Au terme d'une folle nuit, dans un bel élan d'unanimité, les députés de l'Assemblée nationale constituante proclament l'abolition des droits féodaux.
Ce moment de grande ferveur nationale s'inscrit parmi les événements mythiques de la Révolution française...
Pendant près d’un mois après le début de la période révolutionnaire marqué par la prise de la Bastille et l’instauration
d’un nouveau rapport de force en France, les manifestations et les exactions à l’encontre des nobles se multiplient dans certaines régions du Royaume français. L’assemblée des députés auto
proclamée constituante qui s’est un peu embourbée réagit à ces événements pour ne pas perdre son nouveau pouvoir.
Une surenchère se déroule très rapidement entre différents protagonistes. Certaines décisions prises auront cependant du mal à aboutir, pour des raisons financières. L’escalade révolutionnaire aboutira le 17 juillet 1793 à la suppression des droits féodaux, sans contrepartie, comme il était prévu de le faire.
Jean-Jacques Clere dans son article L’abolition des droits féodaux en France paru dans les Cahiers d’Histoire donne un aperçu de la situation sociale en France au milieu du siècle.
La situation avant 1789
« Les droits féodaux [...] proprement dits sont peu nombreux. Il s’agit de droits fixes ou honorifiques. L’ensemble de ces droits ne concernait guère les paysans. [...] Mais le système social reste bien vivant avec sa très complexe hiérarchie des personnes et des biens marquée par toute une série de prérogatives et d’innombrables redevances. La contestation anti-seigneuriale n’a plus rien de spectaculaire au XVIIIe siècle. [...] De plus en plus souvent, à partir des années 1738-1740, [...] les communautés villageoises prennent l’initiative du combat juridique [...] mais ne gagnent jamais. Les cahiers de doléances constituent des témoignages tronqués par l’impossibilité pour les paysans de dire, en présence de certaines autorités, tout ce qu’ils avaient sur le cœur… »
http://evenemonde.info/Archives-retroscope/Nuit-du-4-aout-1789/page-01.htm
Un livre d'histoire écrit avec l'œil du chroniqueur et le talent de l'écrivain.
Cette fresque d'une année exceptionnelle, mêle les souvenirs des acteurs et les réflexions des historiens. Dans les 40 chapitres conçus comme autant d'épisodes, se succèdent les morceaux de bravoure (le Serment du Jeu de paume, la Bastille, la nuit du 4 août, la Déclaration des droits de l'homme), les conciliabules politiques aux Tuileries, les discours de Mirabeau ou de Sieyès, et les coups de fièvre populaires.
Enfin, Michel Winock n'oublie ni la naissance des départements, ni le début de l'affrontement entre la droite et la gauche, ni les éternelles querelles sur le droit de chasse ou les impôts.