Comment s'effectue la protection des centrales nucléaires ? C'est la question que pose l'intrusion de militants de Greenpeace sur le site de Nogent-sur-Seine (Aube), lundi 5 décembre.
En France, c'est la gendarmerie nationale qui en est officiellement chargée. Chacune des 18 centrales nucléaires en activité abrite ainsi un "peloton spécialisé de protection de la gendarmerie" (PSPG), créé à la suite d'une convention signée en février 2009 entre l'exploitant EDF et la gendarmerie, pour tenir compte de la menace terroriste après les attentats du 11 septembre 2001 à New York.
Ces unités comptent une quarantaine de membres, formés par le Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN).
LUTTE CONTRE LES "INTRUSIONS ET LES ACTES DE MALVEILLANCE"
Ils sont chargés de lutter contre les "intrusions et les actes de malveillance", d'assurer une surveillance des centrales et de leurs abords — délimités par des clôtures électriques — et doivent pouvoir intervenir rapidement. Ils patrouillent 24 heures sur 24 et sont aidés d'un système de vidéosurveillance qui fonctionne en continu sur l'ensemble des sites.
Formées aux risques toxiques et nucléaires, les unités des PSPG sont basées à l'intérieur des implantations nucléaires et dotées d'importants moyens matériels. En cas de problème, ce sont elles qui coordonnent l'ensemble du dispositif, comme le bouclage de la zone autour de la centrale.
INTERVENTION DU GIGN EN DERNIER RESSORT
Les PSPG forment le premier niveau de protection des centrales, le groupement de gendarmerie du département pouvant leur apporter leur appui dans un second temps.
En dernier ressort, c'est le GIGN qui intervient, l'équipe d'alerte d'une trentaine d'hommes devant pouvoir se déployer sur un site attaqué en moins de deux heures avec des hélicoptères, selon la direction de la gendarmerie.
La "philosophie" est la "protection des points-clés de la centrale", livre une source. En cas d'attaque terroriste, les "terroristes seraient neutralisés". Pour l'action menée par Greenpeace lundi matin, à partir du moment où les militants ont été identifiés comme étant de Greenpeace, il s'agit de les "interpeller en douceur" sans mettre en danger leur vie lorsque les militants sont en haut de bâtiments.
Pour l'ONG, toutefois, l'action de lundi matin prouve que le "nucléaire sûr n'existe pas". "Le but est de démontrer la sensibilité des installations nucléaires françaises, et à quel point il est facile d'atteindre le cœur d'une centrale", a souligné Sophia Majnoni, chargée des questions nucléaires pour Greenpeace.
Pour aller plus loin :
>> Voir : l'infographie du Figaro : Comment sont protégées les centrales nucléaires
La protection des centrales nucléaires du ressort de la gendarmerie
LEMONDE.FR avec AFP | 05.12.11 | 19h32 • Mis à jour le 05.12.11 | 20h12