Le 1er octobre 1934, Sergheï Kostrikov, dit Kirov (48 ans), est assassiné dans des conditions mystérieuses à Leningrad (aujourd'hui Saint-Pétersbourg). L'homme n'est autre que le secrétaire du Parti communiste pour la région de Leningrad. C'est aussi un proche de Staline et son dauphin présumé.
Sa mort va être le prétexte à une sinistre vague d'épuration au sein du Parti communiste de l'Union Soviétique, connue sous le nom de «procès de Moscou». Les accusés de ces trois procès, des bolchéviques de la vieille garde léniniste, plaideront tous coupables et feront amende honorable. La plupart seront exécutés...
André Larané
1er décembre 1934 - Assassinat de Kirov et purges staliniennes
http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19341201
Document 2006 - Au soir du 1er décembre 1924 -jour de l'assassinat du chef du Parti de Léningrad,
Sergueï Kirov -, Staline ordonne d'élargir et d'accélérer la répression de tous les suspects de la «préparation d'actes terroristes». Le signal de la plus gigantesque répression policière du XXe
siècle est donné.
Pendant quatre ans des milliers de responsables du régime soviétique vont être arrêtés, emprisonnés et souvent exécutés. Ces procès ont marqué l'histoire par trois aspects sur lesquels on
continue toujours à se pencher : la liquidation de tous les anciens opposants à Staline - ralliés pour la plupart à sa politique - va s'étendre, par cercles concentriques, à la majeure partie des
cadres dirigeants du régime ; les accusés soumis à des procès publics avoueront unanimement les crimes les plus abominables et les plus invraisemblables ; une fraction notable de l'opinion
internationale manifestera se crédulité à l'égard de ces mascarades judiciaires ou se cantonnera dans une expectative prudente.
Nicolas Werth retrace ici, parallèlement au récit mouvementé des ((grands procès», la genèse et la dynamique de ce moment paroxystique de la logique totalitaire. Il le fait en tenant compte des
données nouvelles et des discussions historiques récentes.
Au-delà des banalités sur le culte de Staline ou des généralités sur le totalitarisme, l'auteur apporte des clefs d'interprétation qui permettent de mieux cerner cette période tragique.
Un livre aussi passionnant que l'était le film de Costa-Gavras, "L'Aveu".
Nicolas Werth est normalien, agrégé d'histoire et spécialiste de l'histoire
soviétique. Parmi ses diverses publications, on retiendra : Histoire de l'Union soviétique : 1900-1991 (PUF) et 1917, La Russie en révolution (Gallimard).
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Les courts extraits de livres : 08/08/2006
Chaque procès répond ainsi, à un moment donné, à une stratégie politique précise. Le procès politique, comme l'écrit la Pravda, est un «signal». Rien n'y est laissé au hasard. La sélection des accusés, les thèmes de l'accusation, la teneur même des aveux, soigneusement «composés» par les instructeurs chargés de la préparation du procès, sont hautement significatifs : tous ces éléments doivent permettre de préciser, dans un moment d'extrême confusion, la catégorie particulière des «ennemis» de l'heure. Les leçons de chaque procès sont parfois ésotériques. Il arrive qu'elles soient controversées par ceux-là mêmes qui mettent en scène ces parodies de justice. Mais elles ont toutes un sens plus ou moins explicite, que l'historien se doit de déchiffrer.
Auteur : Nicolas Werth
Genre : Histoire
Éditeur : Complexe, Paris, France
Collection : Historiques, n° 153
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