Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

http://www.laprocure.com/cache/couvertures/9782082103299.jpgSynthèse sur la pratique de la communication des hommes politiques français, depuis les premiers messages d'hommes politiques à la radio, dans les années 1930, en particulier lors de l'élection présidentielle.

« Enlevez-moi ça de là ! » : « ça », c'est le micro de la radio, et celui qui s'agace s'appelle Raymond Poincaré. Nous sommes en 1927, et le chef du gouvernement français doit prononcer un discours pour inaugurer un banquet où figurent d'éminentes personnalités de la République ; que diable irait-il faire de ce gadget encombrant !

Préhistoire médiatique... qui n'a pas duré longtemps : car n'allons pas croire que nous avons tout inventé, avec nos journaux people, nos mediatraining et nos consultants en image ! C'est que la communication politique n'est pas affaire de modèles abstraits, mais de trouvailles, de redites, de rencontres aussi : son histoire, dès lors qu'on s'intéresse à sa fabrique, à ses aspects concrets, est riche en surprises. Petit test : qui a inventé le slogan « la force tranquille », lequel marqua le début du règne des publicitaires en politique, Jacques Séguéla ou Léon Blum ? Qui imagina le premier les célèbres «causeries au coin du feu», ces émissions radiophoniques au ton plus intime, Franklin D. Roosevelt ou le président du Conseil André Tardieu ? Pour quel homme politique fut inauguré l'outil du « plan-médias », Guy Mollet ou Valéry Giscard d'Estaing ? D'ailleurs, lequel d'entre eux accepta le premier de se plier à l'outrage ultime, la séance de maquillage avant de passer à la télévision ?

Des années 30 à aujourd'hui, voici, dans les coulisses de la scène politique, une autre histoire de la France contemporaine

La France dans les yeux - une histoire de la communication politique de 1930 à aujourd'hui  
Delporte, Christian
Flammarion , Paris
Parution :  mars 2007

 

http://www.deslivres.com/images/products/image/Delporte-Christian.jpg

Document 2008 - La « peopolisation » des hommes politiques n'est pas née avec Nicolas Sarkozy. Dans les années 1970, Valéry Giscard d'Estaing met en scène sa famille et ses vacances ... Mais le vrai tournant s'amorce dans les années 1950.


« Jacinte se marie » . La photographie de la fille du président Giscard d'Estaing en compagnie de son futur mari, en une de Paris Match , le 13 avril 1979, suffirait à nous persuader que la « peopolisation » de la vie publique n'est pas récente. Car, avant le mariage de Jacinte, il y eut les noces médiatisées de l'autre fille de Giscard d'Estaing Valérie-Anne (1977) et, avant elles, les innombrables couvertures de magazines sur les Giscard d'Estaing. Et pourtant, même si le chef de l'État élu en 1974 est le premier à scénariser sa vie privée et à utiliser méthodiquement ses proches à des fins de communication, il faut chercher plus loin les origines de la peopolisation politique. Longtemps, sous la république, la sphère privée des hommes publics fut intouchable. En 1881, la loi sur la liberté de la presse ne prévoit même pas de disposition pour protéger la vie privée du responsable politique, pas plus, du reste, que celle du citoyen ordinaire. Les journaux « dignes » gardent pour eux les indiscrétions sur les puissants, à l'exception de certaines feuilles d'échos qui procèdent par fines allusions. En 1899, par exemple, le Gil Blas ne dit pas que Félix Faure est mort dans les bras de sa maîtresse, mais qu'il « a disparu en pleine santé par le fait de l'excès de santé » . Les hommes politiques, eux, savent combien il est imprudent de vouloir faire parler de soi. Sous la IIIe République, une trop forte personnalité représente comme un danger politique absolu. Les choses bougent dès les ...

Comment les présidents sont devenus « people »

Par Christian Delporte
publié dans L'Histoire n° 329 - 03/0008  Acheter L'Histoire n° 329  +

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :