Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

http://www.arlea.fr/IMG/arton683.jpgDocument 2006 - Ardent, impétueux, injuste, excessif, cynique, rebelle, talentueux en diable, Linguet (1736-1794) consacra sa vie tout entière à la lutte: lutte contre les Lumières et les coteries littéraires, luttes contre les Parlements et l'injustice, lutte contre la puissance naissante de l'argent, lutte contre les dérives de l'administration royale et l'arrogance de la noblesse de cour...


Tant d'ardeur et de hargne finirent par l'envoyer à la Bastille, où il resta deux ans. A sa libération, en 1782, il passa en Angleterre. Il y rédigea ces Mémoires, dont le succès fut immense et qui demeurent à ce jour le plus saisissant tableau de la vie quotidienne dans la célèbre prison. Pamphlétaire, philosophe, historien, économiste, journaliste, Linguet fut l'homme de toutes les audaces, de tous les paradoxes, de toutes les intuitions : quelque chose, dans son œuvre et dans sa phrase, vibre, qui annonce déjà les ténèbres et le chaos du monde moderne.


Il est temps de redécouvrir cet écrivain de haut vol.

 

Mémoires sur la Bastille

Simon-Nicolas-Henri Linguet

Olivier Boura (Préfacier)

Broché

Paru le : 01/10/2006

Éditeur : Arléa

 

 

http://www.gedhs.ulg.ac.be/images/linguet.jpgDocument 2006 - Simon Nicolas Henri Linguet (1736-1794), publiciste, avocat du chevalier de La Barre, philosophe, pamphlétaire, journaliste, victime de la Terreur... Cet homme orchestre de la littérature de l’Ancien Régime finissant est un maudit, un incompris : il a laissé l’image d’un homme à paradoxes, d’un contestataire maladif... La réputation d’un méchant, d’un entrepreneur de démolition : c’est qu’on n’a pas compris, ou oublié, la portée d’une œuvre défigurée depuis deux siècles par ses adversaires, les philosophes des Lumières, ou, pour mieux dire, par les premiers libéraux, dont il fut l’ennemi irréconciliable.


En 1780, ce royaliste opposé aux lettres de cachet, cet auteur apprécié de Louis XVI et de Marie-Antoinette, ce condottière de plume qui régale toute l’Europe de ses saillies et de ses pointes, cet homme de fer dont on a pu dire qu’il était un des pères du socialisme autoritaire, voire de l’œuvre de Marx, va trop loin et pousse l’audace jusqu’à tourner en ridicule un maréchal de France. Attiré à Paris, il est enlevé et enfermé à la Bastille pour deux années. À sa libération, loin de tenir la promesse de silence - qui était une des conditions de sa relaxe -, il passe en Angleterre et, là, publie ces Mémoires, qui devaient entraîner la destruction de la célèbre prison d’État. Ce partisan de la monarchie, par sa verve et sa soif de réformes, par son exigence de justice, en aura hâté la fin.


Dans ces pages dont la frénésie bouscule la trop paisible ordonnance du style classique, il dresse un tableau de la vie quotidienne dans la forteresse du faubourg Saint-Antoine, tableau dont on a pu contester l’authenticité, mais qui n’en est pas moins à l’origine d’une indéracinable légende noire, d’un des mythes fondateurs de la Révolution. Chemin faisant, il contribue à créer la figure romantique et subversive du prisonnier, de l’incarcéré, de l’insoumis. Contemporain de Sade et de Latude, il annonce ainsi l’œuvre d’Alexandre Dumas ou d’un Silvio Pellico.


Il importe de redécouvrir un écrivain de race, un de nos meilleurs polémistes, dont toute l’œuvre consiste en une défense d’un pouvoir suffisamment fort pour réduire les inégalités et tenir en lisière les appétits et les égoïsmes des puissants. En ce sens, elle retrouve une brûlante actualité.


Mémoires sur la Bastille

Collection Histoire

Présenté par Olivier Boura

 

Liens utiles sur le blog :

 

1 2 3 4 5

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :