En 1906, le "Tigre" est décidé à
utiliser les grands moyens pour combattre le crime. Mais c'est avec un budget serré que Célestin Hennion et Jules Sébille
mettent en place, l'année suivante, une direction centrale et des brigades régionales mobiles, ancêtres de notre police judiciaire...
En dehors de Paris où la préfecture de police et sa Sûreté disposent d'hommes expérimentés dans la lutte contre les criminels de haute volée, et de Lyon où une police d'Etat a été instituée dès 1851, on chercherait vainement sur le territoire national une police spécialisée dans l'enquête judiciaire. Placées par une loi du 5 avril 1884 sous l'autorité des maires, les polices municipales se caractérisent par la faiblesse de leurs moyens et l'insuffisance de leurs effectifs (17 agents à Nevers ou à Cambrai, par exemple, pour près de 25 000 habitants), pas ou peu formés au travail de police et moins encore à la conduite d'investigations criminelles. Il en est de même des unités locales de gendarmerie accaparées par des tâches multiples allant de la surveillance du colportage au contrôle des patentes.
Tout ce monde - auquel s'ajoutent les gardes champêtres - se partage avec les magistrats du parquet et de l'instruction les attributions de police judiciaire prévues par le code d'instruction criminelle en vigueur depuis 1808. Dans les faits, le système tient de la « faillite » tant il est miné par le manque de ressources, de formation et de motivation des agents, mais aussi par l'absence d'une véritable coordination entre toutes ces « polices » dont la compétence territoriale s'arrête aux limites de la ville ou du canton.
« Ce qu'est notre police, écrit un juriste de l'époque, un corps sans cohésion, sans hiérarchie, sans chef véritable, qui n'est au fond qu'un agrégat de petits groupes autonomes agissant en cercles restreints, sans solidarité, avec presque la haine du voisin. » Ce sévère constat date de 1898 et fait suite à l'affaire Joseph Vacher un serial killer de bergères et de bergers. Une dizaine d'années plus tard, les mêmes carences, la même inefficacité des polices « sédentaires » sont plus manifestes que jamais dans l'identification, la recherche et la poursuite de criminels aux déplacements facilités par l'essor du réseau ferré français.
Dans un discours prononcé le 14 octobre 1906 à Draguignan, au coeur de la circonscription du Var dont il est sénateur, Georges Clemenceau, en tant que ministre de l'Intérieur, affirme sa volonté de changer les choses : « La seule police qu'une démocratie puisse avouer, la police judiciaire, la police des crimes et des délits, protectrice de tous les citoyens, n'est plus au service de l'arbitraire, son oeuvre est de liberté. Eh bien ! c'est celle-là précisément qui est trop manifestement insuffisante [...]. Le budget de la Sûreté générale s'élève présentement à dix-huit millions sur lesquels quinze millions pour Paris et Lyon. C'est avec moins de trois millions que se fait la police judiciaire sur tout le reste du territoire, frontières, villes, campagnes si mal gardées [...]. » Quelques jours après ce discours, le 25 octobre, Clemenceau devient président du Conseil tout en conservant son portefeuille de l'Intérieur. Il le restera jusqu'en juillet 1909. Une longévité plutôt rare sous la IIIe République et qui sera un facteur primordial pour conduire à terme le projet de création d'une police nouvelle se consacrant uniquement à la lutte contre les criminels et les délinquants.
Le père de ce projet est un commissaire, Célestin Hennion. C'est lui qui est le véritable fondateur des brigades mobiles voulues par Clemenceau. Comme le souligne l'historien Jean-Baptiste Duroselle, on devrait parler à leur propos des « brigades Hennion » plutôt que des « brigades du Tigre ». Agé de 44 ans en 1906, Hennion a gravi très vite les échelons de police avant de rejoindre, en 1893, la direction de la Sûreté générale et de s'y voir confier, au cours de la décennie suivante, les missions les plus délicates telles la sécurité dans Rennes lors du procès en révision du capitaine Dreyfus, en août 1899, ou la protection des présidents de la République en déplacement à travers la France.
Républicain intransigeant et humaniste pragmatique (ce qui lui vaut et lui vaudra d'être régulièrement attaqué par la presse d'extrême droite), Hennion est à la fois un policier de terrain expérimenté (« tout ce que le drame humain peut montrer, je crois l'avoir vu », confessera-t-il un jour) et un fin connaisseur des arcanes politico-administratives.
C'est sur lui que va s'appuyer Clemenceau pour réformer et mieux organiser sa police. Le 30 janvier 1907, au mépris de tous les usages, il nomme Hennion au poste de directeur de la Sûreté générale, une fonction jusque-là réservée aux préfets. Le mois suivant, répondant dans l'hémicycle du Palais-Bourbon au député Steeg qui demande quelles mesures compte prendre le gouvernement « pour remédier à l'insécurité croissante des villes et des campagnes », Clemenceau (étonnamment bien préparé à ce débat pour qu'on puisse le croire improvisé...) revient en termes élogieux sur la nomination surprise de Hennion qu'il dit « animé d'intentions réformatrices » au « caractère intelligent et judicieux ».
Annonçant la création d'une structure centrale de police judiciaire à compétence nationale et de brigades régionales mobiles « qui seront les organes principaux de la nouvelle institution », le Tigre insiste lourdement ce 28 février sur le budget nécessaire à l'entreprise. « Nous ne pourrons porter remède aux maux qui sont signalés [...] qu'avec de nouvelles demandes de crédit. Faites-y bien attention messieurs », lance-t-il à la fin de son intervention.
Faute d'une quelconque « manne financière » durant l'année 1907, Célestin Hennion s'emploie à réaliser sa « feuille de route » avec les moyens du bord. Le 4 mars, un décret donne naissance à un « Contrôle général du service des recherches dans les départements » qui a vocation à animer et à coordonner le travail des brigades régionales à naître. Pour l'heure, la direction de ce Contrôle général - qui ne contrôle encore rien - est confiée à l'ancien chef de la sûreté de Lyon, le commissaire Jules Sébille. Surnommé par ses hommes « le Puritain », en raison de la discipline qu'il impose à tous, Sébille est à 50 ans un chef de police dont Hennion a pu évaluer, au cours de ses séjours en province, l'efficacité. Installé rue des Saussaies à Paris dans des locaux exigus, entouré de six inspecteurs et d'un secrétariat réduit au minimum, Sébille se met au travail.
Un service des archives est rapidement créé pour centraliser et diffuser toutes les informations transmises par les commissariats de province sur les malfaiteurs et les nomades - fin juillet, il rassemblera 30 000 notices. Le 15 juin 1907, paraît le premier Bulletin hebdomadaire de police criminelle que publie le Contrôle général de Sébille. Ancêtre du fichier informatisé des personnes recherchées que consultent les policiers et gendarmes d'aujourd'hui avec leurs terminaux, ce document diffuse alors à près d'un millier de destinataires (policiers, gendarmes, magistrats ou responsables de maisons d'arrêt) le signalement (et si possible la photographie) des personnes faisant l'objet d'un avis de recherche ou d'un mandat d'arrêt.
Le Bulletin est imprimé par les détenus de la prison de Melun grâce à des fournitures dont les factures sont payées, avec retard, par les services de Célestin Hennion. L'argent manque et les parlementaires traînent à desserrer les cordons de la bourse, soupçonneux qu'ils sont à l'égard d'une Sûreté générale qu'ils craignent de voir, sous le prétexte de renforcer la police judiciaire, développer en fait « un vaste réseau d'inquisition policière » à usage politique.
En juin 1907, Sébille monte une opération à La Tremblade, dans les Charentes, contre une bande de nomades, la « caravane à Pépère », à l'origine de nombreux délits. Largement couverte par la presse, cette intervention qui a mobilisé policiers et gendarmes, se solde par l'arrestation d'une trentaine de délinquants de faible envergure. Elle n'aura pas l'effet escompté sur des députés qui rognent même de 200 000 francs les crédits demandés pour la création des brigades régionales de police mobile. Il faudra toute la force de persuasion de Hennion pour faire revenir la commission du budget à de meilleurs sentiments. « Votre jeune et insinuant directeur est venu parmi nous, il a parlé [...] et il a su nous convaincre qu'il s'agissait de créer non pas des agents d'information, mais des agents destinés uniquement à protéger la province contre les apaches », écrira le président de cette commission, Berteaux, à Clemenceau. Le 28 octobre suivant, à l'issue de nouveaux débats, les députés votent, au titre de la loi de finances pour 1908, les crédits nécessaires pour mettre en place les nouvelles unités de police.
Les choses vont dès lors aller très vite. Un décret du 30 décembre 1907, cosigné par les ministres de l'Intérieur, de la Justice et des Finances, institue douze brigades régionales de police mobile « ayant pour mission exclusive de seconder l'autorité judiciaire dans la recherche et la répression des crimes et délits de droit commun ». Rattachées à une cour d'appel, ces brigades ont leur siège à Paris (1re brigade), Lille (2e), Caen (3e), Nantes (4e), Tours (5e), Limoges (6e), Bordeaux (7e), Toulouse (8e), Marseille (9e), Lyon (10e), Dijon (11e) et Châlons-sur-Marne (12e).
Deux circulaires adressées en avril 1908, l'une par Clemenceau aux préfets, l'autre par le garde des Sceaux, Aristide Briand, aux procureurs généraux, soulignent que les « mobilards » ne doivent se consacrer qu'à la police judiciaire et que « les enquêtes à caractère administratif et surtout à caractère politique leur sont rigoureusement interdites ». Ces circulaires signalent aussi que les brigades ne sont en aucun cas des généralistes de la police judiciaire, et qu'elles ne doivent être sollicitées par les magistrats que pour des infractions qui, « par leur nature spéciale et leur gravité exceptionnelle, intéressent à un haut degré la sécurité publique ».
L'effectif total des brigades du Tigre est alors des plus modeste puisqu'il se compose de 168 policiers : 12 commissaires divisionnaires, 36 commissaires et 120 inspecteurs. En moyenne treize hommes par brigade pour huit départements. Autant dire que les déplacements sont fréquents. Ils se font le plus souvent en train, chaque policier disposant d'une carte de circulation « rigoureusement personnelle » fournie par les compagnies de chemin de fer. Si cette carte autorise les mobilards à voyager en 1re classe, il leur est cependant recommandé de se contenter des compartiments de 3e classe non seulement pour rester au contact des populations rurales mais surtout parce que, précise une instruction de 1908, cette classe est celle « généralement utilisée par la majorité des malfaiteurs ».
Pour couvrir de courtes distances, les inspecteurs n'ont d'autre moyen que la bicyclette. On en compte de trois à cinq dans chaque service. Les rares témoignages d'inspecteurs de cette époque parvenus jusqu'à nous (essentiellement les mémoires de Jules Belin et celles, moins connues, de François Stellet) relatent des « planques », des vérifications, des transports sur des lieux de crime faits à vélo. L'automobile ne viendra que plus tard. En 1910.
Cette année-là, Jules Sébille décide, « à titre d'essai », d'équiper ses brigades de voitures. En octobre 1911, quelques semaines avant le premier hold-up motorisé de l'Histoire, commis rue Ordener à Paris par la bande à Bonnot, quatre berlines De Dion-Bouton sont livrées au siège du Contrôle général et dans les brigades de Caen, Montpellier et Lyon. L'année suivante, une fois les leçons tirées de l'affaire Bonnot, chaque unité régionale est dotée d'une Panhard & Levassor. Par prudence, les automobiles sont pourvues à l'arrière du toit d'un système de fixation destiné au transport des bicyclettes. De quoi poursuivre sa route en solo, mais aussi se débrouiller en cas d'ennui mécanique.
A leurs débuts, les brigades trouvent des locaux où elles le peuvent. Certaines, comme la 2e brigade de Lille, sont accueillies dans des bureaux de la police spéciale des chemins de fer. D'autres occupent des annexes du palais de justice. D'autres encore, s'implantent dans des immeubles loués à leur seule intention, telle la 1re brigade de Paris qui s'installe au 3, rue Greffulhe dans le 8e arrondissement - à quelques pâtés de maisons du siège de la Sûreté générale et du ministère de l'Intérieur.
La vie quotidienne dans les brigades s'apparente à un « sacerdoce », comme le montre le seul règlement intérieur qui a pu être conservé, celui établi le 25 avril 1908 par le commissaire divisionnaire Alexandre Marchand, chef de la 8e brigade mobile de Toulouse : « Tout le personnel composant la brigade, énonce-t-il d'entrée, est obligatoirement de service d'une façon permanente. » Un service de semaine fonctionne de 8 heures du matin à minuit, du lundi au dimanche inclus, pour surveiller les mouvements suspects en gare et assurer la permanence auprès des magistrats. Les groupes d'inspecteurs en « service ordinaire » partent pour la plupart en missions extérieures. Ils doivent adresser « journellement un rapport succinct sur la marche de l'affaire traitée » et se présenter à la brigade pour un compte rendu dès leur retour.
Chaque grande affaire criminelle mobilise la totalité des effectifs 24 heures sur 24. A la 1re brigade mobile de Paris, Jules Belin (le futur « tombeur » de Landru en 1919) raconte qu'au moment de la traque de la bande à Bonnot, son chef, le commissaire Faivre disposait un lit pliant dans son bureau.
Quel est le parcours de ces hommes ? Beaucoup sont d'anciens militaires passés par la police spéciale des chemins de fer ou la préfecture de police. Dès les premières années, la police mobile privilégie le recrutement d'agents de sûreté des grandes villes déjà expérimentés et « qui se sont particulièrement distingués dans les recherches judiciaires ». Ceux-là arrivent avec un « esprit solide et obtus », mais aussi avec l'expérience des opérations difficiles et l'habitude de manipuler des informateurs. Les autres candidats sont « triés sur le volet ». Ils subissent un concours comportant trois épreuves : une dictée, un rapport d'enquête sur un crime, un délit ou un accident, et une question de culture générale sur... la géographie de la France. Ce concours étant ouvert aux plus de 20 ans et aux moins de 30 ans, une génération plus jeune et au niveau d'études plus élevé apporte un nouveau souffle aux brigades du Tigre.
L'encadrement par de « vieux routiers » reste cependant essentiel tant la formation est alors insuffisante, pour ne pas dire inexistante. Il n'y a encore aucune école de police en France. Seul Alphonse Bertillon, le chef du service parisien d'identité judiciaire propose des cours brevetés de police technique. Pour le reste, tout est affaire d'apprentissage et de débrouillardise face à une administration qui ne manifeste guère de largesses.
Ainsi, l'armement se limite-t-il en moyenne à une arme à feu pour six hommes. Des revolvers Saint-Etienne modèle 1892 auxquels les inspecteurs préfèrent le pistolet automatique browning 7,65 mm que certains achètent à leurs frais, comme ils le font des menottes destinées à remplacer le cabriolet (deux olives de bois reliées par du métal tressé) qui sert depuis des lustres à faire tenir tranquilles les « clients » arrêtés. Rien n'est prévu pour l'entraînement au tir. Pas plus d'ailleurs que pour l'entraînement physique. Si la pratique de la boxe française, de la savate, a pu être le fait de quelques policiers (notamment parmi la génération montante sensible aux exploits des vedettes de la discipline comme Ducros, Gousset ou Mouffat), elle n'est nullement répandue et moins encore prescrite par une quelconque instruction officielle.
Ce qui est, en revanche, exigé des mobilards, c'est un comportement exemplaire, une « parfaite correction [...] avec le public en général », la discrétion sur les affaires traitées et un strict respect de la discipline. Le contrôleur général Sébille y veille, qui sanctionne durement le moindre impair, comme l'attestent les archives des procédures disciplinaires engagées alors, et qui concernent aussi bien un usage détourné de la carte de circulation qu'une bagarre dans un débit de boissons ou encore de la « légèreté dans la déférence due à l'autorité judiciaire ».
Avoir l'esprit d'équipe est une autre exigence (et non des moindres) faite aux hommes des brigades du Tigre. A ce propos, le commissaire Marchand écrit : « Aucune dualité, aucun esprit d'opposition, aucune critique malveillante, aucun sentiment mauvais ne doivent exister dans la 8e brigade, où doit régner une franche et cordiale camaraderie [...], une confiance mutuelle et un dévouement à toute épreuve. »
De tels sentiments sont loin d'animer les relations entre la « mobile » et les autres services. Si les tiraillements sont encore peu nombreux avec la gendarmerie, on en relève de fréquents avec les polices municipales et de plus répétés encore avec la préfecture de police de Paris. La compétence territoriale étendue des hommes des brigades mobiles, leur spécialisation et leur dynamisme, leurs relations privilégiées avec les magistrats - peut-être aussi leur mépris pour le médiocre travail routinier de leurs collègues - sont autant de facteurs qui attisent les jalousies contre ces « superflics ».
