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http://www.decitre.fr/gi/17/9782246766117FS.gifDocument 2010 - « Un vieux fou est plus fou qu'un jeune fou, cela est admis, quoi dire alors du fou qui nous intéresse, lorsque l'enfermement comprime sa fureur jusqu'à la faire éclater en scènes sales ? »

Quel est l'homme de 74 ans enfermé dans l'hospice de Charenton, au printemps 1814, qui a commis tant de crimes et semble ne se repentir en rien ? Fuyard, brûlé en effigie, rescapé, embastillé, sodomite, blasphémateur, soupçonné d'inceste, et pourtant encore là, bouillant d'idées et d'ulcères, désireux de poursuivre l'œuvre de chair. Quel usage Mademoiselle Madeleine Leclerc fait-elle de ses 16 ans, de son corps efflanqué, vicieux ? D'où viennent ces hurlements ou ces soupirs ? À quoi l'isolement contraint-il ces libertins en chambre ? N'aurait-il pas au moins peur de la mort, où «chacune de ses paroles, chacun de ses actes résonne plus fort» ?

Cet homme se nomme Donatien-Alphonse de Sade. Il meurt en décembre 1814, sa tombe au cimetière de Charenton sera ouverte en 1818, et son crâne, «ornement lui-même, de magie intense, de hantise sonore», passe dans les mains du docteur Ramon, le jeune médecin qui le veilla jusqu'à la mort. Relique, vanité, rire jeté à la face de toutes choses, effroi érotique, le crâne de M. de Sade roule d'un siècle à l'autre, incendiant, révélant et occupant le narrateur de ce roman.

Né en 1934 à Payerne et décédé en octobre 2009, romancier, poète, peintre, Jacques Chessex était l'un de nos plus grands écrivains de langue française. On lui doit, entre autres, L'Ogre (1973, prix Goncourt), Monsieur (2001), L'économie du ciel (2003), Le vampire de Ropraz (2007), et Un Juif pour l'exemple (2008).


  • La revue de presse Jean-Claude Lebrun - L'Humanité du 11 février 2010

 

L'écrivain suisse de langue française, mort 
le 9 octobre dernier, a laissé derrière lui un roman qu'il venait tout juste d'achever, dans lequel son goût du sulfureux et sa soif d'absolu se donnent libre cours comme jamais peut-être auparavant. On pourrait être tenté d'y voir une sorte de testament, si l'on n'avait la certitude que Jacques Chessex n'en avait pas fini encore sur ce chemin d'exigence. Il est certes question de déchéance du corps et de désirs qui ne veulent pas s'éteindre, de textes à rassembler et préserver, 
de l'imminence de la mort. Mais tout autant d'une ardeur 
vitale et d'une acuité intacte de l'esprit critique...

L'écrivain montre ici sa différence 
avec les historiens qui «ignorent les murmures dans 
les parois, les souffles qui hantent les murs, les recoins, 
les resserres». Lui-même traite de l'impalpable, 
des mouvements de l'ombre, de la diffusion par capillarité des idées neuves.

 

  • La revue de presse Alexandre Fillon - Lire, février 2010


L'auteur de L'Éternel sentit une odeur agréable (Livre de poche) excelle à décrire la fin de Sade en s'amusant à truffer son récit de moult scènes très hot qui raviront les adorateurs du divin marquis. Jacques Chessex se montre peut-être meilleur encore dans la seconde moitié du livre, lorsqu'il se met raconter ce qu'il advint de son crâne, qui refit surface quatre ans après sa mise en terre. Les apparitions successives de la relique aux étranges pouvoirs - qui rappellent parfois un peu les tribulations du sanguinaire protagoniste du Vampire de Ropraz - offrent à l'écrivain ses ultimes morceaux de bravoure.

