Document 2008 - A l'heure où Peyrebeille nous fait toujours si agréablement frémir, il est bon de relire
ses classiques.
Le texte de d'Albigny : " Le coupe-gorge de Peyrebeille " est un des
meilleurs livres sur le sujet. Voilà bientôt deux cents ans que les trois têtes des aubergistes sont tombées et l'on parle pourtant toujours autant de cette terrifiante affaire. Qui n'a pas
vérifié par deux fois si la porte de la chambre de son hôtel était bien fermée ? Peyrebeille nous rappelle nos peurs ancestrales. C'est un peu le mythe du loup, notre chaperon rouge ! Mais qui
s'en plaindra à l'heure où les thrillers font frissonner des millions de lecteurs.
Petits et grands avons toujours envie et besoin de nous faire peur, bien tranquilles sous notre couette. Mais les avocats
n'ont-ils pas plaidés l'innocence ? Me Croze l'avocat de Martin ne déclare-t-il pas : " Ah ! Messieurs les jurés ! Tout cela n'est pas sérieux... " Il terminera " sa plaidoirie fort étendue, très
complète, en adjurant les jurés de rendre la liberté à son client, dont la longue détention, l'âge, le passé respecté, honnête jusque-là, et enfin l'absence de preuves matérielles et de
témoignages irrécusables des crimes qui lui sont reprochés, sont autant de motifs favorables à sa relaxe ".
Cette nouvelle édition sur Peyrebeille est agrémentée de nombreuses gravures anciennes, permettra au lecteur de faire un
beau voyage dans le temps. Nous n'avons pas résisté au plaisir de compléter cet ouvrage par quelques poésies, chansons et complaintes, certaines, inédites... Avec ce Peyrebeille, frisson garanti
et hémoglobine à volonté ! Alors. bonne lecture !
Broché
Paru le : 29/01/2008
Éditeur : Editions & Régions
Commentaire : Le premier ouvrage, qui fait référence sur cette affaire, est celui de Paul d’Albigny (1831-1893), édité en 1886. Comme vu précédemment, ce directeur de journaux ardéchois publie un récit à charge contre les accusés.
Il faut attendre un siècle pour qu’une version remettant en cause la culpabilité des condamnés soit largement diffusée. Le bâtonnier de Haute-Loire, Joseph Malzieu (1883-1969) a rédigé vers 1922 un texte contradictoire sur le crime, intitulé « L’affaire de Peyrebeille, les aubergistes étaient-ils coupables ? ». Les éditions de la Bouquinerie l’obtiennent et font paraître en 1991 les deux versions opposées de Paul d’Albigny et de maître Malzieu.
"L'affaire de Peyrebeille, les aubergistes étaient-ils coupables ?"
Les lecteurs peuvent tenir le rôle de jurés et se prononcer, via un coupon-réponse à retourner, sur la culpabilité des
accusés. En 1997, lors de la nouvelle édition du volume, étoffée de nouveaux documents, les résultats du verdict des lecteurs sont communiqués. Dans les années 90, la culpabilité est l’opinion de
50% des votants pour 46% qui penchent pour l’innocence (4 personnes ne se prononcent pas sur une cinquantaine de voix exprimées). L’opinion actuelle serait-elle sensible aux arguments de Maître
Malzieu ? L’analyse géographique des votes exprimés introduit un nouvel indicateur : plus les votants sont éloignés, plus ils croient en l’erreur judiciaire tandis que les départements
limitrophes (Drôme, Ardèche, Isère) ne semblent pas avoir changé d’avis sur leur affaire locale.