Il était surnommé « l'Homme aux cent mille autopsies ». Charles Paul, le plus célèbre médecin légiste de l'entre-deux-guerres, a contribué, avec les moyens limités dont il disposait, à substituer la preuve « expertale » à l'aveu.
Impatient, le public se presse en direction de la galerie marchande du Palais de justice de Paris, jouxtant la salle des pas perdus, où se trouve la salle de la cour d'assises du ressort du département de la Seine. Habitués des prétoires et « occasionnels » sont nombreux, avant comme après les deux guerres mondiales, à se déplacer pour assister à un procès. On y trouve les dames élégantes, mais aussi « le bon populo des Gobelins et de Belleville » - Jean-Paul Lacroix.
Quel que soit leur rang, tous semblent dresser le cou pour ne rien perdre de la scène qui va se jouer et [...]
L'homme qui parlait avec les morts
Article soumis le 29/12/2011 par Frédéric Chauvaud dans L'Histoire n°371 à la page 76 | Payant
De tout temps, le médecin légiste a eu pour mission d’éclairer la justice et les citoyens sur l’existence ou non de faits délictuels ou de faits criminels. L’examen d’une femme enceinte de même que l’examen d’une victime supposée de violences sexuelles, ont toujours été confiés au médecin légiste. Ce dernier, chargé de rétablir la vérité sur des faits, bien souvent contestés, est avant tout un praticien à l’écoute d’une victime, victime vivante ou membre de la famille d’une personne disparue.
Ce livre a eu pour objectif principal de montrer quelles ont été les grandes figures de l’histoire de la Médecine Légale Française. Parmi ces grandes figures, trois noms ont indiscutablement émergé et sont définitivement passés dans la postérité : le Professeur Alexandre Lacassagne, le Docteur Edmond LOCARD et le Professeur Louis ROCHE.
Tous les grands centres hospitalo-universitaires de France ont ainsi eu parmi leurs prédécesseurs, des gens illustres tels que SIMONIN, DEROBERT, PIEDELIEVRE, TARDIEU, BROUARDEL. Il faut savoir rendre hommage à ces personnages qui ont su défendre la vérité scientifique et l’humanisme médical à des époques où la démocratie n’était pas toujours réelle.
Professeur de Médecine Légale, Praticien Hospitalier de Médecine Interne, nommé au concours en 1986 comme Professeur des Universités, Daniel MALICIER a été responsable pendant plus de 15 ans du service d’accueil des urgences médicales de l’Hôpital Edouard Herriot.
Il est actuellement, depuis plus de 15 ans, Directeur de l’Institut Universitaire de Médecine Légale de Lyon.
Il a été, avec le Professeur Louis ROCHE, pendant de nombreuses années, un des responsables des éditions Alexandre Lacassagne dont le flambeau a été repris aujourd’hui par les Editions Eska Lacassagne.
L’idée maitresse du Professeur MALICIER est que toute chose retenue comme vérité doit l’être également par des tiers, de préférence étrangers. Il n’existe pas, sur le plan de la Médecine Légale, de vérité partagée sur les bords du Rhône comme sur les bords du Rhin ou sur les berges de la Tamise.
Géraldine MAUJEAN est assistante Hospitalo-Universitaire des Hospices civils de Lyon. Après un internat de médecine effectué à Lyon en Santé Publique et Médecine Sociale, elle a rejoint l’équipe du Professeur Daniel MALICIER en 2009, au sein de l’Institut Universitaire de Médecine légale.
Laurent FANTON est Praticien Hospitalier de Médecine Légale des Hospices civils de Lyon et adjoint du Professeur Daniel MALICIER à l’Institut Universitaire de Médecine Légale de Lyon.
Chirurgien à l’hôpital de Caracas, Alain DAHER est responsable de l’Unité Thanatologique du Centre Médico-légal de Valencia (Venezuela).
Les grands médecins légistes / une approche historique, le portrait des précurseurs français
Auteur : Géraldine Maujean
Éditeur : Eska
Paru le : 31 Janvier 2011