Les
présentations des éditeurs : 12/05/2011-
Connue pour son cognac et sa douceur de vivre, la Charente l'est beaucoup moins pour ses grandes affaires criminelles. Pourtant, les chroniques du XIXe siècle ont souvent mis « à l'honneur » ce
département pour des crimes sordides, parfois d'une sauvagerie et d'une brutalité inouïe. Méconnues ou oubliées du grand public, dix affaires captivantes constituent le corps de ce livre
passionnant, fruit d'une longue et rigoureuse recherche dans les différents dépôts d'archives. De l'attaque de la diligence de Churet en 1807 à la condamnation de Desbordes pendant la Grande
Guerre, ces histoires nous replongent dans un XIXe siècle où l'honneur, la jalousie, la bêtise, la méchanceté, l'avarice et bien d'autres maux encore ont été à l'origine de drames terribles.
Outre les crimes de sang cet ouvrage ne néglige pas non plus les « crimes de moralité », ni le « crime d'État » commis, par exemple, par le général Dupont de l'Étang à Baylen. C'est ainsi toute
une gamme de « crimes » qui sont restitués ici dans un récit vivant et riche en anecdotes. Parce que des pièces d'archives uniques ont été exploitées, il a été possible de restituer le destin
tragique des acteurs clés de ces affaires. À travers ces pages, le lecteur plonge dans un univers impitoyable caractérisé par l'ombre menaçante de la guillotine...
Enseignant au lycée Guez de Balzac d'Angoulême et char gé de cours à l'Université de Poitiers,
Stéphane Calvet est docteur en histoire. Auteur d'une thèse remarquée sur les officiers charentais de Napoléon, il a écrit de
nombreux articles sur l'histoire régionale dans des revues spécialisées ou dans des magazines «grand public». Conférencier et invité à de nombreux colloques universitaires, il est chargé par la
Fondation Napoléon (dont il a été l'un des boursiers de recherche) d'annoter la correspondance de l'empereur. Se travaux portent essentiellement sur le XIXe siècle à partir d sources publiques et
privées souvent inédites.
Les courts extraits de livres : 12/05/2011
Extrait de
l'introduction - L'intérêt du public pour les affaires judiciaires et plus particulièrement celles qui sont traitées devant une cour d'assises est bien connu. Les grands
succès littéraires et certaines grandes oeuvres cinématographiques nous rappellent combien ce thème est effectivement très apprécié. Très populaires, les affaires criminelles suscitent également
l'intérêt des scientifiques. Depuis longtemps, les sociologues, les ethnologues ou encore les psychiatres ont investi cette question essentielle à l'origine de tant de drames. Plus récemment, les
historiens, enrichis des nouvelles problématiques nées du croisement de plusieurs disciplines des sciences humaines, ont vu dans la justice un instrument efficace pour approfondir leurs
connaissances sur les sociétés des siècles précédents. Des ouvrages majeurs ont ainsi été rédigés, nous permettant d'analyser, par une approche culturelle et non pas exclusivement politique et
morale, les mécanismes complexes du passage à l'acte, celui où précisément un être humain devient un meurtrier. S'inscrivant dans une étude plus globale sur la violence, l'histoire de la justice
des hommes est devenue aujourd'hui un axe de recherche majeur pour les historiens spécialistes des sociétés contemporaines.
Et c'est bien pour cette raison qu'il a paru pertinent de focaliser notre attention sur le département de la Charente dont
la population a été épargnée par les guerres du XIXe siècle, à l'exception du moins d'une partie de la population masculine mobilisée pour les combats. Pour de nombreux érudits, cette
circonscription fut même une terre tranquille, à peine secouée par les soubresauts politiques venus de la capitale. Tranquille, vraiment ? La lecture de la presse locale, trop souvent négligée,
ainsi que les dossiers de justice nous apprennent pourtant que les terres charentaises furent parfois le théâtre de crimes épouvantables. Méconnues, oubliées ou abondamment traitées dans
certaines études, ces affaires soulignent combien nos villages et nos villes de Charente n'étaient pas ces lieux dénués de brutalités et de sauvagerie comme une certaine littérature en quête d'un
passé nostalgique a tenté de le faire croire. Et, même s'il est vrai que la violence est en régression depuis déjà plusieurs siècles, il n'en demeure pas moins que celle-ci s'observe encore de
manière régulière tant à la campagne qu'à la ville, transperçant du même coup tous les milieux sociaux.
Auteur : Stéphane Calvet
Date de saisie : 12/05/2011
Genre : Documents Essais d'actualité
Éditeur : Geste, La Crèche, France
Collection : Les grandes affaires criminelles