France 2 - 22h50
Durée : 55 minutes
Sous-titrage malentendant (Antiope).
Stéréo
En 16: 9
Le sujet
A partir de juin 1940, de nombreux jeunes affluent en Angleterre, répondant à l'appel du général de Gaulle, pour combattre l'occupant à ses côtés.
Dès juin 1940, alors que l'armée allemande entre dans Paris, des garçons de 14 à 17 ans répondent à l'appel du général de Gaulle et rejoignent l'Angleterre. Ces cadets de la France libre arrivent du monde entier pour combattre l'occupant, ayant bravé mille dangers pour gagner Londres, parfois sans l'accord de leurs parents. De Gaulle, qui ne peut les intégrer dans l'armée en dépit de leur fougue et de leur désir de se battre, décide de leur donner une formation d'officiers. Ils montreront un patriotisme à toute épreuve et feront la fierté du général de Gaulle, qui leur rendra après la guerre un bel hommage.
La critique
Ils avaient 15, 16 ou 17 ans et ce qui les caractérisait, c'était leur courage, leur détermination, leur incroyable sens de l'honneur. Dans un pays à genoux, face à une armée en débâcle et l'avancée des troupes ennemies, ces presque enfants avaient su relever la tête et dire non à l'occupant. Dès juin 1940, alors que l'armée allemande entre dans Paris, les cadets de la France libre, comme on les a appelés, répondent à l'appel du général de Gaulle et rejoignent l'Angleterre. Dans un documentaire poignant, d'une grande intensité, Dominique Torrès retrace l'épopée mal connue de ces « galopins » qui, malgré leur très jeune âge, sont venus des quatre coins de la France (de Bretagne notamment) et du monde entier (Amériques, Madagascar, Afrique du Nord, Liban... ) pour combattre le nazisme et libérer la France. Bravant tous les dangers pour parvenir à rejoindre Londres. Parfois sans l'accord de leur famille. Surpris par l'arrivée de ces adolescents prêts à en découdre avec l'ennemi, le général de Gaulle décide de leur donner une véritable formation d'officiers.
Etienne Laurent, fils d'un médecin de Lorraine et d'une Africaine du Dahomey, a 16 ans lorsqu'il décide de rejoindre de Gaulle. A Brynbach, au Pays de Galles, où il est accueilli avec 200 de ses
camarades avant de recevoir une formation au Malvern College, il se souvient d'une des visites du chef de la France libre : « Il nous a passés en revue les uns après les autres. Nous étions
tous sous le charme de cet homme. Il nous inspirait une grande confiance. Il nous a questionnés sur nous, notre famille. Il était comme un père et nous le vénérions. » L'affection que le
Général porte à ces héros en culottes courtes ne se démentira jamais : « Parmi les Français libres, dira-t-il après la guerre, ces jeunes furent les plus généreux, les meilleurs.
Mais aussi dans son chagrin, aux pires jours de son Histoire, ils ont consolé la France ! »
Claude Voillery fait, quant à lui, son apprentissage à l'Ecole des Cadets de Bewdley, dans le Worcestershire. Jeune, chétif, ce fils de consul, chez qui on vient de diagnostiquer un début de
tuberculose, se souvient de la difficulté qu'il avait à suivre les entraînements. René Marbot, un de ses camarades à Bewdley, se rappelle de son côté en riant des douches chronométrées qu'on leur
faisait prendre le matin : « Notre pays était occupé, dit-il plus sérieusement, et nous ne l'acceptions pas. On ne voulait pas devenir officier de métier. On voulait libérer la
France. »
Un patriotisme chevillé au corps anime tous ces jeunes gens. Le 11 novembre 1940, à 18 ans seulement, Pierre Lefranc (qui sera après la guerre chef de cabinet du général de Gaulle et préside
aujourd'hui l'Association des Cadets de la France libre), organise, avec quelques camarades de Science-Po et de Janson-de-Sailly, la première manifestation anti-allemande à Paris, au cours de
laquelle, sur les Champs-Elysées, ils chantent « la Marseillaise » et scandent le nom de De Gaulle, avant d'être arrêtés par les Allemands. Savoureux moment où cet esprit raffiné raconte avec un
humour sans égal les différents épisodes de cette période pour le moins mouvementée !
Ferveur patriotique également chez ces cinq garçons d'un village de Picardie qui, en 1941, traversent la Manche en canot pour rejoindre, après une périlleuse traversée de trente-trois heures, la
France libre.
« Dans le bateau, se souvient le seul témoin vivant de cette épopée, l'émouvant Jean-Paul Lavoix, on avait quelques vivres, de l'eau, une casserole pour nos besoins, du sucre, des
rames de secours, et un fusil avec 45 cartouches. Au cas où on rencontrerait un sous-marin ! »
Après leur formation, les cadets furent envoyés sur tous les fronts : 2e DB avec le général Leclerc ou parachutés sur la France pour encadrer les maquis. Un cadet sur trois est mort au combat. Le père de la réalisatrice, George Torrès, a été de ces jeunes combattants du nazisme. Il est mort le 8 octobre 1944 sous les tirs ennemis, sur le front des Vosges, alors qu'il s'était porté volontaire pour une patrouille de reconnaissance. Le petit testament bouleversant, qu'il jette sur le papier le 12 février 1941, atteste qu'il savait que son horreur du fascisme, sa volonté de le combattre pouvaient lui être fatales et qu'il en acceptait le prix. Comme l'un des vestiges d'une race d'hommes aujourd'hui presque entièrement décimée, des valeureux au caractère bien trempé et aux convictions inébranlables, fiers, dignes et insoumis, que rien ni personne ne pouvait inféoder ni faire capituler.
Marlène Amar
http://teleobs.nouvelobs.com/tv_programs/2010/6/17/chaine/france-2/22/50/ils-ont-console-la-france
Les rediffusions
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05:00 - Dimanche 20/06
France 2
Crédit photographique :
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