Tout au long du mois d’avril, la bibliothèque universitaire du campus de
Cayenne a proposé une série de manifestations destinées à faire découvrir et mieux connaître l’histoire et le patrimoine de la Guyane. Thème central de ces rencontres : le bagne de Guyane, à
travers, notamment la présentation des « Cahiers Dreyfus » par son auteur, Pierrette Turlais.
Réalisée à cette occasion, la bibliographie thématique sélective co-produite par la bibliothèque universitaire Antilles-Guyane et la bibliothèque Alexandre-Franconie vise non seulement à signaler
les documents possédés, sous forme papier ou numérique, par ces deux établissements mais aussi d’autres documents d’intérêt majeur accessibles en ligne, via, par exemple, la bibliothèque
numérique Manioc, Gallica ou le site Criminocorpus, édifiant portail sur
l’histoire de la justice.
Ce livret bibliographique s’articule autour de deux thématiques :
-« L’Affaire », restituée par les
témoignages de Dreyfus lui-même - à commencer par les Cahiers déjà cités, mêlant notes de lectures, opération mathématiques, exercices d'anglais et dessins –, mais aussi par les écrits de
différents témoins contemporains de ces évènements.
- Le bagne ou, pour mieux dire, « les » bagnes de Guyane, avec une
sélection d’ouvrages de synthèse, de témoignages vécus d’anciens bagnards et d’œuvres de fiction évocatrices de ce pan de l'histoire guyanaise.
S’agissant de la forme que revêt cette
sélection bibliographique, il nous a paru pertinent d’associer à chaque référence, à la manière d’une « accroche », un petit texte d’accompagnement constitué
le plus souvent d’un extrait significatif du document cité. Ni « exhaustive », ni « critique », ni « analytique », ni « commentée », cette bibliographie
se veut ainsi, plus modestement, enrichie et suggestive.
Concernant la partie consacrée Dreyfus, les rédacteurs, soumis à des contraintes de mise en page indépassables, ont pris le parti de mettre en avant les témoignages des acteurs de
l’époque, qu’ils se soient illustrés comme favorables ou hostiles à la cause du captif. Bernard Lazare, Jean Jaurès ou Emile Zola, certes, mais aussi, de façon plus inattendue, Gaston Leroux et
ses comptes-rendus de procès, Maurice Paléologue, distingué diplomate antisémite, gagné, à force de questionnements et de doutes, à la cause de Dreyfus, ou encore Henri Dutrait-Crozon,
pseudonyme masquant un collectif issu de l’Action française éperdument attaché à la thèse de la culpabilité.
Un tel choix bibliographique de notre part n’annule évidemment pas l’intérêt qui s’attache à la consultation et à l’étude d’ouvrages plus contemporains tels que « L’Affaire », de Jean-Denis
Bredin ou « L’affaire Dreyfus », de Michel Winock, dont la renommée est depuis longtemps consacrée, et qui figurent, avec d’autres, aux catalogues de la
Bibliothèque universitaire et de la Bibliothèque Alexandre Franconie.
Nous espérons que cette bibliographie aiguisera votre curiosité.
Bonne lecture !
POA