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http://2.bp.blogspot.com/_TmUPFrRGwMw/TTCwkyQYhlI/AAAAAAAABKs/hdMl5a37RTE/s1600/manouchian.jpgDocument 2010 - 21 février 1944. À quelques heures de son exécution par les Allemands, Missak Manouchian écrit une lettre bouleversante à sa femme.


Janvier 1955. Louis Dragère, journaliste à L'Humanité, est missionné par le parti communiste pour retracer le parcours de ce héros de la Résistance à Paris. C'est ainsi qu'il exhume l'ultime lettre de ce communiste arménien engagé, qui contient de nombreux points de suspension, preuves d'une évidente censure. De rencontres en découvertes d'archives inédites, Dragère comble les blancs au fur et à mesure d'une enquête passionnante où se croisent Jacques Duclos, Louis Aragon, l'ancien chef des Francs-tireurs et partisans Charles Tillon, le peintre Krikor Bedikian ou encore Henri Krasucki. Et se dessine peu à peu le profil étonnant d'un homme bien éloigné de l'image véhiculée par L'Affiche rouge...

« Les recherches de Daeninckx dans les archives de la police font de ce "romanquète" un ouvrage très bien documenté.»

Claire Julliard - Le Nouvel Observateur

Texte intégral

Didier Daeninckx est né en 1949 à Saint-Denis. De 1966 à 1982, il travaille comme imprimeur, animateur culturel, puis journaliste dans plusieurs publications. Depuis Meurtres pour mémoire, il a écrit une quarantaine de livres - dont La mort n'oublie personne, Métropolice, Zapping ou Cannibale - qui sont tous des chefs-d'oeuvre.

 

  • Les courts extraits de livres : 12/10/2010

 

Willy vint ranger sa Motobécane près de la bordure, devant la façade du Floréal. Le froid engourdissait le bout de ses doigts, malgré les gants d'aviateur trouvés dans un surplus américain de la porte Saint-Ouen. Il croisa les bras et glissa ses mains sous ses aisselles, le temps que Louis Dragère, le journaliste avec qui il faisait équipe, et qui venait de lui faire signe à travers la vitre embuée, avale son café. Le jeune homme sortit, agrippa les ressorts de la selle pour venir s'asseoir sur le porte-bagages, les jambes écartelées par les sacoches pleines de matériel, frissonnant au contact du métal glacé. Il s'obligea à un nouvel effort pour se pencher vers le casque de cuir qui recouvrait la tête du conducteur.

  • Salut Willy... Je pensais qu'ils seraient là, mais il y a eu contrordre... Ils nous attendent aux Folies, dans le bas Belleville, à côté du cinéma. Tu vois où c'est ?

  •  Oui, je prends par la rue Julien-Lacroix. Je commence à connaître le quartier.

Willy enclencha la première vitesse. Les tremblements du moteur firent vibrer l'immatriculation en forme de crête de Huron posée sur le garde-boue avant. Il entretenait la mécanique presque trentenaire avec soin, sans jamais réussir à combler les trous d'air qui freinaient l'accélération, dès que la température devenait négative. Il avait les moyens d'acquérir l'une de ces nouvelles séries Z qui faisaient des miracles au Bol d'or, mais il ne se résolvait pas à se séparer de son antique bécane. Cette moto, c'était la seule chose qui lui restait de l'atelier de son père, une boutique de photographe du boulevard Rochechouart qu'il avait fallu bazarder à perte, quelques mois avant le Front populaire, quand la maladie s'était mise de la partie. Abandonnant les photos de mariage, Willy avait préféré se fondre dans les cortèges tout aussi joyeux et déterminés qui s'étaient mis à battre le pavé de Paris. En quelques mois il s'était fait une spécialité dans les reportages d'unions plus collectives qu'on publiait dans ce qui restait d'Europe libre, et jusqu'en Amérique. Avant le jeune journaliste, c'est par dizaines que les amis avaient pris place sur le porte-bagages, pour des virées dans les bois, sur les bords de Marne. Puis l'orage avait grondé, les éléments s'étaient déchaînés. Il se rappelait, avec un pincement au coeur, ceux auxquels seul le souvenir le rattachait : la lumineuse Gerda Taro écrasée par un char lors de la bataille de Brunete, en Espagne... Endre Ernô Friedmann, son amant de coeur, pour lequel elle avait inventé le pseudonyme de Robert Capa, et qui venait d'être déchiqueté, six mois plus tôt, par une mine, au Tonkin...


Missak : Missak Manouchian, poète et chef de résistance

Auteur : Didier Daeninckx

Date de saisie : 12/10/2010

Genre : Romans et nouvelles - français

Éditeur : Pocket, Paris, France

Collection : Pocket. Best, n° 14299



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