La place des femmes dans nos sociétés
fait plus que jamais débat. Christophe Régina se revendique du même féminisme qu’Élisabeth Badinter : toute prétention à l'égalité se doit d'être totale. C'est en ce sens qu'il a mené et
rédigé son étude sur la violence des femmes. Derrière ce thème, il livre une véritable réflexion sur le genre. L'auteur définit le concept de violence tel qu'il l'acceptera pour
l'ensemble de ses analyses : la violence est une impatience dans le rapport avec autrui, un moment dialectique de difficulté sociale. S'appuyant sur de nombreux témoignages de femmes
violentes ou de personnes ayant subi la violence d'une femme, ici retranscrits, il s'attache à qualifier la violence des femmes en termes de pratiques et en termes de perceptions. Durant
des milliers d'années, la réalité de la violence des femmes a toujours été transformée, détournée. Ces mensonges restent prégnants aujourd'hui. Il revient notamment sur les hommes battus
par des femmes. Ils seraient 130 000 chaque année en France. Pourtant aucun centre d'accueil n'existe pour eux dans notre pays, aucune campagne d'information n'est diffusée.
Parallèlement, l'auteur questionne les campagnes sur les violences faites aux femmes. Par exemple, Amnesty International n'envisage à aucun moment les violences exercées par des femmes et
contribuerait à la mondialisation de la femme victime.
Concernant l'infanticide maternel, l'opinion publique et les médias se prennent de passions. Si le meurtrier est le père, la compassion disparaît. L'existence même de ces crimes pose la
question du lien qui unit les parents à leurs enfants et remet en cause le concept selon lequel une femme est une mère. L'auteur, tel Simone de Beauvoir, rappelle que la maternité n'est
ni un devoir ni une obligation mais une possibilité. Christophe Régina montre ici la persistance des stéréotypes de genre. Par exemple, il est admis que les crimes de femmes seraient
surtout liés à des affaires amoureuses et qu'ils ne seraient pas motivés par l'argent. Or 74 % des meurtres commis par des femmes sont liés à l'argent. De même, l'auteur revient sur la
cruauté dont les femmes seraient incapables. Que dire d'Irma Gresse, SS à Ravensbrück puis à Auschwitz condamnée à mort pour crimes de guerre, assassinats sommaires, fusillades massives,
humiliations sexuelles.
La violence des femmes ; histoire
d'un tabou social
Auteur : Christophe
Regina
Éditeur : Max Milo
Collection : L'Inconnu
Date de parution : 24/02/2011
Genre : SOCIOLOGIE FAITS DE SOCIETE, TEMOIGNAGES CONTEMPORAINS,
ACTUALITE, BIOGRAPHIES
Christophe Regina est doctorant A.T.E.R. en
histoire moderne à l'Université de Provence (Aix-Marseille I) et membre du Groupe en histoire des Femmes. Il est l'auteur de La violence des femmes : histoire d’un tabou social (Max Milo, 2011).
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