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http://www.laprocure.com/cache/couvertures/9782744407116.jpgDocument 2007- Il y a 200 ans, François Vidocq (1775-1857) réussis­sait la plus sensationnelle des évasions du bagne de Toulon et entrait dans la légende. Il n'en est jamais ressorti. Toute sa vie, il échappa aux classifications com­me à ses poursuivants. Roi de l'évasion, il vécut plusieurs vies palpitantes et dangereuses, passant du pré des duels aux champs d'honneur de Valmy. Il défia constamment la société et eut autant de talents que de métiers : marin, acrobate, soldat, marchand, inventeur, imprimeur, auteur et, surtout, grand précurseur de la police moderne.

Un tel surhomme fascina les plus grands écrivains de son temps : Balzac en fit son Vautrin, Hugo son Jean Valjean et Dumas le mit magistralement en scène dans Les Mohicans de Paris puis Le Fils du forçat...

Marie-Hélène Parinaud, historienne de formation (elle a soutenu son doctorat à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales), revisite l'Histoire à tra­vers des enquêtes policières véridiques. Elle a été conseillère historique pour le film Vidocq réalisé par Pitof et vient de publier Meurtres à Veniseaux éditions Michel de Maule.

Ouvrage publié en lettres agrandies (corps 16) pour offrir un meilleur confort de lecture.

 

  • Les courts extraits de livres : 20/12/2007

http://fr.academic.ru/pictures/frwiki/65/Achille_Dev%C3%A9ria_-_Vidocq.jpgExtrait du préambule : Ce 10 mai 1857, un ciel bas et noir, drainant des nuages épais et sombres s appesantit sur la capitale. Une moiteur lourde colle les vêtements des habitants, gênant leurs moindres gestes. Tou­tes fenêtres ouvertes, ils espèrent de la fraîcheur.

Le puissant roulement du tonnerre qui se déchaîne sur Paris, fait sursauter les passants. Comme un mauvais présage depuis le matin, une sombre masse de nuages s'est accumulée. Brus­quement un déluge de grêle s abat sur les toits de la capitale, en un crépitement aigu et menaçant.

La porte s ouvre et une servante affolée se pré­cipite dans la chambre.

« Quel temps épouvantable ! Je vais fermer la fenêtre.

- Non !» lui intime d'une voix grave, le colosse qui gît, terrassé, au fond du lit.

Comme revigoré par la fraîcheur soudaine qui envahit la pièce, le malade trouve la force de se redresser sur ses oreillers poissés de sueur. Tour­nant son visage vers ce souffle puissant, il écoute rouler l'orage et rebondir la pluie contre les vi­tres et le plancher. Son regard si morne quelques instants auparavant, s'éclaircit au fur et à mesure que les éléments se déchaînent. Quelques éclairs zèbrent une voûte devenue soudain noire.

« Un temps à ne pas mettre un Chrétien dehors», grommelle la servante, navrée devant son plancher mouillé.

« Le ciel m appelle», murmure le mourant avec un léger rictus.

Plus bas dans la rue, montent les hennissements épouvantés des chevaux de fiacre, effrayés par les éclairs, et les jurons avinés des cochers qui tentent de calmer leur attelage. Un roulement plus puissant que les autres, ponctué de coups de foudre, disperse les rares piétons qui se hasardent à cette heure tardive rue Saint-Pierre-Popincourt.

Tandis qu'ils se hâtent vers un abri, le mori­bond aspire quelques bouffées rafraîchissantes d'air humide apportées par le ciel. Malgré son épuisement, il paraît presque heureux, et se laisse aller aux souvenirs :

C'est par un ciel d'orage comme celui-ci que je suis né, le 23 juillet 1775 à Arras. On m'a tellement raconté cette naissance que j'ai l'impression de la revivre. Mon père est dans sa boulangerie au 222, rue du Miroir-de-Venise, nous habitons au-dessus, à deux pas de la maison natale de Robespierre, à l'ombre du beffroi.

Toutes les voisines du boulanger sont venues assister la sage-femme, une lointaine parente un peu voyante, Mlle Lenormand. Elles ont tellement peur des grondements qu'elles ne pensent qu'à invoquer la vierge et à se mettre sous la protection de la sage-femme.

Personne ne s'occupe plus de ma pauvre mère. Lorsque la foudre tombe soudain, avec fracas épouvantable, elles crient si fort que ce n'est qu'après un long moment qu'elles entendent un hurlement dominer leur panique. C'était moi.

«Un garçon ! C'est un vrai géant ! Regardez, on dirait un enfant de deux ans. »

Vidocq

Auteur : Marie-Hélène Parinaud

Date de saisie : 06/12/2007

Genre : Biographies, mémoires, correspondances...

Éditeur : Grand caractère, Paris, France

Collection : Corps 16

 

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