Robert Pandraud, ancien ministre en charge de la sécurité, est mort tôt, jeudi matin
18 février, à l'hôpital Foch de Suresnes (Hauts-de-Seine) à la suite d'une longue maladie, a-t-on appris de source policière.
Agé de 81 ans, il avait été ministre délégué chargé de la sécurité auprès de Charles Pasqua, ministre de l'intérieur, pendant la
cohabitation de 1986-1988 à la fin du premier septennat du président François Mitterrand.
Robert Pandraud avait provoqué une polémique après la mort de Malik Oussékine lors d'une manifestation étudiante en 1986 en estimant que le jeune homme, qui était sous dialyse, n'aurait pas dû sortir la nuit et en mettant en cause l'intégrité de sa famille. "Si j'avais un fils sous dialyse, je l'empêcherais de faire le con la nuit (...) Ce n'était pas le héros des étudiants français qu'on a dit", avait-il dit dans un entretien au journal Le Monde.
Fils d'instituteur en Haute-Loire, cet énarque avait débuté sa carrière dans la police de 1968 à 1981. Il fut ensuite directeur de cabinet de Jacques Chirac à la mairie de Paris de 1983 à 1986 avant de devenir le bras droit de Charles Pasqua au ministère de l'intérieur, avec le titre de ministre délégué à la sécurité. Robert Pandraud a terminé sa carrière à l'UMP où il présidait depuis 2005 la commission d'organisation et de contrôle des opérations électorales.
"UN ÉLU ENGAGÉ"
Brice Hortefeux, l'actuel ministre de l'intérieur, a salué la mémoire d'un "haut fonctionnaire de grande valeur et de grande expérience" ainsi qu'un "élu engagé". Conseiller régional d'Ile-de-France jusqu'en 1998, député de Seine-Saint-Denis jusqu'en 2007, Robert Pandraud "était un élu d'une vitalité forte et d'un caractère d'acier", écrit-il dans un communiqué.
Sur LCI, l'ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin a vu en Robert Pandraud "un grand serviteur de la cause politique". "C'était un homme de cœur, c'était à la fois un grand provincial enraciné et un homme engagé dans les responsabilités nationales", a-t-il dit.
Le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, a rendu hommage à l'ancien ministre de la sécurité publique estimant qu'avec lui "la France perd un grand serviteur de l'Etat, un homme remarquable, de convictions et de courage". "Figure emblématique du paysage politique français", Robert Pandraud a "toujours eu à cœur l'intérêt de ses concitoyens et le sens du devoir. Pour lui, la défense et la garantie de la sécurité étaient primordiales".
Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, sur i-TELE, a déclaré jeudi au sujet de Robert Pandraud : "Cela me fait de la peine. C'était vraiment une figure d'une certaine époque, d'une famille politique à laquelle j'ai adhéré et que j'ai beaucoup aimée en son temps et qui était le RPR."
A lire aussi :
Un portrait de Robert Pandraud, le patron de la "grande maison", paru dans Le Monde en 1987.
LEMONDE.FR avec AFP | 18.02.10 | 09h22 • Mis à jour le 18.02.10 | 11h59