Document 04/10/2011 - Une
forteresse glaciale du Grand Berlin. Surveillés par deux cents geôliers, sept dignitaires nazis purgent leur peine dans la prison de Spandau. Qui étaient ces bourreaux aujourd’hui condamnés à
l’isolement absolu ? Quel homme était Rudolf Hess, le dernier d’entre eux, successeur désigné du Führer ? Au cours de son interminable détention, livrera-t-il le secret de ses haines, de ses
crimes ? « J’ai osé » demandera-t-il d’inscrire sur sa tombe. Qui déchiffrera cette énigme ?
Jean Anglade est l'un des auteurs phares de la collection Terres de France,
pour laquelle il a toujours su honorer sa région natale, l'Auvergne. " Héritier spirituel " d'Alexandre Vialatte, autre grand auteur auvergnat, il a écrit plus de quatre-vingts ouvrages. On lui
doit notamment aux Presses de la CitéLa Soupe à la fourchette, Les Puysatiers et L'Ecureuil des vignes.
Des chiens vivants
Auteur : Jean Anglade
Date de saisie : 04/10/2011
Genre : Litterature Romans Poche
Editeur : Pocket, Paris, France
Collection : Best
"Des Chiens vivants", passionnant roman de Jean Anglade sur la prison des anciens nazis, vient d'être réédité.
Tous les criminels de guerre nazis ne se sont pas réfugiés en Amérique latine... Jugés par le tribunal de Nuremberg, sept d'entre eux furent condamnés le 19 juillet 1947 à l'incarcération dans la prison de Spandau, dans l'ouest de Berlin. Un jour, ils ne seront plus que trois à "bénéficier" de la protection des quatre puissances d'occupation de l'Allemagne. C'est à ceux-là, Albert Speer, Baldur von Schirach et Rudolf Hess, que le romancier Jean Anglade s'intéresse dans cette subtile variation historique publiée chez Julliard en 1967 et rééditée aujourd'hui par les Presses de la Cité.
N° 1, n° 5 et n° 7, c'est ainsi, par le numéro qui leur a été alloué, que nous suivons les pensées des trois hauts dignitaires du IIIe Reich. N° 1, Albert Speer, architecte, ministre, féru de jardinage, joue le contrit et bat sa coulpe. N° 5, Baldur von Schirach, chef des Jeunesses hitlériennes avant de participer activement à la déportation des juifs d'Autriche, se dit innocent de tout crime et se raccroche désespérément aux souvenirs de sa famille. N° 7, Rudolf Hess, le plus proche de Hitler et loin de toute forme de culpabilité, passe son temps à honnir le monde : il est le seul à avoir été condamné à perpétuité...
Dans ce huis clos étouffant, décrit avec grande justesse, ces hommes se livrent, parlent de Dieu, de l'âme, des leurs, de l'éternité, plus rarement de leurs crimes... Une (re)découverte précieuse.
Par Marianne Payot (L'Express), publié le 10/06/2010 à 07:00