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24/11/2012 - Plus de 100 chroniques judiciaires parues dans Le Monde de 1944 à nos jours. Les grandes affaires qui ont marqué notre Histoire réunies dans une édition de référence,
richement illustrée de 80 photographies d'époque.
Laval et son arrogance, Gaston Dominici et ses pauvres mots, Petiot et son regard, Salan et son silence, l'écolier
d'Oradour-sur-Glane et ses souvenirs, Coco Chanel et son maître d'hôtel, Polnareff et ses fesses...
Des comptes rendus des grands procès aux petites histoires nichées dans les recoins des pages, ces récits d'audience sont
un miroir de la France, de ses moeurs et de ses tragédies depuis plus de soixante-huit ans.
Également chez Pocket : Le Monde - Les grands reportages.
- Les courts extraits de livres : 24/11/2012
Extrait de la préface de Laurent Greilsamer - Une tradition française
Le sang, s'il reste dans les mémoires, a séché. Le fait divers a été lavé, nettoyé de ses scories. L'histoire terrible
ou surprenante, scandaleuse ou fascinante, est devenue «présentable» : le crime a été passé au tamis policier, judiciaire, médiatique. L'affaire est mûre pour être mise en scène par des juges
et des avocats, revêtus de leurs robes. Le procès pénal, cet étrange et antique cérémonial, peut commencer. Devant le prévenu (en correctionnelle) ou l'accusé (devant la cour d'assises), face
aux journalistes et au public assemblés, les hommes et les femmes de loi vont remplir leur office : interroger, écouter, juger.
Grandeurs et misères des procès. Le crime est mis à distance et ressuscité. L'audience, strictement codifiée, permet
tout à la fois de le revivre et de l'exorciser. C'est une affaire de passion dans laquelle la politique et l'histoire ne sont jamais bien loin. Alors que l'on juge le SS Klaus Barbie à Lyon,
il y aura toujours un habitué du palais de justice pour vous rappeler que Charles Maurras, dirigeant de l'Action française, fut jugé à la Libération sur les mêmes lieux ; alors que se tient
le procès Clearstream à Paris, on vous indiquera que Marie-Antoinette fut jugée dans le même prétoire.
Dans ces palais, véritables conservatoires des pulsions françaises, la presse avait autrefois ses quartiers permanents.
Elle s'y sentait chez elle, avec un mélange d'assurance et de sans-gêne. Les journalistes faisaient partie des meubles. Dans les années 1970, tel ou tel chroniqueur pouvait encore dédaigner
de s'asseoir au banc de la presse pour préférer s'installer au pied du tribunal, dans un espace réservé au personnel judiciaire. Et il arrivait qu'une grande figure de la presse comme
Madeleine Jacob, qui avait fait ses débuts à la Libération, mécontente du ton d'un avocat, se permette de ponctuer sa plaidoirie de remarques acides, ou encore que Frédéric Pottecher, qui
officiait d'une formidable voix de basse à la radio, s'emporte contre les contradictions d'un accusé en pleine audience.
Le ton est plus feutré aujourd'hui, mais l'attirance pour les procès aussi vive. Les prétoires ressemblent toujours à
de vastes aquariums où la lumière du jour arrive filtrée, frappant à l'oblique des boiseries anciennes et des masques dessinés par Daumier. Dans ces lieux vaguement mystérieux, le chroniqueur
judiciaire est souverain. Il règne sur l'actualité en position de quasi monopole puisque les caméras, les appareils photos et les micros sont exclus des prétoires. Bref, il est l'heureux
bénéficiaire d'un état d'exception. La concurrence est circonscrite à ses pairs - aux gens de plume - qu'ils soient journalistes ou romanciers. Les exemples abondent d'écrivains (André Gide,
Jean Giono, Joseph Kessel) qui ont voulu s'asseoir dans un tribunal, suivre le cours d'un procès, ne serait-ce qu'une fois, pour humer ce parfum de fièvre.
Le luxe du chroniqueur judiciaire consiste, assis inconfortablement sur un banc étroit, à observer les coulisses de son
temps. Un poste unique : les dossiers crapuleux, les délits d'initiés, les crimes passionnels et les énigmes politiques sont étalés, dévoilés, auscultés publiquement. Sans avoir à se pencher
pour regarder par le trou de la serrure, le chroniqueur se voit proposer de découvrir et d'analyser ce qui est ordinairement caché, dérobé.
Le Monde : les grands procès, 1944-2012 : 100 audiences exceptionnelles
Auteur : Didier Rioux | Pascale Robert-Diard
Préface : Laurent Greilsamer
Date de saisie : 24/11/2012
Genre : Documents Essais d'actualité
Editeur : Pocket, Paris, France

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Jean Morzadec a travaillé plus de trente ans à France Inter, dont il fut directeur des programmes de 1999 à
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