 

  • La revue de presse Christine Rousseau - Le Monde du 29 janvier 2010


Jacques Chessex a toujours entretenu des relations passionnelles sinon conflictuelles avec la Suisse, son pays natal. Sa mort, survenue le 9 octobre - jour où il mettait un point final à son nouveau roman, Le Dernier Crâne de M. de Sade -, n'y change rien. Pour preuve la décision du distributeur suisse, Diffulivre, de mettre ce Crâne sous cellophane avec la mention "réservé aux adultes". Une "mesure de précaution", dit-on chez Diffulivre, où les responsables interprètent à leur manière les principes en vigueur, en faisant un compromis entre les différents versants de la loi sur la protection de l'enfance...

Basculant dans le conte fantastique, Chessex retrace avec ardeur et mordant le parcours de la relique passant de main en main et semant sur son passage désordres et jouissance. Pas sûr qu'un simple film plastique arrête son pouvoir irradiant. Et celui de Chessex, plus vivant que jamais.

 

  • La revue de presse Christophe Ono-dit-Biot - Le Point du 13 janvier 2010

 

Livre ultime, bouillonnant de vie et de rage, obsédé par Dieu comme jamais. Sulfureux de thème, sulfurique de style. Ça s'appelle "Le dernier crâne de M. de Sade"...

Épopée farcesque d'une contre-relique autant que généalogie d'un culte antichristique, ce conte noir phosphorescent tient en 170 pages. Où semblent, dans le creuset vaudois de l'ogre Chessex, s'être alchimiquement mêlés la force folle du Maupassant du Horla, le folklore érotico-magique d'un Aleister Crowley et la scandaleuse réalité de faits divers récents et sanglants, le tout porté à ébullition par une prose démentielle. Merveilleux livre, et triple révélation : Sade sévit toujours, Chessex est parmi nous, et la littérature reste la plus ensorcelante des vanités.

 

  • La revue de presse Jérôme Garcin - Le Nouvel Observateur du 8 janvier 2010

 

Dans son ultime livre, le grand écrivain vaudois décrit l'agonie, à Charenton, du marquis de Sade et la stupéfiante manière dont son crâne a roulé d'un siècle à l'autre...

Tout Chessex est dans cette prose admirable mise au service de l'abomination, de la putréfaction, du blasphème, de la révolte - de l'angoisse aussi. Et l'arpenteur des cimetières prend un malin plaisir à raconter ensuite l'aventureux destin du crâne de Sade, «en tous points semblable à celui d'un père de l'Eglise», selon Ramon, le jeune docteur de Charenton. Un crâne qui rit, souffle, s'éclaire, brûle, tressaute, crie. Un crâne qui crâne. Et qui voyage de siècle en siècle, de lieu en lieu, Aix, Toulon, Munich, pour semer la terreur et le désir, pour dévorer encore de la chair fraîche comme dans ce château de Berto, en Suisse, où le romancier de «l'Ogre» fut invité à assister au souper de la relique composé d'une jeune paysanne nue et croustillante. Ce livre, que Jacques Chessex a relu à la loupe avant de s'écrouler dans une bibliothèque, ce livre qui lui ressemble tant, plein d'extases et d'effrois, d'amour et de haine, tout en lumière et ténèbres, ce livre furieux scandalise déjà en Suisse. C'est bon signe. Signe que Chessex n'est pas mort.

 

  • La revue de presse Nathalie Crom - Télérama du 6 janvier 2009

 

Crâne que Chessex met en scène alors comme une relique maudite, ardente et voyageuse, passant au fil des siècles de mains en mains, semant sur son passage la perversité, le malheur, la mort : «Et le crâne du marquis court. Qui arrêtera ses tours ?» Cela jusqu'à un certain matin calme de novembre 2009 où, sur une rive du lac Léman, ledit crâne maléfique apparaît au narrateur du roman... Lequel, bien que discret, se révèle alors être le vrai personnage central de cette fable ironique et précise, écrite à la pointe fine, mêlant crudité extrême et méditation sur la mort, et s'offrant à lire comme l'ultime aveu du grand Jacques Chessex.

Le dernier crâne de M. de Sade

Auteur : Jacques Chessex

Date de saisie : 11/02/2010

Genre : Romans et nouvelles - français

Éditeur : Grasset, Paris, France

 

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