Document 03/09/2011 - « Un
parking de cinéma. Sur ce parking : une Ford Mustang aux vitres explosées. Dans cette voiture : un manteau. Dans le manteau : un mec. Et dans le mec, six balles. »
Ainsi commence l'une des nombreuses enquêtes - authentiques - du commandant Torre.
Entre Corse et région parisienne, la voix rocailleuse de Torre nous plonge au coeur de la vie quotidienne d'une Brigade
criminelle. Vols, viols, meurtres, séquestrations, vandalisme... La liste est longue, les enquêtes éprouvantes et la cruauté des hommes infinie. Mais Torre ne lâche jamais. Sa hiérarchie le sait,
ses hommes en sont fiers, et c'est l'une des raisons de son efficacité, reconnue et médaillée.
L'auteur a prêté à son héros les enquêtes qu'il a lui-même menées. Son style à la mitraillette, sa lucidité et son humour à
froid rendent ces scènes de la vie d'un flic particulièrement percutantes.
André Gabella, commandant de police, est chef de groupe « Grand banditisme » à
la Police judiciaire d'Ajaccio.
Zone de non-droit - « Ain't no one gonna find me. » Jimi Hendrix
« Au top, on démarre... Top ! »
Sept portes qui explosent en même temps, à 6 heures 01 précises, dans sept appartements différents. Sept mecs qui
s'envolent de leur lit. Enfin, qui s'envolent, façon de parler. On les aide un peu. On leur donne de l'élan. Ils retombent vite et brutalement. C'est la piste aux étoiles, mais sans
filet.
Ce n'est rien pourtant par rapport à ce que ces petites frappes ont fait endurer à leurs victimes.
Des automobilistes attaqués, roués de coups, parfois laissés pour morts par une bande de voyous spécialisés dans les «
vols à la portière ». C'est nouveau, ça vient de sortir.
« Démerdez-vous pour les trouver ! Ils ne vont pas se présenter d'eux-mêmes menottes à l'accueil ! Pas vrai, commandant
Torre ? »
Le directeur de la Police Judiciaire, il faut bien lui reconnaître cette qualité, n'est pas du genre à faire dans la
psychologie douce appliquée aux jeunes des banlieues. Les discussions de salon sur les problèmes des cités, ce n'est pas sa tasse de thé. C'est un flic à l'ancienne, qui n'a fait ni Sciences
Po, ni l'ENA. Pas diplomate pour un sou. Et un sens de l'humour limité.
C'est vrai qu'il y a de quoi être agacé. À ce jour, dix-neuf vols à la portière, tous commis en pleine journée. Des
mecs à moto ou à mobylette qui se perdent dans la circulation après des attaques d'une sauvagerie inédite. Des équipes « à tiroir » qui oeuvrent un peu partout. Et des victimes, pour la
plupart des femmes, qui sont toujours sur un lit d'hôpital. Abîmées, encore terrorisées, perdues.
Le commandant Torre lit et relit les plaintes, compare les modes opératoires, visualise les directions empruntées par
ces mecs pour s'enfuir.
Les surveillances et les planques sont restées vaines. Les chéquiers et les cartes bancaires n'ont pas été utilisés
après les vols. L'affaire s'annonce laborieuse. D'autant qu'aucun signalement n'est possible puisque les malfrats sont casqués. Quant aux immatriculations relevées, elles ont révélé que les
types avaient tous de fausses plaques. Effectivement, la clique est bien organisée.
P.J. blues : scènes de la vie d'un flic
Auteur : André Gabella
Date de saisie : 18/07/2011
Genre : Policiers
Editeur : M. de Maule, Paris, France