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http://berthelot31.fr/wp-content/gallery/photos-conference-ag-2011/67167_178779768816597_100000537253095_540780_1126204_n-copier.jpg« … De Haiphong, Tourane, Saigon la perle de l’orient … Par milliers bêtes et hommes en partance, voyageant dans les cales de paquebots et cargos de la compagnie des Messageries maritimes ou des Chargeurs Réunis. Entassés avec le bétail destiné à les nourrir, dormant sur des châlits, chassés des ponts à coups de pieds ou de cravache; Blaise Cendrars aurait pu le narrer, mon père l’a vécu .


Etouffer un sanglot, étouffer la parole sont parfois une expression de la dignité. Ce fût le cas de Le Dinh Ta, ancien maître d’internat au lycée Berthelot, un des vingt milles travailleurs indochinois requis sur leur sol natal dans les années 1939‐1940 pour participer à l’effort de guerre en France dans les poudreries et usines d’armement. Leur silence a contribué au pardon, mais aussi à l’amnésie de l’Histoire, conciliante avec l’image de grandeur de la France coloniale. Ils furent pourtant requis de force pour la majorité, après plus d’un mois de voyage maritime mis en subsistance à la prison des Baumettes à Marseille, puis affectés dans des compagnies réparties dans les usines sur tout le territoire français, logés dans des camps de fortune ou d’anciens bâtiments militaires, sous surveillance militaire.


A la débâcle, ils furent repliés en zone libre. Cinq milles sont rapatriés, quinze milles restent bloqués en France et sont loués à des entreprises privées par la MOI (organisme de tutelle Main d’Oeuvre Indigène) qui leur reverse un salaire négligeable … Et toujours cantonnés dans des camps.


Vint la Libération, certains travailleurs indochinois rejoignent les maquisards, d’autres dans le sud‐est forment le « Bataillon Vietnam » et combattent les allemands.


Un espoir de retour au pays après sept ans d’éloignement … Désillusion : Le général Lecler et un corps expéditionnaire sont envoyés pour libérer l’Indochine du joug des japonais, en fait, De Gaulle ne veut pas lâcher la colonie dont Ho Chi Minh a proclamé l’indépendance du Vietnam Démocratique le 2 septembre 1945.


Mon père obtint sa levée de réquisition en 1947. Les retours au pays pour ces travailleurs s’échelonneront jusqu’en 1952 de gré ou de force, certains expulsés manu militari pour activisme anticolonialiste ou pro‐vietminh. Le Dinh Ta reprit des études, obtint son baccalauréat première et deuxième partie en France, se maria, fit poursuivre des études à ses enfants, retourna au Vietnam 45 ans après son départ à l’âge de 17 ans, et se tut durant toute sa vie sur l’épopée des « Travailleurs Indochinois » …


D’anciens élèves et des collègues de travail du lycée Berthelot se souviennent de cet homme pétri d’humanité, je les salue amicalement en mémoire de mon père.


A lire : « Immigrés de force », les travailleurs indochinois en France 1939‐1952, de Pierre Daum , aux éditions SOLIN.


« Les requis Indochinois et la Marâtre » de Mathieu Samel aux Editions du Sampan... »

 

Lire la suite de cet article en cliquant sur le lin ci-dessous

 

Hommage à Monsieur Le Dinh Ta, ancien maître d’internat

Publié le 24 août 2011 par PITOU Informe

http://berthelot31.fr/hommage-a-monsieur-le-dinh-ta-ancien-maitre-dinternat/

 

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