parlementaire sur le régime des établissements pénitentiaires, 1872, vol. 3, pp. 27-75.

. Disposition qui sera abrogée par la loi d’amnistie du 5 janvier 1951 (art. 22).

. D’après O. Krakovitch, Les femmes bagnardes, Paris, O. Orban, 1990, p. 260.


Support pédagogique réalisé par Philippe Poisson et Marc Renneville

Décembre 2007 - Dispositif de la formation continue des personnels mutés en Guyane

Ecole Nationale d'Administration Pénitentiaire

 

Bagnes coloniaux (44)

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