Dans la capitale, des incidents opposent régulièrement les inspecteurs de la préfecture à ceux de la 1re brigade qui chassent le criminel sur les mêmes terres. Ici, des mobilards en filature sont arrêtés soi-disant par erreur ; là, une maison close placée sous surveillance fait bizarrement l'objet d'une descente de police qui met fin à tout espoir d'épingler le malfaiteur attendu. Cette « guéguerre » va se prolonger durant des décennies, malgré le départ définitif à Versailles de la 1re brigade au début des années 1920.
Les résultats espérés avec la mise en place des brigades régionales sont très vite au rendez-vous et exploités via la presse par Georges Clemenceau et Célestin Hennion. Un premier bilan officiel, publié le 21 février 1909 par le très sérieux quotidien Le Temps, fait état de 2 695 arrestations à leur actif, dont celles de 65 meurtriers, 7 violeurs, 10 faux-monnayeurs, 283 escrocs et 193 cambrioleurs et voleurs à main armée. L'importance de ces chiffres tient certes au fait que la « mobile » est venue, d'un seul coup, combler le vide existant jusque-là en province d'une police judiciaire opérationnelle. Mais force est aussi de constater que bon nombre de ces arrestations sont intervenues à l'occasion de coups de filet contre des camps de romanichels (pour reprendre le terme alors en usage) orchestrés autant pour retrouver des malfaiteurs que pour ficher la population nomade (qui se verra imposer, par une loi du 16 juillet 1912, un carnet anthropométrique d'identité) et rassurer l'important électorat rural. Même s'ils n'ont que peu contribué au démantèlement de la bande à Bonnot, les hommes de Sébille sont au coeur de nombreuses affaires retentissantes de la Belle Epoque : les investigations sur les « chauffeurs de la Drôme », la neutralisation des cambrioleurs internationaux dirigés par l'Autrichien Willy Starke, la capture de l'assassin « à l'assurance » Gullevitch, le démantèlement de la « bande noire » - créditée de 300 000 francs d'escroqueries à travers toute la France...
Lorsque, en août 1912, Célestin Hennion - qui est à quelques mois de succéder à Louis Lépine comme préfet de police de Paris - fait pour le Sénat le bilan de son action à la tête de la Sûreté générale, les réformes menées à bien (en poursuivant « méthodiquement le plan conçu en 1907 », précise-t-il) remplissent près d'une trentaine de pages. Les brigades mobiles sont passées de 12 à 15 par un décret du 31 août 1911. Le Contrôle général des services de recherches judiciaires s'est installé dans la durée. La police judiciaire tourne une page pour traverser un siècle où vont se succéder grandes réussites et heures noires. Mais c'est une autre histoire.
Par Charles Diaz
1906
14 octobre : discours de Clemenceau sur l'insuffisance des moyens de police judiciaire.
25 octobre : Clemenceau président du Conseil.
1907
30 janvier : Célestin Hennion directeur de la Sûreté générale.
28 février : débat à la Chambre sur l'insécurité.
4 mars : création du Contrôle général des services de recherches dans les départements.
15 juin : premier Bulletin hebdomadaire de police criminelle.
30 décembre : décret créant douze brigades régionales de police mobile.
1910
10 janvier : ouverture du premier laboratoire de police scientifique à Lyon.
1911
31 août : les brigades passent de 12 à 15 avec Rennes (13e), Montpellier (14e) et Nancy (15e).
1912
Octobre : chaque brigade reçoit au moins une automobile.
Surtitre : Les brigades du Tigre
Les superflics de Clemenceau
http://www.historia.fr/content/recherche/article?id=17245
01/04/2006 – HISTORIA
Crédit photographique - Georges Clemenceau à la Tribune
www.unc-sevran.com/
La demeure de Clemenceau
http://philippepoisson-hotmail.com.over-blog.com/article-30080191.html
Le "Tigre" et l'affaire Dreyfus
http://philippepoisson-hotmail.com.over-blog.com/article-32968972.html
L'épopée des brigades du Tigre
http://philippepoisson-hotmail.com.over-blog.com/article-27448927.html
Jules Belin, le flic oublié
http://philippepoisson-hotmail.com.over-blog.com/article-35094883.html