Les présentations des éditeurs : 28/02/2011- Pierre Laporte voit le jour dans une modeste famille cévenole en 1680, lorsque commence pour les
protestants la phase ultime des persécutions précédant la révocation de l'édit de Nantes de 1685. Laporte, qui se fait appeler Rolland, participe dès ses débuts à l'insurrection camisarde et
mène, au Désert, la vie haletante et périlleuse des révoltés pour leur foi. Refusant tout compromis, il combat jusqu'au bout, et souvent victorieusement, contre les troupes royales et les milices
catholiques.
Trahi, il est tué le 14 août 1704, à vingt-quatre ans. À travers cette figure de proue de l'épopée camisarde, l'auteur exalte et ressuscite les grands moments d'une lutte exemplaire où, de 1702 à 1704, paysans et artisans tinrent en échec les meilleurs régiments du royaume. Un roman historique fondé sur une solide documentation, à la gloire des héros de la liberté de conscience face à l'absolutisme du Roi-Soleil.
Publié initialement en 1985 et plusieurs fois réédité, le livre était devenu introuvable. Revu et corrigé, il reparaît
aujourd'hui en même temps que Les vrais mémoires de Jean Cavalier, compagnon d'armes de Rolland.
Max Chaleil, écrivain et éditeur, est né
à deux pas du château de Castelnau où fut tué Rolland et non loin du mas Soubeyran, la maison natale de Rolland, aujourd'hui Musée du Désert, haut lieu du protestantisme. L'auteur a consacré une
partie de sa production éditoriale aux Cévennes et aux irréductibles camisards.
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Les courts extraits de livres : 28/02/2011
Extrait de l'avant-propos - Né dans un petit village de Gardonnenque, à une lieue du château de Castelnau où fut tué Rolland, j'ai connu, enfant, un climat où la légende le disputait à la fascination pour tout ce qui relevait de la saga camisarde. Ce mot, magique à bien des égards, ne nous était pas alors inconnu, mais curieusement celui de Rolland éveillait en nous de curieuses réminiscences, comme si nous superposions les figures mythiques du héros cévenol et du preux chevalier.
Le monument commémoratif qui s'élève entre Brignon et Valence, consacré au souvenir de Rolland et de ses cinq lieutenants, que les gens du pays nomment communément la «pierre de Rolland», ce monument éveillait en nous des peurs paniques; et passant sur la route, en ce lieu désert et boisé, nous forcions l'allure pour ne pas traîner là, la nuit venue. Était-ce que nous pressentions confusément de quel climat d'épouvante et de mort avait été baigné ce petit vallon en cette nuit du 14 août 1704 qui avait marqué la fin d'une épopée ?
Cette enfance s'inscrivait ainsi entre un quotidien sans histoire et l'ombre déformée, amplifiée, de l'Histoire. Car deux siècles et demi n'avaient pas suffi à gommer les souvenirs et les différences. Il était ainsi des moments de l'année, principalement quand l'instituteur abordait les leçons d'Histoire traitant des guerres de religion où, à la sortie de l'école, nous nous rangions en ordre de bataille et petits parpaillots d'un côté, petits papistes de l'autre, nous courions les rues du village, jouant à nous étriper et à nous occire.
Voilà le climat d'enfance. Le reste, le pays et ses habitants, en parle-rai-je, tant cela tombe sous le sens ? Y étant né, y ayant grandi, je ne pouvais que l'aimer, m'y passionner pour son histoire.
Rolland donc longtemps me hanta. Destin fulgurant, intense, mystérieux dont on ne connaît de la trajectoire que
l'aboutissement, sa vie publique se ramenant aux trois dernières années : 1702, 1703, 1704. Le reste se résume en bien peu de chose : un acte et un lieu de naissance : 3 janvier 1680 au mas
Soubeyran, paroisse de Mialet, non loin d'Anduze; une profession que, d'après diverses affirmations du temps, on peut définir comme celle de cardeur de laine et châtreur de porcs; une expérience
militaire, puisque selon une allusion, Rolland, un temps, aurait été dragon. Quelques informations également sur sa famille : parents, grands-parents, frères et sœurs, mais fort chiches en
détail, dates et précisions.
Comment, dans ces conditions, écrire une vie de Rolland ? Certains avant moi s'y sont essayés, avec des fortunes diverses. On a ainsi quelques brochures sur Pierre Laporte, dit Rolland, allant de l'hagiographie en vers à la célébration en prose mais surtout l'importante étude d'Henri Bosc, publiée en 1954, voilà donc plus de cinquante ans. Rien non plus de nouveau, en ce qui concerne Rolland, dans l'immense travail d'Henri Bosc : La Guerre des Cévennes, extraordinaire mine d'informations pour tout ce qui touche à la guerre des camisards dont rien n'est laissé dans l'ombre.
Auteur : Max Chaleil
Date de saisie : 28/02/2011
Genre : Romans et nouvelles - français
Éditeur : Ed. de Paris-Max Chaleil, Paris, France
Collection : Littérature
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